Histoire des Hommes Bleus

Vous trouverez ici les histoires pré-datant Fingel, comme plus personne ne peut en témoigner elles ont acquis le statut de légendes.
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Nati
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Histoire des Hommes Bleus

Message par Nati »

Silence. Pas un mot, pas un bruit, si ce n'est le souffle du vent du désert mélangé à celui de la caresse langoureuse des vagues sur des côtes sablées.

Et pourtant, dans ce paysage muet, se tient une gigantesque et splendide ville, dont l'image est troublée par la chaleur du soleil omniprésent, comme s'il s'agissait d'un mirage.

Mais ce n'est pas un mirage : dans les rues de cette ville à l'architecture onirique, des êtres se promènent, se réunissent, travaillent et pensent. Cependant, à nouveau, quelque chose pourrait troubler l'observateur venu d'ailleurs. Ces êtres, à la peau bleue foncée, font silence. Ils se meuvent avec grâce et calme, et se réunissent pour se regarder dans le blanc des yeux. Mais aucun son ne sort. Aucune échange de paroles.

Ici, le silence fait un bruit fracassant.



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A des milliers et des milliers de lieues des Landes, au centre d'un océan bleu clair, se trouvent deux grandes îles, reliées par un passage sableux qui n'apparaît qu'à marée basse.

La première île est verte et boisée, de nombreuses villes y ont été construites par des mains humaines, des villes bruyantes et commerçantes, dont la richesse vient du commerce maritime, en particulier celui d'œuvre d'art réputées. Mis à part la beauté des œuvres d'art vendues et exportées de ce lieu, il n'y a rien de particulier à cette île. C'est encore une de ces régions colonisées par l'Homme à sa façon.

C'est sur la seconde île qu'il y a le plus à dire. Recouverte d'un désert de sable sec et inhospitalier, il est inhabité, à l'exception d'une très grande ville bâtie sur un de ses rivages, à un endroit où le désert semble avoir été apaisé à la fois par la mer et à la fois par une source d'eau fertile. C'est un oasis habité par de très étranges êtres, que l'on ne trouve pas ailleurs. Semblant de être de lointains humains, leur peau est bleue, la plupart n'ont pas de cheveux et un losange de couleur rouge recouvre leur front.

Mais leur plus importante caractéristique physique est invisible. Ces êtres bleus n'ont pas de voix. Ils sont muets de naissance. La nature leur a pourtant offert un autre don, qui leur permet de communiquer d'une manière inhabituelle. Ces êtres sont télépathes, ils peuvent communiquer par la pensée, de personne à personne ou de groupe à groupe.

Leur silence fait leur grâce, ainsi que la beauté de leurs traits. Tout humain objectif pourra vous dire que ces êtres sont beaux. Leurs traits toujours fins se mélangent à merveille pour leur donner un visage toujours jeune et innocent. Leur grâce naturelle semble venue d'un autre monde, d'un autre âge.

Ce que créent et façonnent ces êtres sont aussi d'une beauté immémorable. Ces êtres bleus vivent de leur art, et uniquement de leur art. Ils sculptent, peignent, dessinent, écrivent des poèmes dans des langues qui ne sont pourtant pas les leurs, puisqu'ils ne prononcent aucun mot. Ils inventent, ils façonnent sans arrêt. Et c'est ce qui les fait vivre.

Chaque jour, des bateaux quittent le port de leur ville pour se rendre à la seconde île, chargés d'œuvres d'art exceptionnelles qu'ils vendent aux humains de la seconde île. En échange, ils reçoivent tout ce qu'il est nécessaire pour un peuple de vivre. Ce commerce leur permet de vivre depuis des millénaires, et les humains de la seconde île semblent complètement s'en contenter, puisqu'eux mêmes revendent ensuite une partie de ces œuvres d'art à prix d'or vers les îles voisines et continents lointains.

