La complainte des jours bleus

(année 2008)
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Selena
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La complainte des jours bleus

Message par Selena »

La porte de la taverne s'ouvre avec douceur, dans un grincement feutré, laissant échapper les rires et les bruits des conversations, l'odeur des pipes des nains mélangée à celles appétissantes des pains blonds et des dînés servis.
Puis discrètement, pour ne pas dérranger cette ambiance dont elle peut profiter à nouveau, une silouhette familière se glisse à l'intérieur, abritée par un épais capuchon de fourrure.

Le vêtement est bien trop chaud pour le climat doux de Trepont, mais la jeune femme, bleue, se frotte tout de même les mains, comme si elles étaient glacées.
Elle va s'accouder au comptoir, dos à la salle, et ôte enfin le lourd manteau. Recca s'avance vers l'arrivante.
La lumière laisse voir la fatigue dans les yeux de Selena, qui même s'ils restent rieurs, sont anormalements cernés. Pour ceux qui ont l'habitude de cotoyer le peuple du désert, ils remarqueraient de suite que son teint bleuté à comme une nuance de gris cendré, contrastant inhabituellement avec sa longue chevelure d'ébène.

Les deux femmes se regardent un moment, cela fesait un certain temps qu'elles ne s'étaient vu, un temps lui aussi inhabituel quand on connait l'amour iraisonné de la bleue pour cette taverne.
Recca lui sert une bière spontannément, et après une gorgée salvatrice, Selena prend la parole :


Hé Bien Recca, je suis contente de te voir à nouveaux, et de retrouver la plus accueillante des tavernes de Seridia.

Elle se perd un temps dans la contemplation des étagères chargées de bocaux et de bouteilles d'alcool de toutes sortes, ignorant la mine ennorgueuillie de Recca.

Je me rappelle mon arrivée ici ...
Je me souviens avoir chanté mon désespoir, et mon espoir tout à la fois. Les landes m'appellaient alors, et j'attendais tant en venant ici ...

Elle se tait un instant, démmêlant ses pensées.

Je suis venue ici, j'ai toujours de l'espoir, et je dois adresser cet espoir à mon peuple.
La tempête gronde dans le peuple du désert, j'aimerais que le vent un moment ammène mes paroles aux bleus, qu'il mugisse même plus fort que les colères.

Je n'ai pas d'autres armes pour me faire entendre que les mots, et si même le message ne sert à rien, j'espère au moins avoir le plaisir d'avoir distrait tes clients.
Le permets - tu ?

Sans attendre, elle se tourne enfin face à la salle bondée, et se hisse d'un geste souple sur le comptoir. Elle attrappe sa mandoline, sur laquelle l'usure du temps ne semble avoir eu aucunes prises, et se penche sur l'instrument, tout à fait replié dans sa musique. L'air est doux, et ruisselle comme une eau fraîche dans les oreilles.

Je me rappelle des chants anciens,
Les exploits du grand Fingel ou d'Illumen,
Je pourrais vous conter ces vieux refrains,
Ceux dont on dit qu'ils sont immortels.

Le temps s'égrène, ronge les dunes,
Et l'on parle des bleus, de leur infortunes.
Leur sagesse légendaire, perdu dans les brumes,
Que rien, même les prières n'éxhument.

Ce serait bien triste que de se résigner,
A croire, à accorder valeurs, à pareilles vérités.
J'ai l'impudence de croire au changement,
Et au bienfait que peut apporter le vent.

Je ne pourrais dire que nous sommes tous amis,
Et que d'une même voix nous chantons, unis.
Pourtant bleus, nous sommes fait de la même façon
Si j'en crois cette étoile, qui ceind notre front.

J'aimerais que mes paroles apaisent la tempête,
Et soulève un peu les brouillards de nos têtes.
Et s'il en est un que j'ai, le talent de vous rassembler,
Au moins autour d'un verre et d'une bonne flambée.

Je ne finirais pas cette complainte des jours bleus,
Elle vous appartient aussi à mes yeux...


Elle poursuivait sa musique, dénudée de sa voix, tout à son chagrin et à son silence, attendant, peut être en vain, les mots d'un des membres de son peuple. A vrai dire, peu lui importait que ces mots soient réconfortant, ou blessants ... ce qu'il importait, c'était que l'espoir perdure.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Valiant
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Message par Valiant »

Valiant qui était attablé avec des Sinans, mais qui cependant restait quelque peu silencieux par rapport aux jours de son arrivée où il s'était montré bavard, lève la tête de ses parchemins et de son verre de vin alors qu'une silhouette se glisse à l'intérieur de la Taverne et file s'asseoir au comptoir avant de se mettre à chanter, accompagnée de sa mandoline.
Son regard se perd un instant, et quand touche la fin de son air, que la dernière note s'est dissipée, les yeux du Sinan semblent redevenir lucide, il secoue la tête, esquisse un léger sourire et dans un semi-soupir, murmure.



Il y a des chants qui parlent encore d'espoir, des gens qui y croient encore... qui ne s'appuient pas sur des préjugés, qui veulent le changement... Mhr, je me demande si... non non... après tout...


