L'ancienne prophétie

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Souu
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L'ancienne prophétie

Message par Souu »

Ténèbre, épaisses et profondes ténèbres... Au loin, des bruits de semelle qui claquent sur le sol de pierre. Une âcre odeur de chair en décomposition me pique les muqueuses; soudain un cri perçant fuse dans le noir, les pas s'éteignent. Des éteincelles dansent devant mes yeux et je me sens prise d'une certaine nausée. Me redressant d'un coup, je heurte violement le couvercle de pierre du sarcophage dans lequel j'étais enseveli. Comme la douleur réveille mes sens et ranime mes membres engourdis, je suis prise de panique et je me mit à frapper la dalle de toutes mes forces, avec désespoir. Un éclair m'aveugle soudain; Je recouvre la vue juste à temps pour voir le couvercle décoller avec force et s'écraser au plafond dans un fracas épouvantable. Une pluie de gravas et de poussiére retombe sur moi, puis un lourd silence se fait. Je parviens à m'extriper de mon sarcophage et je m'affaisse au sol, à bout de forces. Je léve les yeux et je remarque que je suis dans une piéce ronde et vaste. Le lond de la surface lisse, un filet de sang rouge voule vers moi. Surprise, je reléve la tête: à quelques métres de moi, un corps disloqué gît parmi q'autres corps, et de son crâne fracassé s'écoule un flot de sans continu. Horrifié, je regagne mon sarcophage à reculons; derriére lui se trouve une porte, mais avant de me diriger vers elle, je laisse courir mes mains sur les parois de mon tombeau, palpant les mysterieux signes gravés dans la pierre : ils me sont familiers au toucher et pourtant, malgrés tous mes efforts, leur signification m'échappe. Dans l'endroit ou se je m'etais reveillé, j'ai trouvé un parchemain, et un medaillon qui semble résonner ainsi d'échos de mon passé, dont j'ai perdu jusqu'au souvenir. Tout ce qui me reste, c'est la terreur horrible et folle qui me ronge les entrailles et ma paralyse. Je m'approchais de la porte prudement et je sortis enfin de cette piéce sinistre. Je me mit à courir vers une cabane que j'arrivais à apercevoir, et arrivée, je decide à lire le parchemin que j'avais trouvé avant ...

...


...Ecarte mon regard fixé sur le feu de la taverne, et me rend compte des visages qui m'entourent, m'arrachant subitement à mes pensées... Je les regarde un à un, et sourit timidemant à Reca qui m'encourage du regard à terminer mon histoire. Je me remet enfin à leur raporter le contenu du mysterieux parchemin ...

<<Je n'arrive toujours pas à croire que j'ecris ces quelques mots pour la seule survivante du valereux pays du sable noir, et que j'admette qu'à cet instant, je suis mort ainsi que tous ses occupants...
Je vous doit des explications,oui , mais ne vous attendez pas à une histoire de princesse des fées enchantées! Aprés avoir passé l'essenciel de votre enfance à faire le désespoir de vos parents (selon vous), vous avez decidé de quitter la vie.. Et peu apres cet incident, votre pére, rongé par la culpabilité s'est refugié dans les mystérieuses Iles du Levant ou il s'est suicidé aussi! Les spectres du passé, nourit par son âme meurtrit se sont réveillés pour semer la guerre et le chaos... Leur but est d'arracher les âmes des occupants de sable noir et laisser leurs corps intacts pour accomplir la prophétie du sang des ténèbres ! La malediction s'est abatut sur nous et nul n'avait trouvé la solution.. Bref, Le corps que vous avez est celui de votre mére, qui c'etait, elle aussi, donné la mort juste apres toi, mais c'est TON âme que j'ai planté dedans;Prens en soin, et soyez prudente. Vous seul pouvez ramener la paix au sable noir; oui vous... Vous devez vous diriger vers les Landes, et trouver votre destin. Pour ce qui est du transport, tu te fiera à Kirassan, c'est un Homme bleu, vous n'avez rien à craindre de lui, c'est mon fidele ami.
Bonne chance à vous. Souu >>