Très peu connaissent l'existence des êtres bleus, hors de ces deux îles, car leurs œuvres d'art sont revendues sous le nom des humains de la seconde île. C'est le prix du secret et du calme. C'est le prix que payent ces êtres bleus pour ne jamais être dérangés par le monde extérieur.

Ils craignent le monde extérieur. Le monde extérieur leur est hostile et surtout, bruyant. Ces êtres vivent dans un monde de silence complet, ils ne supporteraient pas de vivre en la compagnie d'êtres doués de parole et amputés de grâce. Ils imposent à tout étranger de la seconde île venant les visiter, de faire silence. Si le visiteur ne respecte pas cela, il est immédiatement ramené sur son navire et éloigné de la ville.

Les deux îles ont toujours vécu en symbiose complète, échangeant art contre victuailles, échangeant silence contre secret. Qu'y aurait-il donc à conter de plus sur ces êtres, alors? Il est une chose qu'il est à conter, la période la plus sombre qu'ont connu ces êtres. La naissance de leurs cousins doués de paroles, ici nommés Hommes Bleus.




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Le soleil se levait sur la ville des êtres bleus. Un jour de plus de silence et d'art. Un jour de plus de bonheur pour eux. Mais alors que s'ouvraient les paupières des plus matinaux, l'horreur réveilla la ville en entier. Un cri terrible et strident, un bruit éveilla la ville entière, et affola tous les êtres bleus. Un bruit terrible, destructeur.

Pour les humains, un cri pareil, bien que puissant et douloureux, aurait été reconnu pour celui d'un nouveau né venant d'être extrait de la matrice maternelle. Mais pour les êtres bleus, qui, pour la plupart, n'avaient jamais entendu un seul bruit ou une seule parole, ce cri semblait être la fin de leur monde.

La plupart se mirent à s'enfermer, à cacher leur tête sous d'épais tissus, à boucher leurs oreilles voire à fuir la ville pour se réfugier dans le désert. Les plus courageux se dirigèrent vers la source du cri, les mains plaquées sur les oreilles. Ceux-là virent l'origine du cri : une femme bleue venait d'accoucher d'un nouveau né, et ce nouveau né, bien que semblable aux nouveaux nés bleus, avait une voix, et l'utilisait à plein poumons! Quant à la femme bleue, elle semblait être morte en couches, morte au moment où son nouveau né avait commencé à hurler, selon la sage femme.

Les êtres bleus affolés ne surent que faire. Ils essayèrent de forcer l'enfant à fermer sa bouche pour qu'il arrête, mais c'était sans utilité, l'enfant continuait à hurler. Les nouveaux né bleus n'avaient pas de voix, ils ne pouvaient pas crier. Comment se faisait-il alors que celui-ci produisait d'infâmes sons?

Heureusement pour eux, un commerçant humain de la seconde île était dans les parages. Ils purent se débarrasser simplement du problème en convaincant l'humain de prendre l'enfant bleu avec lui et de le ramener avec lui sur la seconde île. Que cet être bleu doté d'une horrible et vulgaire voix soit élevé loin de la ville du silence!

Pour une grosse cargaison d'œuvres d'art offerte, l'humain accepta et le petit être bleu fut amené à la seconde île, et élevé comme un humain. Bien qu'il eut une voix, le petit être grandissant se révéla aussi être télépathe, mais n'eut l'occasion d'utiliser ce don que lors de ses rares visites parmi les êtres bleus, qu'il devait faire en silence.
Mais il ne resta jamais longtemps parmi eux, puisque les êtres bleus voyaient en lui une malédiction, un monstre hybride qui n'aurait jamais du naître.