Il n'achève pas sa phrase et respire un instant le vin, avant d'en apprécier une petite gorgée, il aspire par le nez pour bien en délecter les saveurs.
Il se lisse la barbe, puis se souvenant de l'histoire de la bleue, prend le parti de lui adresser quelques mots.



Content de vous voir ici, Selena.
Joli chant!


Il lève son verre en souriant, puis se penche de nouveau vers ses parchemins.
Valiant (qui fut un aventurier) - C.

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Soriemirhil
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Message par Soriemirhil »

Loin, loin de la Taverne, à l'autre bout de Séridia, sous une tente de Galein'th Aseyis, le vent du désert murmure les paroles de Selena à l'oreille d'un Homme Bleu. Celui-ci se fige, les yeux ouverts sous la surprise. Au fur et à mesure du chant, son front se met à brûler comme jamais auparavant. Il tourne alors la tête vers cet étui rapiécé qui ne le quitte jamais : L'Espoir...

Fermant les yeux, il se matérialise à Trépont et file comme le vent vers la Taverne.

Selena est là. Elle a fini de chanter, mais continue de jouer, pendant que Valiant la félicite.

Après une brève hésitation, l'homme Bleu déballe sa harpe, et continue, un volcan dans l'âme :



Par trop longtemps nous nous sommes éloignés,
Les uns des autres, et de nous-mêmes.
Par trop de fois, querelles de chiffoniers
Ont blessé à mort ce qui devait rester indemne

Depuis combien de temps, ne nous sommes-nous réunis
Entremêlant voix et chants, jusqu'au bout de la nuit?
N'avons-nous pas lourdement perdu de vue l'essentiel
L'âme de notre peuple, le défi des Landes Éternelles?

Où est donc notre sagesse, où sont donc nos mérites,
Ce peuple chaleureux qui vénérait la Beauté et le Chant?
Discorde a vaincu Tranquilité, celle-ci est en fuite
Nous ne sommes plus un peuple, juste du même sang.

Éparpillés dans nos disputes, telle la braise du feu de camp
Que l'aventurier d'un pied distrait foule le matin en partant
Peu de liens hélas! Subsistent
Mais cependant l'Espoir existe

S'il est possible de rassembler
Les brandons encore rougeoyants
Hors de cette terre froide, et les mettre au Vent
Amoureux de nos gorges déployées,
Et de les nourrir du bois de nos instruments,
La plus belle Flamme qui soit va se réveiller

Alors qu'en est-il de nous, sommes nous pires que brindilles?
Tirer des leçons de ce que nous sommes devenus, se confesser
Sourire, nous élever plus haut que d'où nous sommes tombés,
Ouvrir les bras, redevenir fraternels, que diable cela nous coûte-t'il?

Une brise légère, quelques efforts
Un peu de patience, du sang-froid, quoi d'autre encore?
Humilité et Tolérance, Idées, Envie et Courage
Cela seul suffit à redevenir ce que nous fûmes, un peuple sage

Oui il existe des différences, c'est indéniable
C'est ce qui fait notre force, c'est même louable
Quelqu'un a-t'il jamais sorti quoi que ce soit de bon
D'une harpe dont les cordes chantaient la même note?
Accomodons nos sentiments, nos opinions et nos notes
Prenons-nous par la main autour d'un feu, et chantons!

L'homme Bleu s'arrête, et murmure "Je t'en supplie mon peuple, montre-moi que je ne me trompe pas..."

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Kaora
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Message par Kaora »

Attablée face au comptoir, Kaora était bercée par les chants des Hommes Bleus.
<<
Ô, pensait la petite elfette, comme leurs voix sont pures et belles, les émotions chantées sont aussi puissantes que des torrents entrant par les oreilles et remplissant tout le corps, et pourtant la peine de Selena est si triste et douce...>>

S'étalant sur la table tout en observant Selena, sans oser la déranger, elle murmure:

<<Mais comment allons-nous faire... L'union des peuples, nous y croyons, mais si des peuples se divisent eux-mêmes... Ah, cessons de nous plaindre, et tâchons de nous améliorer plutôt! Ce n'est pas ainsi que nous atteindrons notre but, du nerf !>>

L'elfette ragaillardie commande énergiquement une infusion au miel et une tisane colorée pour Selena. Soudain, elle voit Soriemirhil chanter et l'écoute, les oreilles grandes ouvertes.
Kaora, coquette elfette désabusée.
Une comptine, d'au-delà des Landes et d'une langue ancienne aujourd'hui perdue, disait très justement :

The French are glad to die for love, they delight in fighting duels.
But I prefer a man who lives and gives expensive jewels.

torino
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Message par torino »

*Sourit d'un coin de la taverne, content de voir Selena, et lui lance très discrètement*

Amuse-toi bien et ne bois pas trop pour reprendre l'alcool que je t'ai fait manquer...

