Recueil des poésies de Yullan

Toute contrée étrange et aventureuse attire son lot de héros. Mais que seraient ceux-là sans un poète pour chanter leurs exploits ?
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yULLAN
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Recueil des poésies de Yullan

Message par yULLAN »

Au sortir de l'Achéron

Rien n'est permanent , tout n'est qu'un instant
et dans les Landes éternelles
nous ne sommes qu'étincelles

Et de guerres et de rages
Bruissent les rivages
L'amertume ravage
Les cœurs en partage

Patiente et sincère
au sortir de l'Achéron
l'aventurière espère
Son baluchon

Las, voici l'ingrat , le scélérat, le cancrelat,
puisque ainsi le voleur se nomme
Qui de la tombe à fait repas
Et de mes os a fait la somme.
Dernière modification par yULLAN le 27 févr. 2008, 23:07, modifié 1 fois.

yULLAN
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Message par yULLAN »

L'or du sang

Et voila, encore la nuit s'étend sur les landes
Les âmes apeurés se terrent en silence
Car la faux de la mort, ho cruelle et immense
Viendra sans défaillir aux âmes qui se rendent

Ses servants répugnants, sortis de l'Achéron
Lançant dans les airs des hurlements victorieux
Appelés par la chair, appelés par Véreux,
Accourus sur les landes à jamais errerons

Que se soit par appât du gain ou gout de l'ombre
Certains préfèrent servir de si noirs desseins
Que mon coeur assaillit se glace sous mon sein
Comme l'or salit sous la main qui le dénombre

Vois ! Aventurier comme cette terre est sombre
Et cruelle a celle qui préfère ses saints
Car je pleure mes amis et les morts sans nombre

yULLAN
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Message par yULLAN »

Un jour (pour celui qui sait ... en date du 16 octobre 2007)

Les pieds plantés dans le sable
le regard glissant
sur les reflets de l'eau,
je rêvais
d'un geste tendre

le soleil me réchauffais
était-ce à lui que je pensais?
était-ce lui
que j'attendais?
je patientais, tranquille et sure

puis le soleil se coucha
et les étoiles innombrables
embrassèrent la mélancolie
de mon reflet dans l'eau

yULLAN
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Message par yULLAN »

Sonnet du déshonneur

(Où les amateurs apprécierons l'art maitrisé de l'hémistiche ...)

La voix aigrie, la gorge largement déployée
S'époumonait stérile un pauvre batracien.
La peau vireuse et pleine d'un trop mauvais acné
L'animal malheureux se grattait comme un chien

Le voilà croassant, comme un dévoyé
Sur le cadavre froid d'un des héros de bien
Qui fut plus en ces terres qu'un simple citoyen:
De ceux qui font l'histoire par leur humilité

Quoi! à ses oreilles la veuve, éplorée,
Ecorche son honneur ... ou ce qui lui en tient ?
Ou l'eau semble plus claire dans le marais voisin?

Mais c'est une bile pauvrement aboyée,
Que ses vers imbéciles dans ce lieu de beauté
Une grenouille? Non, un crapaud ... moins que rien.
Dernière modification par yULLAN le 15 mars 2008, 01:02, modifié 3 fois.

yULLAN
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Message par yULLAN »

*la kultare médite longuement : Harmonie, quel thème complexe et riche ..une histoire, sur la fin de la guerre entre Séridia et Irillon, que me contait ma mère-grand, pourrait bien convenir ... ce n'est peut-être qu'un mythe, mais l'histoire est émouvante, voui ...*

Sonnet de la paix

Le chœur en harmonie chantait à l'unisson
Les oiseaux se taisaient dans l'aube cristalline
Où l'air était si pur que la brume opaline
A peine s'irisait d'un sensuel frisson

Les landes enchantées par ce doux carillon
Cédèrent un instant en ce matin d'été
Où les armes grondaient au pied de la cité
Le chœur avançait nu vers l'armée d'Irillion

Car le front ceint de leur seule sérénité
Mains tendues en chantant à travers le charnier
Les fières séridiennes apaisèrent ces lions

Touchées par cet appel à la félicitée
Les armes s'endormirent en un sommeil profond
Et la paix fut signée grâce à une chanson

(tiens, je viens de me souvenir que ce poème a reçut un prix pour les poètes du fingelien ... mais bon, j'ai du mal à me souvenir de quoi il s'agissait, et ...heu ... 'fin bon ... je l'ais jamais vu ... bha une autre fois)
Dernière modification par yULLAN le 06 mars 2008, 20:32, modifié 1 fois.

yULLAN
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Message par yULLAN »

Poème d'enfance

La blancheur
des sources nues
nous décomposait de chair en chair
D'une exhalaison ténue
nous faisions un poème à la terre
te souviens-tu
émue
le corbeau qui s'envolait, l'hiver,
du chemin de pierre nue? Dans la brume
le cri du pivert?