Parmi les humains par contre, il vivait en harmonie. Ceci avait une raison très simple : si le petit être avait une voix, sa voix était magnifique. Jamais aucun humain n'avait entendu une voix aussi belle et pure. Très vite, on apprit à l'humain le chant et l'art verbal. Il se révéla être le plus doué de la seconde île, et tous venaient lui supplier de chanter pour eux, tellement sa voix était séduisante et envoûtante. Même le plus viril des guerriers ne pouvait s'empêcher de pleurer en écoutant certains de ces chants, et de nombreux venaient lui faire des offrandes, comme s'il était de nature divine.



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Le calme semblait à nouveau revenu parmi les êtres bleus. Le monstre avait été éloigné, et plus aucune naissance de ce type n'avait eu lieu.

Mais vingt ans plus tard, ils se rendirent compte que ce n'était qu'un début, quand de nouveaux enfants bleus à la fois doués de voix et de télépathie, naquirent. Pendant une année entière, toutes les naissances donnèrent lieu à ce qui ressemblait de plus en plus à une malédiction.

Les êtres bleus n'arrivaient plus à dormir, la plupart fuyaient pour le désert et hésitaient à tuer leurs enfants maudits. Très vite, deux clans se formèrent : les êtres bleus désirant plus que tout qu'on mette à mort ces horreurs ; les êtres bleus qui cherchaient une solution. Il était en tout cas impossible que tous ces nouveaux nés soient élevés sur la seconde île : ils étaient des centaines, et les humains de la seconde île ne voulaient pas de tous ces nouveaux nés.

Ce fut heureusement le second clan qui fut suivi quand ils trouvèrent une idée fort simple : construire un camp, en plein désert où ces nouveaux nés seraient élevés par quelques êtres bleus sourds. Le campement fut construit et tous les enfants maudits y furent envoyés.

Heureusement pour eux, cela ne dura qu'une année. Après cette année, les nouveaux nés n'étaient plus maudits. Les nouveaux nés naissaient comme avant, sans voix, sans cette horrible malformation.

Quant aux enfants maudits, dès qu'ils étaient en âge de comprendre ce qu'on leur demandait, il leur fut interdit d'utiliser leur voix, dans leur campement. Même s'ils étaient loin de la ville du silence, chaque jour des hommes bleus devaient venir leur apporter de quoi vivre, et ces hommes bleus là ne pouvaient supporter le bruit. Ces enfants vivaient en fait un cauchemar. Avez-vous déjà essayé de ne pas utiliser quelque chose qui vous semble naturel, alors que c'est à portée de main? Comment supporter de devoir se taire à toute heure du jour, alors même qu'on possède une voix agréable à entendre?

Leur cauchemar prit fin le jour où le premier enfant maudit, celui qui avait été envoyé chez les humains de la seconde île, revint sur la première île. Il avait désormais trente ans, et le sort de ses cousins aussi doués de parole l'avait ému. Par télépathie, il convainquit les êtres bleus de pouvoir s'installer dans le campement des enfants maudits, ce qu'acceptèrent sans rechigner les êtres bleus.

Quand il arriva dans le campement, il fut horrifié de voir que ses cousins doués de paroles étaient battus dès qu'ils osaient prononcer un mot ou émettre par erreur un son. Dès ce moment là, il décida de venir en aide à ses petits cousins. Chaque soir, à la nuit tombée, lorsque les hommes bleus sensés les surveiller étaient endormis, le premier enfant maudit, emmenait tous ses cousins loin du campement, encore plus profondément dans le désert, pour parler et chanter en toute liberté.

A partir de ce moment, le jour était réservé au silence obligatoire, dans le campement, mais chaque nuit, tous rejoignaient le premier enfant maudit pour utiliser avec bonheur et liberté leur voix. Ils inventèrent leur propre langue, adaptée de la langue humaine de la seconde île, et améliorée par des sons lisses et doux, et se mirent à l'utiliser chaque soir.
Le premier enfant reçut pour nom "Tin", ce qui signifie guide dans leur langage.

Tin remarqua très vite que la voix de ses petits cousins étaient aussi belles que la sienne. Ainsi, les enfants soit disant maudits, seraient pour les autres peuples des enfants bénis, tant leur voix était belle.



