Ab Timvir vekhata Jil

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Gondebaud
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Ab Timvir vekhata Jil

Message par Gondebaud »

Chapitre Ier – Création

[1] Au commencement était la Vérité
[2] Et la Vérité dominait les ténèbres.
[3] Mais l'Unique, qui est aux Cieux,
[4] Engendra le monde de son souffle vainqueur,
[5] Ainsi naquit, au cœur de la nuit,
[6] L'astre de vie, fécondant les peuples.
[7] Il Lui fallut créer les forêts
[8] En faisant tomber les premières pluies.
[9] Puis Il creusa les océans
[10] Draguant les sols de ses puissantes mains.
[11] Quarante années d'averses suffirent à combler les mers
[12] Tandis qu'au loin, les montagnes dardaient Son éloge.
[13] Ainsi furent achevés les trois niveaux de son pouvoir :
[14] Forêts, océans et monts.
[15] Mais la nuit régnait encore en maître
[16] Alors il enfanta le soleil et fut heureux
[17] De procréer la lune et les étoiles
[18] Pour donner à la Lumière un adversaire redoutable.
[19] Il fallut encore qu'il peuple son œuvre.
[20] Pour ce faire, il créa d'abord l'homme,
[21] Être fier et doué d'intelligence mais étonnamment fragile.
[22] Puis il lui donna épouse afin qu'il se reproduise.
[23] Vinrent ensuite tous les animaux, bénis comme damnés,
[24] Offerts au banquet de l'homme, seul aimé de l'Unique.
[25] Ainsi naquirent le monde, l'homme et les bêtes,
[26] De la volonté de l'Unique de partager son amour.

Chapitre II – Division

[1] Lorsque passèrent six mille lunes,
[2] Et qu'au firmament brillaient trois cents astres,
[3] Le fidèle entra en rébellion contre l'Unique.
[4] Fruit d'une diaspora longue comme mille vies,
[5] L'homme perdit ses repères divins et le Lien se brisa.
[6] Sa foi se ternit comme une étoile malade
[7] Car il n'honorait plus jamais le Créateur.
[8] Certains s'égarèrent même dans des croyances occultes
[9] Allant jusqu'à pratiquer la magie noire et l'idolâtrie.
[10] Du Ponant du Malin au Levant des Démons,
[11] Le Mal, qui jalousait l'Unique pour sa création merveilleuse,
[12] plaça le doute dans le cœur des fidèles.
[13] Il espérait ainsi récolter sa moisson d'âmes en géhenne.
[14] Et, faible comme une brebis, l'homme le suivit.
[15] Pour sa plus grande perdition, il se fit serpent.
[16] L'Unique, qui aimait ses fils plus que tout autre chose,
[17] Ne le châtia point, mais lui laissa le choix :
[18] « Reviens à Moi, et tes terres seront fertiles,
[19] Éloigne-toi de Moi, et tu récolteras les ronces ».
[20] Seul un groupe d'hommes répondit à la prière de l'Unique.
[21] Alors, le Tout-Puissant fit comme il avait dit.
[22] Aux adorateurs du faux dieu Hamal, Il réduisit la taille,
[23] Et les fit vivre dans l'obscurité et le repli.
[24] Aux imbus polythéistes, Il grandit les oreilles,
[25] Afin qu'ils entendent mieux Ses paroles.
[26] Il enlaidit les incroyants et fragilisa leur vue,
[27] De manière à les priver de Sa grâce.
[28] Aux chanteurs impies, Il colora la peau,
[29] Ainsi que personne n'oublie jamais leur forfaiture.
[30] Aux guerriers idolâtres, Il maintint la puissance,
[31] Mais écarta toute raison pour toujours.
[32] A ceux qui avaient fui les derniers,
[33] Il ne permit jamais de remontrer sur terre ferme.
[34] Aux fuyards les plus adroits,
[35] Il octroya corps de cheval.
[36] A ses fidèles, enfin, Il offrit sept récompenses :
[37] La première d'être nommés Nians, qui signifie Fils,
[38] La seconde de conquérir le monde d'une corde raide à l'autre,
[39] La tierce d'être polyvalents en chaque domaine noble,
[40] La quatrième de l'écarter de toute dévotion au Mal,
[41] La cinquième de lui offrir la victoire dans toute guerre,
[42] La pénultième de lui prodiguer fertilité en abondance
[43] Et la septième de le rendre mortel pour lui ouvrir les portes des Cieux, la camarde atteinte.

Chapitre III – Le grand conflit

[1] Rendues jalouses et abruties par le Mal,
[2] Les sept races damnées rivalisèrent de cruauté.
[3] Pour faire tomber les Fils de l'Unique,
[4] Le Mal leur octroya une force terrifiante
[5] Leur permettant de mener une grande guerre impie.
[6] L'Unique, conformément à sa cinquième promesse,
[7] Permit toutefois aux Nians de survivre
[8] Au prix de pertes infinies et d'une famine terrible.
[9] Les Nians sortirent de cette guerre affaiblis mais plus fidèles que jamais,
[10] Tandis que les six races damnées plongèrent dans le déni.
[11] Par vengeance amère, le Mal engendra de nouveaux servants :
[12] Humanoïdes, dépourvus de tout libre-arbitre.
[13] De ce jour au dernier, jamais l'harmonie ne serait retrouvée,
[14] Le Mal, prince des ténèbres, souverain de Lune,
[15] Maintint son pouvoir strict sur ceux qui s'étaient vendus à lui.


