Jour 27 du nuona du fingelien 405
En ce jour, aucun râle ne se faisait entendre, aucun cri de guerre, les animaux étaient calmes et même entre eux ils semblaient se montrer plus respectueux que de coutume. La douceur du soleil et la température clémente de certaines régions promettaient un avenir doux et radieux à quiconque voudrait s’y installer. Vraiment ? Ce calme apparent, de quelques régions seulement, était aussi favorable à le réflexion et même si les sujets anodins, voir agréables, ne manquaient pas, l’inquiétude était de mise. Comme tout bon soldat qui se retrouverait au milieu d’une trêve, loin du champ de bataille et savourant enfin un peu de repos, les aventuriers finissaient par ressasser les événements passés. Oh n’allait pas croire qu’ils étaient là accoudés à une table devant une chope de bière ou devant un verre finement ouvragé et emplit d’un vin délicat. Même si ces moments existaient la plupart du temps ils étaient plutôt en train d’aiguiser une épée ou en train de fabriquer des armes, des essences et des bagues aux pouvoirs magiques pour la plupart. Sans compter ceux qui ramassaient patiemment des fleurs ou qui extrayaient avec hardeur des matières aussi dur, voir plus, que le meilleur acier nain.
Il faut croire que la vie paisible promise par les landes en ce moment de grâce n’était pas encore le souhait de ces aventuriers. Très vite le mystère d’un bracelet donné par Nevros à un shaman orc au faciès de sanglier fut le sujet de discussion et l’inquiétude, qui semblait bien loin jusqu’ici, était bien présent dans cette discussion.
Voilà relaté ici ce qui se passa des ces landes en ces jours de trêves et comment le soleil le plus doux ne put éclipser les terribles révélations qui allaient arriver.
En ce jour donc, Thyllesine toujours inquiète pour la survie de son nouveau port d’attache, suggéra aux aventuriers désireux d’en savoir plus de se réunir à la taverne de la cité du port pour échanger sur ce fameux bracelet que l’infâme Nevros a donné à un orc shaman. L’objectif étant d’essayer d’en savoir plus. Inutile de vous dire que le verre finement ouvragé emplit d’un vin délicat était de mise pour quasiment tout le monde. C’est ainsi que Llariarith, Arcadia, NarkSaFr, Vins, Rakith (mandaté par Thyllesine) et Saul se réunirent. Ce qui ressortit de cette réunion ne fut pas très fameux. On apprit que l’orc shaman se faisait appelé Shator, mais qui se souci du petit nom d’un orc ? Et que Névros et ce Shator devaient chercher quelque chose. Par contre une ligne de conduite fut décider et ça c’était le plus important.
Ils décidèrent donc d’aller voir Venrham à Zirak qui avait déjà proposé, par le passé, son aide. Après tout autant chercher partout où il était possible de chercher. Venrham ne semblait pas ravi de voir arriver subitement une petite assemblée et il congédia assez rapidement Helia. Toujours bizarre ces échoppes de potions, on ne sait jamais si ces potions vont vous transformer en crapaud ou en Sinan (ah, ce n’est pas possible ça?). Bref, de fil en aiguille, un tricot… heu une explication possible émergea. Névros et Shator auraient lancé des attaques simultanées en Irilion pour faire diversion et ainsi permettre à l’un ou à l’autre de chercher un ou plusieurs artefacts sans éveiller les soupçons. Le but final étant ce fameux bracelet. Bref si on suivait cette logique ils avaient réussi et nous, on avait rien vu.
La trame générale se faisant plus claire, il devint évident qu’il fallait absolument connaître la nature de ce bracelet. La décision fut prise d’aller voir deux leprechauns malappris dans le volcan de Nargraw car Shator y avait fait une visite et ces leprechauns pouvaient, peut-être, nous en dire plus. Seul le leprechaun Naflug accueillit les aventuriers. Le leprechaun Gulfan, son frère ou son cousin ou son ami, aller savoir, avait essayé de nager dans la lave du volcan. Visiblement sa marge de progression en matière de nage dans la roche en fusion était encore importante. Sûrement plus en tant que résistance à la douce chaleur de la lave plutôt qu’en nage brute d’ailleur. L’humour du Leprechaun étant assez leprechaunien, L’aventurière Llariarith se retrouva bien vite, un bras passé sous sa jambe et tenant son nez, à faire dix fois le tour d’elle même faute de n’avoir pas pu faire rire Naflug avec une blague. Passons sur cet événement qui permit aux autres aventuriers d’admirer la tenue saillante, mais décente, de ladite aventurière et heureusement grâce à une bonne blague de Kultar -blague d’une autre dimension, les Kultar ayant un humour aussi tordu que Naflug- une discussion un peu plus sérieuse pu débuter. C’est ainsi que Naflug finit par lacher que Shator était venu voler une petite pierre bleue que Naflug et Gulfan avait reçu en cadeau avec un petit mot disant « En mémoire de Tyrnim ». A quoi peut bien servir cette pierre ? Le mystère était toujours là.