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Mais cette situation ne dura guère. Elle fut interrompue une nuit où un terrible évènement se produisit.

Des jeunes hommes bleus venant de la ville silencieuse avaient décidé en secret de mettre sur pied une expédition pour aller voir de plus près le campement des enfants maudits, qu'il était interdit d'aller voir.

Une nuit sans lune, ils se rendirent en cachette au campement, malgré l'interdiction, pour assouvir leur curiosité. Ils furent étonnés de trouver le campement quasi vide. Ils s'éloignèrent donc du campement et se mirent à chercher aux alentours du campement les fameux enfants maudits.

Arrivant près d'une très haute dune, ils virent une lueur semblant venir de l'autre côté de la dune. Ils escaladèrent la dune et arrivés au sommet, deux choses leur parvinrent. D'abord la vision d'un grand groupe de jeunes êtres bleus assis autours d'un feu. Ensuite, un bruit immense, qui jusque là avait été étouffé par la haute dune : tous ces jeunes êtres bleus maudits chantaient à l'unisson, avec une force incroyable.

Quand le son de cette mélopée leur parvint d'un coup, les jeunes hommes bleus venus en cachette eurent la peur de leur vie. Ils n'avaient jamais entendu un seul son et, tout à coup, une vingtaine de voix mélangées leur parvinrent. S'ils avaient pu hurler, ils l'auraient fait, terrifiés. L'un d'eux, une jeune femme bleue, fut à ce point terrifiée que la mort s'empara d'elle. Quant aux autres, ils se mirent à courir vers la ville silencieuse, horrifiés et accompagnés du souvenir du cadavre de la jeune femme qui les avait accompagnée.

La ville silencieuse fut réveillée au moment où les jeunes terrifiés revinrent en courant. Toute la ville se réunit pour prendre une décision. Malheureusement pour les enfants maudits, la jeune femme bleue morte de frayeur, était la fille d'une famille très influente, et était aimée de tout le peuple bleu.

Ceux des êtres bleus qui avaient autrefois désiré qu'on mette fin à la vie des enfants maudits au lieu de les placer dans un campement, se saisirent de l'occasion pour exprimer à nouveau leur avis. La famille puissante dont provenait la jeune fille qui venait de mourir, était à l'époque partisane de la solution du campement. Mais aujourd'hui, cette solution avait mit fin à la vie de leur fille chérie.

Ils basculèrent dans le clan de ceux qui voulaient la mort des enfants maudits, et ainsi basculèrent tous les habitants de la ville du silence. Ils montèrent une expédition punitive qui avait pour objectif de mettre à mort tous les enfants maudits.

Ainsi, la poignée d'habitants maudits du campement, Tin en tête, virent arriver le lendemain, une armée d'êtres bleus qui n'avaient qu'une idée en tête, leur mort. Tin ne parvenait pas à croire que la folie s'était emparée des êtres bleus, d'habitude aussi calmes. Mais il comprit une fois pour toute qu'il n'y avait rien à faire, quand le feu fut mis au campement, et que les premiers jeunes maudits, femmes et hommes bleus, furent massacrés.

Au milieu du massacre, il ordonna tout à coup à tous ses compagnons maudits de hurler et de crier à s'en déchirer la voix, comme ils ne l'avaient jamais fait. Ceux-ci leur obéirent et l'effet fut saisissant. Terrifiés, les êtres bleus armés lâchèrent leurs armes pour plaquer leurs mains sur leurs oreilles.

Tin profita de l'occasion pour donner l'ordre à ses compagnons maudits de courir vers la ville silencieuse tout en continuant à hurler de pleine voix. Ainsi, il se dirigea avec eux vers l'un des plus gros navires du port de la ville silencieuse. Ils embarquèrent tant bien que mal et tout en hurlant et pleurant la mort de leurs camarades tombés lors du massacre, ils mirent voiles vers le large.