Aprés un voyage parsemé de dangers, j'aperçut enfin les Landes. J'étais isolée, éloignée de tout, pas un seul visage familier, et en outre, je ne disposait que de quleques bribes de souvenirs éparses. Cepandant, pour que j'accomplissent l'épreuve que venait de m'imposer mon peuple, je devais me connaître moi-même et affronter les cerbéres de cet enfer. Une couche nuageuse grise mince voltigeait sur l'île de trépont. Je me rendit à la taverne, mouillée jusqu'aux os;le corps de ma mére était trés bien batit mais je ressentais le gresil s'enfonçant sous ma peau qui me grisait de froid. En voyant ma mine pâle,mes habits déchirés et mon corps légerement maladroit, Reca me lança un regard deconfit quand je lui appris que je n'avais pas un sous, et elle m'extripa de sa taverne. J'ai trouvé refuge dans un champ, gisant entre les legumes, que je me mit à récolter. Le lendemain, une elfette grivoise, Deepblue, me conseilla de vendre les legumes à Reca,ce que je fis....
Et voila ou j'en suis, depuis ...


Me rangeant dans un coin de penombre dans ma tête attendant la reaction de mes amis les elfes presents ...

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Souu
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Message par Souu »

*Quelques lunes aprés mon récit à la taverne, je fit un rêve des plus bizarres*


Le souvenirs d’une jeune elfe aux yeux azurs, qui jouait prés de la forge d’un petit village au milieu de nulle part. Un soir, assise sur une caisse en bois qui servait à transporter les outranques les soirs de fête, jouant avec une luciole, un guerrier blême, dont le nom secret était Escola, surgit au sommet de la colline. Il était à pied et traînait pas la bride un étalon à la robe sombre, souillée d’écume. Les faucons qui nichaient parmi les rochers s’envolèrent bruyamment. Ils tournoyèrent dans la lumière grise du crépuscule et maudirent de leurs cris stridents celui qui troublait leur repos.
Le village était battit à l’écart du flot des voyageurs. Les habitants s’étaient barricadés à l’approche de la nuit. Ils avaient étouffé leurs feux sous une couche épaisse de cendre, malgré le vent aigre et froid qui soufflait. La fumée attirait les pillards…




*Assise, prés de son trésors à Yrsis, laisse voguer son esprit pour se rappeler*


Seul le forgeron, debout sur le seuil de son atelier, vit s’approcher le guerrier. Son cœur fut tenaillé d’un obscur pressentiment.

-Mon cheval a perdu un fer, dit le mystérieux guerrier.

Dans sa voix, la lassitude semblait s’être définitivement incrustée, à la façon de la rue qui s’accroche aux falaises jusqu’à ce que les deux tombent en poussière.
Le forgeron leva la tête. Le guerrier était d’une maigreur maladive et grand de taille. Son armure avait l’air d’avoir beaucoup servie. Une dague en acier terni était négligemment glissée à sa ceinture, prête à être dégainée et lancée.

Sur sa poitrine, plusieurs médaillons brillaient d’un éclat pâle ; des anneaux étaient noués autour de ses doigts. Le forgeron frissonna. De tels bijoux étaient la forme de paiement favorite des brigands. Ils étaient faciles à prélever sur les cadavres, ou sur les mourants incapables de se défendre.


-Il vas finir sa tournée avec mon elfette et moi, songea-t-il avec rancœur.


Il détourna vivement les yeux vers elle et lui demanda d’aller chercher du bois de l’autre coté de la forge. L’elfette s’exécuta, chantant une ancienne berceuse en elfique.


-Je crois avoir ce qu’il vous faut, Seigneur, dit-til d’une voix soumise. Une heure, peut-être moins si mon apprenti revient assez tôt.


*Les doux rayons de soleil surgirent comme par enchantement et bercèrent la peau pâle de Souu, qui ouvrit sur le coup les yeux et arracha ses pensées de ce rêve, et se jeta à l'eau*

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Souu
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Message par Souu »

*Des lunes plus tard, j'essayais encore de comprend mon rêve. Une bonne amie me conseilla de confectionner une certaine potion et de reprendre le contrôle de mes pensées*

.....