Mais peut être que le Doyen pouvait mettre un éclairage nouveau sur cette mémoire de Tyrnim, en tout cas c’est ce que ce dirent la petite assemblé d’aventuriers. Ils partirent donc voir le Doyen qui, assis sur sa chaise, semblait mort. Rien qu’a l’idée des recherches nécessaires pour trouver le nouveau Doyen, les aventuriers firent tout pour le réanimer. C’est, je crois, un bouche à bouche de Llariarith qui fut le plus efficace. Une potion, c’était une simple potion qui simulait la mort ! Quelle invention stupide. Autant une potion qui vous transforme en sina… heu finalement pourquoi pas. Le Doyen, ayant la mémoire des landes, nous rappela qu’une personne, encore en vie, avait connu la cité de Tyrnim avant sa destruction. C’était Ghita qui, perché dans les arbres, vend de jolis chapeaux de différentes couleurs pour une modique somme.
Ghita blêmit en entendant parler du cadeau que reçurent les Leprechauns et du mot. Il faut dire que c’était elle qui l’avait écrit ce mot. Le récit qu’elle fit alors glaça le sang de bien des aventuriers et fit s’ouvrir une page de l’histoire que personne ne voulait relire. Pour la compréhension de tous et malgré la douleur du récit, je vais vous la conter.
Tyrnim était la première cité Elfe et Bleue de Séridia, la cité d’Orasul. Ces deux peuples puissants travaillaient ensemble pour découvrir de nouvelles magies et créer de nombreux artefacts. Ils mirent au point un artefact surpassant la puissance de tous les autres, le bracelet d’Orasul. Cinq bracelets furent fabriqués. Quiconque portait un bracelet d’Orasul pouvait, sans trop d’effort, séduire un nombre important d’individu voir même, pour les plus faibles, de les appeler à soi et de les commander. Cinq grands mages de Tyrnim se servirent de ces bracelets pour ordonner aux peaux vertes de se rapatrier dans les montagnes et de s’y cacher, pacifiant ainsi la région. Les cinq bracelets, vu leur puissance, étaient toujours entreposé dans un lieu particulier pétrit de sorts et d’enchantements. Essayer de les récupérer par la force déclencherait une énergie considérable concentré sur les bracelets en les détruisant irrémédiablement. Seuls quelques élus pouvaient les approcher. Lors de l’attaque de Tyrnim, Ghita, une des élue, récupéra un bracelet pour l’apporter au puissant mage Orasul afin qu’il sauve la cité. Malheureusement Orasul fut poignardé par traîtrise avant même que Ghita ne parvint à lui. Prise dans le feu de l’ennemi, Ghita fut blessée et perdit connaissance. A son réveil elle ne put retrouver que la pierre descellée dans sa tunique. La ville fut détruite, rasée, purgée. Depuis Ghita n'a de cesse de protéger cette pierre comme un lourd fardeau à porter. De cache en cache, la pierre fut mis à l’abri auprès des Leprechauns Naflug et Gulfan. Visiblement Shator a réussi à s’en emparer.
La vie semble douce, les oiseaux, insouciants, gazouillent et chantent. Le soleil agréablement chaux répand généreusement sa douce lumière sur les feuillages verdoyants d’une forêt d’Irilion. Tout semble calme et paisible et chercher un endroit où s’allonger dans cette herbe bien verte parsemée de fleurs, qui tapisse le sol, semble être le seul souci des habitants de cette région.
Tremblez pauvres inconscients, Névros n’est plus seul. Le bracelet d’Orasul permet à Shator de commander aux hordes démoniaques des landes aussi efficacement que Névros lui même. Là où il n’y en avait qu'un, il y en a deux dorénavant.
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