*Mystérieusement, une choppe de bière naine venue d'Irilion est apparue entre temps sur la table près de la femme bleue*
Adepte de l'air et pratiquant de l'Art Elfique,
Membre du Coeur,

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anoukis
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Localisation : Rhône-Alpes

Message par anoukis »

*Revenu en Séridia pour quelques temps, Anoukis entre dans la taverne, contente de revoir Reca*

Oh mais que vois je ?
Mon amie Selena,
Je suis vraiment très heureuse de te revoir en bonne santé

*Repense à la longue veillée avec ses amis pour essayer de la soigner*

Je vais boire un coup avec toi *sourit* comme je te l'avais promis

*se tourne vers Reca*

Apporte nous une bonne bière Reca, et même plusieurs d'ailleurs *éclate de rire* comme je l'avais promis à mon amie.
Nous allons fêté cela dignement.

*se demande bien comment elle va repartir de chez Reca, d'habitude c'est elle qui fait ramener son nain. Elle verra bien....*

A ta santé retrouvée Selena

*lève son verre à elle et tous ses amis présent*
AnouKis de Norhen Dagha

Nindyn vel 'uss kyorl nind ratha thalra elghninn dal lil alust

Ange Noir libérée par Dalharil Kharya de Norhen Dagha notre prêtresse

NicoKyosuke
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Message par NicoKyosuke »

Lors d'un passage près de la taverne, avant de repartir, où personne ne le sait vraiment, NicoKyosuke entendit des chants familiers. Il avança vers la taverne, ces chants à ses oreillles. Mais il sentit bien une tristesse pesante émanée...il hésita un instant...puis s'avança.

En entrant dans la taverne, il ne dit mot, saluant d'un signe de têtes les personnes présentent. Ensuite, il se diriga vers son frère et ami, Soriemirhil, toujours entrain de chanter et jouer. Celui-ci sourit en le voyant arriver. NicoKyosuke, pour ne pas l'interrompre, posa simplement sa main sur son épaule, leurs pensées, qu'ils savaient identiques, se rejoignant dans le silence.

Ensuite, il se dirigea vers Selena, visiblement fatiguée, toujours entrain de chanter délicatement. Il s'arrêta derrière elle, posa délicatement ses bras autour d'elle, il la serra doucement, comme le ferait un grand frère, à celle qu'il avait toujours considéré comme sa soeur.

Ne faisant aucun mouvement, il suivit sa soeur et son frère dans leur chant délicat, maintenant dénués de paroles, mais tellement lourds de sentiment.

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Selena
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Localisation : Mais où est charlie ?

Message par Selena »

C'est parce qu'elle ne voulait pas cesser sa musique qu'elle répondit en silence par un sourire aux mots de Valiant, puis en pensée à Torino et Anoukis. Si l'on en croit, les messages devaient être à peu près les suivant :

"- Mais ... bien sur que je serais raisonnable, pas plus de cinq ou six chopes."

"- Bonjour belle amie, bien sure que nous allons arroser ça, tu en rouleras par terre !"

Mais quelle ne fut pas sa joie, tout aussi grande que sa surprise quand elle vit venir d'abord Soriemirhil puis Nico ! Cela fesait bien longtemps, oui qu'elle n'avait vu son grand frère Nico.

Après réflexion, elle lâcha quand même son instrument pour goûter à la biere mousseuse que le mage avait fait apparaître, un peu méfiante à l'idée qu'elle soit mélangée à une potion quelconque.
Elle eu tord, elle était délicieuse.

Quand à Anoukis, elle l'invita à s'asseoir.
Puis elle repris son instrument, et se réaccordant sur l'air de Soriemirhil, repris de ses doigts fins la complainte, attendant toujours la venue des bleus... Le coeur plus légé cette fois.
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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rosee
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Message par rosee »

*entendant les chants superbes de ma petite soeur Selena et de mon petit frère Sorie ,je me mis en route pour la taverne pour aller les saluer en personne .
je me dirigea vers une table ,salua son frère Nico et tout les aventuriers venus écouter ces chants ,m'assois et les écouta chanter et m'imprégna de chaque paroles de ces deux chants et me mis a penser *



ces paroles sont tellement vraie et remplie d'espoir

*une larme coule sur son visage *

je voudrais tellement retrouver ce peuple qui est le mien ,j'ai moi aussi l'espoir que un jour nous soyons tous réunis et ou nos chants se mélangerons comme par le passé ,on nous pourrions laisser nos querelles de coter et revivre main dans la main ,je sais que cela est possible et j'en suis persuadée

lorsque les chants fut terminer ,je me dirigea vers eux ,leur déposa un baiser sur le front de chacun d'eux et leur dit :

vos chants sont tout les deux pleins d'espoir et tellement vrai et d'une telle beauté ,je suis très fière de vous ,j'ai toujours eu foi en mon peuple ,j'espère que chacun de nous pourrons mettre nos querelles de coter pour qu'un jours nous redevenions ce peuple unis ,ce peuple qui est le votre ,qui est le notre,qui est le mien ,battons nous ensembles pour que cela redeviennent comme par le passé ,un peuple d'une grande sagesse

Reca sert nous une de tes meilleurs cuvée a tous ici présent
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