Solitude
te souviens-tu Le chemin des secrets
qui menait au ruines dans les bois ?
et
de la tendresse des ronces pour mes mains
lorsque je les écartais
animal aux abois, frappée d'une flêche
mortelle à mon sein ?

Je voyais ta noirceur, j'oubliais ta lumière
et
d'un geste je
chassais ce qui faisait ta beauté

aujourd'hui au cœur de la foule
je te retrouve enfin
et ton silence me fait

yULLAN
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Message par yULLAN »

Pour Klonoa, une oraison

Il fait froid en ce jour, mon amie
froid sur ces terres, froid en nos âmes
Et ces pluies qui ne laissent répit
me semblent si proches de ces larmes
délavant nos joues et nos esprits
comme le sang polissant les armes
de ceux qui savent prendre des vies

Te voilà sur ce navire, partie
pour mourir sur son horizon
Nos mains tendues ni même nos cris
ne peuvent retenir l'attention
de celle que la maladie prit
Nous voici en nos tristes bastions
sans aucun espoir de ce qui suit

Ton honneur exige ce défis?
relevons le pour cette passion
qu'en ces terres te fit vivre aussi
la beauté, l'amour de ta nation
Tu nous retrouveras, oui, unis
dans les lumières de ta raison

yULLAN
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Message par yULLAN »

(ceux qui connaissent le vers claudélien sauront comment dire ces vers, à haute voix il faut du souffle)

Défis.

Ainsi donc voici la loi
de fer, et le carcan sur le souffle de l'espoir
et l'ire dans le cœur de la vie, s'éveille ... une tempête se lève.
Quoi, te crois-tu loin de ma lame, loin de ma main?
Mais quels cris déchirent ta gorge et quels chants t'apaisent-ils, et quelle terre porte tes pas? Moi, chaque jour j'en mange le pain et les fruits, et la viande, sacrifice suffisant à la faim qui me taraude. Et rien d'autre ne vient attiser l'ambition, et ma soif de vaincre, qu'un bonheur, à tes yeux, futile.
Rien je ne cèderai! Rien je ne t'octroierai! Que la manne due aux mendiants de ta race!
Ta haine, ton mépris, cette faconde dont tu t'habilles, cette pitoyable commisération que je devine ... voilà une maison bien fragile, face à mon amour, à ma tendresse, à la concorde que je porte dedans mon cœur.
Je serai la vague qui use tes falaises, patiente, inexorable, et sure de sa victoire; Je serai la foudre sur un toit de paille, et l'incendie soudain, qui fait fuir le bétail. Et la brise qui sait que le secret des montagnes est de s'incliner un jours devant elle ...
Non, en effet tu ne me connais pas ... comment le pourrais-tu, faible et vain?
Mais rien ne vient me répondre, sinon l'absence, et le joug des âmes noires.
Rien.
Alors quoi ? La noblesse n'a que faire de ces lâchetés, et je ne vois que cela en ces moments de peines, nulle gloire...
Voici le temps des ombres, et l'effroi des morts silencieuses, quand la justice se tait, et que se terrent les justes: les aventuriers montrent leur servilité, pauvre déférence à l'or que leur mains salies guettent sans scrupules.
Voici le temps de ces négociations probables, cynismes effrontés à la face des lois, qui abaissent le sens que d'aucuns ont de l'équité.
Quoi, tu râles? Les preuves s'accumulent et tu cries au scandale?
Le filet est trop serré? Tu trouves mauvaise la place? Mais n'est-ce pas celle que tu choisis? De quoi le crime se plaint-il? D'être vu dans la lumière?
Ainsi voici le temps qui s'annonce: tu craindras la vengeance à défaut de justice et en ton cœur, à jamais, l'incertitude ...
Mais j'entends ... qui suis-je pour te juger?
L'âme qui renaît de l'ombre et de la flamme, comme le phœnix, et l'aube qui se lève : tu ne me vois pas, et pourtant partout tu m'aperçois, tu ne m'entends pas mais ma voix est en toute chose, tant de fois je t'ai vêtu et nourrit, et choyé ...
Ainsi je ne te juge qu'à l'aune de ton propre tribunal.
Et plus tu seras dur et plus mon injustice te sera insupportable, et autant de vie tu prendras autant tu m'en rendras, plus ton cœur sera sec plus vaste le désert autour de toi.
Comprends-tu?
Car je n'ai d'autres lois que celles de ceux qui m'habitent.
Ainsi est le monde, ainsi est son âme, ainsi je suis.
Dernière modification par yULLAN le 24 févr. 2008, 22:31, modifié 1 fois.