Sans un mot, Escola lui tendit la bride et se redressa. Le forgeron, malgré l’épaisseur de ses épaules et les muscles qui roulaient sous son tablier de cuir, eut l’impression d’avoir rapetissé. Face à cette maigreur étrange, à ces membres décharnés qui bougeaient avec une lenteur trompeuse, il se sentit pareil aux nains qui creusent les galeries sous les volcans, à la recherche de minerais, tôt ou tard le volcan se réveillerai et les mènerait à leur perte. L’étalon renacla, le sortant de sa rêverie, il vit que l’étranger le fixait de son regard si…, tellement..neutre qu’on ne peut le sonder, encore moins le soutenir, il se détourna rapidement puis tira l’animal jusqu'à l’entrée de la forge et l’immobilisa au moyen de cordes.
Deux épées longues pondaient de la selle. Le forgeron devina sans peine quelle était leur utilité et un frisson le parcourut. Avec une hâte maladroite, il appliqua un fer neuf sur le sabot de l’étalon.



- Celui-ci devrait convenir seigneur. Je forgerai les clous dès le retour de mon apprenti. Vous pourrez repartir sans attendre. Notre village est très pauvre pour posséder une auberge digne de vous.


Escola hocha la tête, une ombre d’amertume au coin de la bouche.

*Rares sont les endroits où l’on souhaite que s’attarde un guerrier inconnu, et plongea une nouvelle fois dans son rêve bizarre*

- Je suis pressé de continuer ma route et je me méfie des auberges. Je pourrais décider d’y passer la nuit et d’autres viendraient me rejoindre. Tu n’aimerais pas cela …

Son regard se vrilla dans celui du forgeron.

*un frisson me parcourut à cet instant, je sentais que j’allais assister à un massacre mais il fallait que je passe en vue tout le rêve pour essayer de comprendre, et je luttais contre toutes ses mauvais ondes *

Il avait des yeux vairons, bizarrement dissemblables : le droit était d’un vert brillant, le gauche d’un gris presque noir. Une fine cicatrice descendait du front en suivant la ligne du nez. D’une pâleur inquiétante, renforcée par la masse flamboyante de la chevelure, d’un blond tirant vers le roux.


- Laisse moi réanimer ton feu, dit Escola. Tu seras payé de la même façon et je partirai plus vite.

Le forgeron acquiesça de mauvaise grâce. La forge était un peu trop à l’écart du village. Aucune aide à attendre de ce coté-là. Il jeta un coup d’œil oblique vers le guerrier dont l’expression demeurait indéchiffrable, et le précéda à l’intérieur.

Le forgeron rajouta une poignée de charbon. Escola saisit les branches d’un soufflet et les flammes projetèrent leur théâtre d’ombre sur les murs.
La forge s’emplit des visages des victimes qu’a tuées Escola. Le forgeron stoppa son ouvrage, tétanisé par ces apparitions, il savait que ces âmes frustrées damnées , privées du repos éternel, accompagnaient leur bourreau , attendant de pouvoir réclamer la vie qu’il leur a volé, soudain il lui sembla voir un visage connu, il lui fallut quelques secondes a peine pour se rendre compte que le spectre lui ressemblait comme deux gouttes de sang, il ne put retenir un cri, son regard croisa de nouveau celui d’Escola. Ses yeux s’emplir d’un éclat rouge.D’un geste rapide de la main, Escola renvoya les spectres hors de portée.

Le forgeron reprit sa symphonie au airs de requiem, il sentait le regard lourd d’Escola planer sur lui, celui-ci sans le quitter des yeux activait le soufflet plus vite que jamais, la forge devint une véritable fournaise, le travail avançait vite : le marteau s’abattait et vibrait, au fait tout le corps du forgeron frissonnait de peur. Une fois le travail fini, Escola abandonna le soufflet et laissa le feu se calmer. Il sécha d’un revers de manche son front d’une sueur grasse et regagna le seuil de la forge où l’attendait son cheval.