Ainsi les enfants maudits qui avaient échappé à l'horrible boucherie quittèrent les deux îles, le goût amer de la colère et de la vengeance dans la bouche, les larmes coulant de leurs yeux, et pour la première fois, des gémissements sortant de leur gorge. Ils découvrirent en même temps comment utiliser leur voix maudite par certains, bénie par d'autres, pour crier leur rage et hurler leur tristesse.



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Pendant neuf années ils voyagèrent dans leur bateau volé. Ils faisaient régulièrement halte lors de leur périple, vendant la beauté de leurs chants pour réunir assez de victuailles jusqu'à la halte suivante. Ils ne restaient jamais longtemps, car dès qu'on découvrait, lors d'une halte, leur splendide voix et leurs talents de chanteurs, on cherchait à les acheter ou à les enfermer, pour échanger leurs talents contre de l'argent. Ils repartaient donc rapidement dans leur bateau, fuyant la folie de ceux qui n'étaient pas comme eux.

Ce qu'ils cherchaient? Une terre vierge, un désert comme ils l'avaient toujours connu, pour pouvoir chanter et crier tout leur soûl, sans qu'on vienne ni les massacrer, ni essayer de les marchander comme bêtes de foire.

Après neuf années, ils traversèrent une zone de mer où flottaient des cadavres de petits êtres verts étranges. Parmi ces cadavres, se trouvaient quelques survivants agonisants qui leur dirent venir d'un peuple nommé Saurien, un peuple sous-marin qui venait de s'autodétruire dans une horrible guerre.

Ils embarquèrent leurs compagnons Sauriens d'infortune, et continuèrent ensemble leur quête d'une terre nouvelle, où ils pourraient oublier leur terrible passé pour construire un avenir meilleur.

Quelques mois après avoir récupéré ces Sauriens, ils accostèrent sur des rivages qui semblaient déserts mais superbes. Ils avaient découvert les Landes Éternelles, et furent immédiatement envoûtés.

Leurs compagnons Sauriens s'installèrent au large des rivages des Landes, sur une grande langue de terre émergée. Quant à eux, ils trouvèrent immédiatement le désert central des Landes, qu'ils adoptèrent comme leur nouveau territoire.

Pendant des jours, il traversèrent le désert à pied, à la recherche d'une source, d'un oasis où ils pourraient s'installer. Combattant contre les mirages, ils finirent par trouver une zone verte au milieu du désert. Hurlant de joie, heureux d'avoir enfin trouver un endroit où s'installer et entamer une découverte plus confortable de leur nouveau territoire, ils se mirent à chanter leur plus beau chant, pour remercier les dieux d'avoir enfin mit fin à leur périple.

Une heure seulement après leur arrivée dans l'oasis, alors qu'ils étaient toujours en train de chanter, Tin, le premier enfant maudit, s'effondra sur le sol. Tous accoururent vers lui et comprirent que le long voyage qu'il avait mené pendant neuf ans l'avaient épuisé et avaient raccourci sa vie. Tin était en train de se mourir.

Tous se mirent à pleurer, en cercle autour du premier d'entre eux, de leur meneur, de leur guide, agonisant.

Un des plus fidèles compagnons de Tin arriva à parler, au travers de ses larmes. Il lui dit, la voix entrechoquée par l'émotion :

"Tin, mon ami. Ta vie prend peut-être fin, mais tu as donné vie à un nouveau peuple. Les enfants maudits formeront un peuple puissant, respecté et autonome. Les enfants maudits ne le seront plus. Cette fois-ci, ce n'est pas un mirage."

Tin lui répondit dans un dernier souffle :

"Tu te trompes sur un point, ami maudit. Le périple de notre peuple ne prendra jamais fin. Tout ceci est un mirage. Un mirage éternel. Mais au moins, cette fois-ci, ce mirage ne sera pas silencieux."

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