A Celle qui fut, pas à celle qui est

[Soriemirhil]

Tu es là. D'un vert émeraude aux reflets bleutés
D'un silencieux crissement des grains de sables écartés,
Tu te redresses, et balances, comme un rêve au ralenti,
Es-tu un défi, un jeu, une danse? Certes pas un repenti.

Terrifiant, foudroyant, puissant, mortel émerveillement,
Ta créatrice a vraiment accompli une oeuvre remarquable
Un corps souple et lisse et puissant, un venin redoutable,
Une silhouette harmonieuse, la fulgurance d'un éclair blanc.

Et pourtant, me voilà prêt à te briser de mes mains.
Ô, créature belle et terrible à la fois, odieux sac de venin,
Qui m'inspire à la fois beauté, larmes et répugnance,
Car je ne peux oublier de qui tu es l'engeance.



Féale, longtemps j'ai cherché comment rendre honneur
À l'Aventurière que tu fus avant de te laisser emporter
Je pensais que la voie la destruction était une erreur
Jusqu'à la venue de tes bêtes au Désert que tu as aimé

Ce jour-là j'ai compris que le plus bel hommage à te rendre
Était de combattre sans relâche les troublantes créatures
Auxquelles ton esprit corrompu pensait nous livrer en pâture.
À jamais, je ferai face à tes créatures, quitte à mon sang répandre.

Tu vénérais autrefois le Calme, la Beauté et le Chant
Soucieuse du bien de tous, pour l'Union te battant vaillament...
Après ce chant, mon hommage à toi sera sang et cendres.
Point de cruauté envers vous, Cobras, juste une tristesse à coeur fendre.