- Voila seigneur, vous pouvez reprendre votre route, annonça-t-il.


Avec lenteur, Escola porta la main à son cou, il détacha un anneau de son doigt, que le forgeron saisit avec méfiance.

- Mon travail mérite mieux que du cuivre, Seigneur, dit-il.

Devant l’expression d’Escola, le forgeron jeta un coup d’œil inquiet vers la porte close. Son enfant aurait déjà dû être de retour. Après une profonde inspiration Il haussa les épaules:


- Si c’est tout l’or que vous avez, passez votre chemin, grommela-t-il. Ses doigts esquissèrent un signe de malédiction.

Escola réagi instantanément. Il bougeait si vite que le forgeron n’eut pas le temps de voir venir le coup. D’un geste sec, il lui arracha l’anneau et le frappa au ventre, violemment. L’elfe forgeron se plia en deux avec un grognement de douleur. Escola recula d’un pas et, d’un revers fluide, lui fracassa la tempe.
Le forgeron s’écroula, Sa dernière vision fut celle de son assassin et de son escorte fantomatique.

Escola regardait le corps sans vie étendu devant lui, un rictus au lèvres, il mit sa main dans sa poche et se mit a triturer un objet de petite taille que je pouvais identifier, malgré la malédiction qui pesait sur lui il n’avait pas perdu son instinct de tueur. Il se dirigea vers son cheval et sans prendre d’élan, sans même toucher aux étriers il bondit sur la selle et poussa l’étalon au triple galop.

Quelques minutes a peine plus tard, le seuil de la porte vit venir l’elfette chargée de petit bois, ce qu’elle vit en ouvrant la porte était beaucoup moins agréable à l’œil, les branches roulèrent sur le sol, un cri déchira le silence nocturne et ses yeux amandes devinrent de véritables sources, d’eux jaillissait une cascade de larme, elle resta dans cette état pendant des heures, puis enfin elle se leva, décidée a rendre les devoirs funèbres à son Père.
Peu âpres l’aube, l’apprenti marchait tranquillement vers la forge, il entendait vaguement la voix cristalline de l’elfette, bien que jeune elle était une soprane accomplie et les trémolos de sa voix berçaient les tympans les plus récalcitrants, il accéléra le pas, pressé de la revoir ;Vu qu’il s’approchait les paroles devinrent plus audibles :la chanson était extrêmement triste, il lui semblait d’ailleurs l’avoir déjà entendue, c’est un mot qui lui rappela son origine, il se mit a courir, espérant que ses oreilles lui jouaient des tours, espérant de tout son être que l’elfette n’avait pas dit « Valinor ».
Quand il pénétra dans la forge il crut voir son maitre endormi, c’est le visage en larme de l’elfette chantante et le curieux angle du cou de son maitre qui lui dévoilèrent l’amère vérité, il serra les poings, ses phalanges blanchirent, au chant funèbre se joignirent des sanglots et les chocs rythmés des poings sur le mur.

Maintes taches rouges décoraient le mur, l’elfette s’arrêta, mit sa main sur l’épaule de l’apprenti, il se retourna lentement tentant de cacher son visage, elle le sera dans ses bras, elle avait perdu un parent, lui un mentor, les deux se valaient, ils ressentaient la même chose et tentaient tant bien que mal de se consoler.
Maintenant c’est à ton tour, dit l’elfette en repoussant doucement son ami, celui-ci prit une pioche et une pelle et se dirigea vers le jardin, creuser la tombe lui prit de bonnes heures, lui et l’elfette mirent le forgeron en terre avec ses plus belles œuvres, l’apprenti le recouvrit en déclamant ses vers :


Oh toi homme au cœur d’or
Puisses-tu trouver la paix en Valinor
Mais toi assassin retord
Puisses-tu souffrir mille fois les affres de la mort.

