Et voici l’autre proposition. Ca va être un peu plus long que celle de Rol, vu qu’il y a un…
Préambule
Voici les constats de départ qui m’avaient poussé à présenter une proposition :
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Notre organisation militaire doit être améliorée.
Certains groupes comme les Patrouilleurs ont leur propre organisation, mais la majorité des Aventuriers attaquent de façon désordonnée alors qu’un peu de concertation augmenterait grandement leur efficacité. Ceci semble désormais évident pour la plupart des Aventuriers, profitons-en pour agir car ça n’a pas toujours été le cas.
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Le niveau tactique est primordial.
Les grandes décisions à l’échelle stratégiques sont souvent prises par des généraux Natifs : Ernek en Séridia, Kial en Irilion. Les décisions stratégiques laissées à l’appréciation des Aventuriers (comme mettre le paquet sur un front ou en évacuer un autre) sont assez peu nombreuses et ne sont pas à la minute près.
A l’inverse, c’est à l’échelle tactique sur le terrain qu’il y a besoin de chefs qui prennent la bonne décision dans l’instant (par exemple : un nouveau géant arrive, que faire).
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Il est impossible de prédire à l’avance qui sera disponible quand la crise éclatera.
Ce constat met à mal toute idée d’organisation rigide. Imaginons une organisation avec une hiérarchie parfaitement définie. Imaginons qu’au début d’un combat, le plus haut gradé présent soit le 3e Lieutenant. Le Général en Second arrive au milieu de la bataille, sans rien connaître à la situation. Va-t-il prendre le commandement, ce qui perturbera complètement l’organisation ? Ou va-t-il se mettre sous les ordres d’un moins haut gradé, auquel cas on n’est plus dans le cadre d’une hiérarchie traditionnelle ?
Il est donc nécessaire qu’il y ait
un certain degré d’auto-organisation de l’état-major, en fonction de qui sera présent quand la crise éclate. On m’a fait remarquer que cela pourrait entraîner une perte de temps préjudiciable. Le problème ne se posera pas si, bien que n’ayant pas de grades fixés à l’avance, les membres de l’état-major combattant se sont préparés à la situation de façon correcte. D’ailleurs n’oublions pas que la plus grosse perte de temps sera de rallier les Aventuriers, pas de décider qui fait quoi dans l’état major.
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Les Aventuriers n’ont pas l’esprit militaire, dans leur grande majorité.
Si une gilde de guerriers peut se permettre d’avoir une organisation stricte, parce que tous ses membres l’ont choisi librement, il ne faut pas s’imaginer que la majorité des Aventuriers accepterait de se plier à une hiérarchie. Il ne sert à rien de nommer un « Général » quand la moitié des « troupes » refuse l’idée d’exécuter des « ordres ». Sans compter que des jaloux saperaient certainement son autorité, il suffit de lire des discussions récentes pour s’en convaincre.
Cela semble contradictoire avec le point précédent, à première vue. Une façon de s’en sortir est de ne pas nommer des « officiers », mais des
conseillers ou des
coordinateurs militaires. Le vocabulaire a son importance pour ménager les susceptibilités, quand les Aventuriers n’ont aucune obligation d’obéir. Un coordinateur qui demande « pourrais-tu attaquer au sud, on manque de monde ? » a plus de chances d’être entendu qu’un général qui ordonne « va attaquer au sud, c’est un ordre ! ». En plus, il ne pourra pas être accusé d’avoir choisi le poste pour le prestige du titre.
D’où les idées qui suivent…
Proposition pour l’état-major combattant
L’important est de rassembler un vivier d’Aventuriers qui soient :
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volontaires
Mais volontaires après avoir lu la suite ! Il faut qu’ils se sentent suffisamment compétents pour participer à l’organisation, bien sûr, mais ça ne suffit pas. Ils doivent s’engager à participer activement aux séances de concertation et de préparation. S’engager à coopérer efficacement avec les autres membres de l’organisation, en faisant fi d’éventuelles inimitiés. S’engager à démissionner s’ils ne se sentent plus capables de tenir ces engagements, et dans tous les cas à ne jamais gêner l’organisation générale. Ils doivent aussi admettre qu’ils n’exerceront pas nécessairement un commandement à chaque invasion, en fonction du nombre de présents.
Un serment public ou par écrit peut être envisagé.
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suffisamment consensuels
Le plus important est que ces coordinateurs militaires dégagent une aura suffisante pour que les Aventuriers soient prêts à suivre leurs indications durant la bataille. Un vote du Conseil leur fournira une légitimité bienvenue. Cependant, le Conseil n’aura pas à décider du rôle de chacun dans l’organisation.
En pratique, les postulants se déclarent et le Chambellan arrête la liste des candidats un mois avant la tenue du Conseil. Cela laisse aux Représentants le temps d’organiser un vote au sein des peuples. Un vote est donc organisé à chaque Conseil quand il y a au moins une candidature. Le Chambellan peut refuser de retenir le nom d’un candidat déjà écarté précédemment.
La majorité simple des voix suffit pour qu’une candidature soit validée (un oui de plus que de non, même s’il y a beaucoup d’abstentions). Mais en contrepartie, les membres de l’état major peuvent aussi être révoqués s’ils ne donnent plus satisfaction (par exemple s’ils ne prennent pas leurs fonctions au sérieux). Ils peuvent être révoqués à la majorité simple des voix du Conseil à la demande de deux Représentants, ou à tout moment par les deux tiers au moins de leurs pairs.
Les volontaires validés par le Conseil et ayant prêté serment seront les heureux détenteurs d’un Brevet militaire (révocable), et seront appelés
coordinateurs militaires.
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Préparés
Les coordinateurs militaires se réunissent régulièrement entre eux pour mettre au point les détails technique de l’organisation. En particulier :
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ils décident de comment nommer un coordinateur en chef parmi les présents au début d’un combat (sauf si ils estiment cette fonction superflue ?)
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ils rédigent une courte liste de consignes sur les réflexes à avoir en temps de guerre, à l’usage des Aventuriers. Cette liste sera affichée en évidence de façon permanente.
Lors d’une bataille, les coordinateurs rassemblent chacun un groupe d’aventuriers volontaires autour d’eux, et leur indiquent les tactiques efficaces. Dans l’idéal, chaque Aventurier sur le front est rataché à un coordinateur.
Après une bataille, les coordinateurs se réunissent pour un débriefing, afin d’en tirer les leçons. Ainsi, l’organisation ne pourra que s’améliorer au fil du temps !
Conclusion
Cette proposition contient des éléments qui peuvent être adoptés ou rejetés indépendamment les uns des autres, même si elle est prévue pour former un tout.
Par rapport à la proposition de Rol, la grosse différence est que je pense que toutes les bonnes volontés doivent être employées, alors que Rol craint les risques de discordes. Je pense avoir mis suffisamment de gardes fous contre ces risques. Par exemple, les coordinateurs militaires peuvent exclure l’un d’eux en cours de bataille dans les cas extrêmes.
A l’inverse, faire voter sur des listes constituées, c’est prendre le risque d’avoir le choix d’une seule liste crédible, donc en réalité il s’agirait d’un vote forcé (si une personne dans la liste ne plait pas, elle passe quand même, par exemple). Ou bien si les Aventuriers compétents se scindent en deux listes concurrentes (peu probable, mais sait-on jamais), on se priverait de la moitié des talents simplement parce que deux personnes ne s’entendent pas.