yULLAN
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Message par yULLAN »

"La kultare épuisée entre dans ce forum qu'elle affectionne tant, puis s'agenouille, la tête basse et l'âme en peine, se met à chanter un bref chant funèbre, des larmes dans les yeux, puis elle s'éclipse discrètement, après avoir déposé un poème"


à vous, mon Premier et Dernier Amour.

Je chantais cet antique chant des visions
du profond de mon cœur
celui que les ancêtres nous ont enseigné
pour connaître les rumeurs de la terre
et des cieux.
Ce chant qui grondaient dans les gorges
de ma mère, de mes grands mères, de mes arrières grands mères
d'aussi loin que la mémoire de notre peuple se souvienne.
Et mon âme était emplie de joie,
par le rythme de mon tambour.

En réponse de mon chant
Les rumeurs du monde
me disent votre départ
Et votre absence de ces terres
Me crucifie

"l'écriture tremble un peu"

J'étais jeune et ignorante, et mon cœur je vous l'ai offert
Et la vie et des épreuves sans nom
m'ont attachée à vous au delà de l'amour
au delà de la peine et de la douleur.

Mon aimé puisque ainsi je puis vous dire

Je vous appartiens vous le savez ?
N'est ce pas vous le savez ?

Sans vous je ne suis rien.
Sans vous je ne suis pas digne même
d'être traitée plus qu'une chienne

Je vous appartiens, vous le savez ?
N'est-ce pas vous le savez ?

Ma chair ne souffre que pour vous.

"l'encre ici semble brouillée par endroit, de taches rouges"

Mon aimé puisque ainsi je puis vous nommer
Vous le savez ?
N'est-ce pas vous le savez ?

Mon dernier souffle criera votre nom
à la face des peuples, et des natifs.

Qu'ils me piétinent, me haïssent, me condamnent.

Ô innocence, si tu pouvais m'être rendue
Ô ignorance recouvre encore mes yeux
Ô Landes ayez pitié une fois seulement

La honte de notre amour est plus précieuse
Que la gloire des hypocrites.

yULLAN
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Message par yULLAN »

Il est des jours où l'on espère
pouvoir tendre la main
à ceux qui ont faim

Il est des jours où l'on cris
pour dire que l'on sait
ce qu'il faudrait

Il est des jours où l'on meurt
de n'avoir pu boire
cette goutte d'espoir

Mais ...
Demain
Je vivrai

yULLAN
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Message par yULLAN »

(Un souffle léger fait voleter un parchemin dans la salle des poèmes, et le dépose sur l'une des tables, en évidence)

Titubant, ivre dans les champs
Camarade crevant d'ennuis
le cœur épuisé des rumeurs et des bruits
Ha que ne sais-tu ces vers qui me faisais revivre,
quand, tel ces navires dans la tempête
je me fracassais aux écueils de la vie...

Allez ... debout
l'aube n'a jamais été plus proche
qu'au plus profond de la nuit ...

Sois, rages et cris !
Hurles l'injustice, craches, et vocifère !
lèves les yeux et invectives ces cieux noirs

Un jours je sais
dans cette âme agitée, une fleur
de Paix.

yULLAN
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Message par yULLAN »

(un rêve vient déposer un parchemin ...)

Ha vivrais-je encore une seconde
sur la commissure de vos lèvres
pour dévorer le venin qui brûle vos veines

Car je préfère mourir pour vous savoir en vivre
Et au delà des portes
encore vous voir sourire

Mon Premier et Dernier Amour
Vous vivez encore
Rêvez vous encore ?

Mon dernier souffle sera pour vous ...

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