Son regard s’était transformé, il devint sombre, froid cette expérience allait le changer à jamais, il allait partir, quitter son village…




*à mon réveil cette lune là, j'avais un beau saphir entre les doigts, un saphir que je gardais précieusement et jalousement dans mon dépôt*


*Reprenant mes esprits les larmes coulant de mes yeux, j'eus le réflexe de me méfier de tous les guerriers et reprendre mon entrainement*
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Souu
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Message par Souu »

J'étais dans notre île.

*après un long sommeil, elle se réveille enfin*

Dans la minute qui suivit mon réveil, lorsque j'ouvris les yeux, il me fallut plusieurs secondes pour me rappeler ou je me trouvais et pourquoi j'étais là, puis tout me revint à la mémoire et je reconnus les murs de noter.. mon ancienne chambre; j'étais dans l'île, dans la maison, et .. personne ne dormait de l'autre coté de la cloison; j'étais seule. Dehors le vent soufflait et grondait ainsi qu'un démon ivre, je l'écoutais se précipiter contre les portes branlantes et longer les murs sournoisement à la recherche d'une fenêtre aux carreaux brisés, hurler dans les cheminées, balayer la poussière dans les pièces ou il avait réussi à s'introduire. J'entendais les volets de bois claquer sèchement et les branches des arbres proches craquer comme des os; plus loin la mer rugissait furieusement.

Les membres engourdis, je me levais et m'approchais de la baie vitrée; il faisait nuit, l'obscurité noyée de pluie me parut grise et sale comme un pavé mouillé. Je repensais alors à ..., encore, et aussitôt je me remémorai ses dernières paroles et la décision que j'avais prise en me couchant; il n'y avait plus rien d'autre à faire, je baissai la tête. Je traversai la pièce lentement, laissant errer mon regard autour de moi, et je ressentis l'indéfinissable sensation d'avoir fait un voyage dans le temps et de marcher à travers les vestiges de mon enfance; cette chambre abandonnée était celle ou j'avais dormis toutes les nuits, mais maintenant je ne voyais plus que deux armoires et un bureau ou avaient élu domicile les souris et les araignées ; les boiseries des murs et les tableaux étaient si poussiéreux que j'avais du mal à les discerner.

Toute la chambre sentait le moisi et il en était de même pour le reste de la bâtisse : l'état de délabrement était général, la ruine s'annonçait prochaine. Combien de temps étais-je partie ? Il me semblait que j'étais demeurée absente des fingéliens; et puis cela n'avait plus aucune importance. J'étais revenue, je me trouvais à nouveau là, par cette nuit de vent et de pluie, et toutes sortes de sentiments curieux me traversaient l'esprit avant de disparaitre comme des étoiles filantes illuminant la nuit l'espace de quelques secondes ; aucun souvenir précis ne remontait à ma mémoire, juste une masse compacte et floue d'images lointaines, mais l'émotion me nouait la gorge. Sans me presser, sans aucune hésitation non plus, je gagnai le balcon. La porte était close; lorsque je posais la main sur la poignée rouillée, je reconnu la un geste familier : pendant un instant je me demandais si je n'avais pas imaginé tout ce qui était survenu entre nous, ici et loin, avant et après son départ. Mais c'était stupide et je cessai de penser à cela pour revenir à l'instant présent : j'ouvris la porte, fis un pas en avant, et je vis mes chrysanthèmes et une image de lui étendus sur le sol, recroquevillé comme lorsque je l'avais surpris quelques lunes auparavant, la tête reposant sur le coté gauche, les yeux fermés. Il dormait, il dormait comme un ange et ne savait pas ce qu'il allait lui arriver, il ne soupçonnait pas que c'était notre ultime rencontre, peut être était-il heureux dans ses songes? Un imperceptible tremblement agitait ses mains comme des feuilles mortes et son visage arborait une expression sereine, il était toujours ainsi lorsqu'il rêvait, et j'avais toujours été affreusement jalouse de ses rêves ....


*Mais un instant plus tard, cette image avait déjà disparu, en laissant place à un vide ..*
Un voyage de mer en mer

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