Chapitre IV – La séparation des élus

[1] Mille années passèrent encore,
[2] Et à Simer, la bienheureuse,
[3] Siégeait un grand roi, adorateur de l'Unique.
[4] Mais lorsque mort s'assied sur son trône,
[5] Le peuple élu fut chassé de sa demeure.
[6] La fuite fut longue et douloureuse
[7] Et en chemin, à triste fin,
[8] Les plus puissants perdirent leurs frères fragiles :
[9] Deux tribus se perdirent à jamais, deux frères dressèrent un rideau de colère.
[10] Ainsi malgré l'édification de ponts de concordes,
[11] Rivalité revint opposer les semblables d'hier.
[12] L'Unique, horrifié par cette guerre fratricide,
[13] Ne prit guère partie mais s'indigna des Siens
[14] Qui, pour une montagne d'or, prirent querelle jusque camarde.
[15] Sa voix déchira les cieux pour faire tomber la foudre,
[16] Et la bataille des trois ponts se solda dans un bain de sang.
[17] Eldos comme Sinos, frères de fortune, furent affaiblis à jamais,
[18] Et la foi déclina dans une troisième crise.
[19] Alors le Mal, qui jamais ne prend ses distances,
[20] Joua de sa malice macabre pour enfanter un nouveau serviteur.
[21] Langue de vipère, force de cheval,
[22] Ainsi naquit Denetos, pour le plus grand malheur du monde.
[23] Aux trois ponts, crut-il tenir victoire,
[24] Il ensanglanta les sols pour sa seule gloire.
[25] Mais de forfaits en malheurs, ne s'arrêta guère là,
[26] Car corrompit de ses mots bien choisis, une frange entière du peuple Nian.
[27] Alors, de ce jour à jamais, l'Unique, dans Sa grâce infinie,
[28] Se détourna des Sinans.
[29] Il prit en horreur Les trois arts sombres, ouvrage né du Mal,
[30] Et proclama Son propre Livre de Lois.

Chapitre V – Règles

[1] Ici siègent, alignées, les Lois que tout fidèle doit respecter.
[2] Ci-furent données à un Eldorian à la foi peu commune,
[3] Au jour de la bataille du Trépont.
[4] Premier des règlements étant : L'Unique, tu aimeras, L'Unique seul, tu vénéreras.
[5] Second : Tu te détourneras des idoles païennes qui sont entrées dans le monde par le Mal.
[6] Tiers : Au meurtre lâche, tu te refuseras.
[7] Quart : Tu ne déroberas guère ton frère.
[8] Quinte : Tu ne porteras point de jugement.
[9] Sixième : Tu ne réveilleras point les morts, car cela est une abomination.
[10] Septième : Tu ne parleras qu'en ton nom propre.
[11] Huitième : Tu ne pratiqueras aucune magie sombre.
[12] Neuvième : Tu seras fidèle à ton aimée et à ta famille,
[13] Dixième : Tu ne prendras point querelle pour vanité.
[14] Onzième : Tu répandras amour aux plus dignes et générosité aux plus faibles,
[15] Douzième : Tu témoigneras de ta Foi aux quatre coins du monde.
[16] Treizième : Tu combattras l'injustice, le malin et le tyran,
[17] Pénultième : Tu rendras les grâces et demandera pardon une fois l'an,
[18] Quinzième : Tu dénonceras les faux prêcheurs pour les jeter dans un lac de feu.

Chapitre V – Le prophète damné

[1] Le Mal, donc, sévissait d'un bout à l'autre de la terre.
[2] Mais, à cause de son ego indomptable,
[3] Il décida de bâtir sa maison en un lieu précis.
[4] Il choisit les îlots centraux pour leur caractère sauvage et infranchissable.
[5] Depuis ce jour trônait le Mal au cœur des îlots
[6] Les Humains anciens, pervertis par ce dernier,
[7] Acceptèrent de donner vie aux landes pour leur plus grand malheur.
[8] L'Unique, qui craignait pour Sa création chérie,
[9] Décida alors de contrecarrer les plans de son ennemi.
[10] Il mit sa voix en un enfant blondinet apparemment ordinaire,
[11] Pour faire de lui le Fingel : le premier des prophètes.
[12] Fils de Raya et de Thylion,
[13] Mais inspiré par le souffle divin, Fingel changea la face du monde.
[14] De sa voix mélodieuse, don de l'Unique, il sut convaincre les peuples,
[15] De se rallier à la paix du Créateur.
[16] De sa force légendaire, il sauva un prince impie,
[17] Et massacra les infidèles à la Grande Chaussée.
[18] Il engendra une noble alliance, tournée vers la paix,
[19] Et prit en noces une infidèle pour tolérance.
[20] Fingel l'Eldorian, Fingel le Bleu, Fingel le Divin,
[21] N'en restait pas moins un mortel qui devait vénérer le Père.
[22] Parce qu'il se crut trop puissant, il fut ainsi abandonné,
[23] Certes remporta encore de grands succès,
[24] Mais multiplia surtout les fautes impies et suscita le courroux du Créateur.
[25] Ainsi malgré sa rencontre avec l'Unique,
[26] Qui lui demanda, chez les Anciens, de répandre la Vérité,
[27] Fingel le prophète créa sa propre religion, à son image et à sa gloire.
[28] Il triompha, auguste, en sa capitale démentielle,
[29] Avant de prononcer la conquête des Landes, qui appartenaient à l'Unique.
[30] Il fonda sa tour de lumière, qui illustra la démesure humaine.
[31] Il fit régner là bas, à Luminea, le cosmopolitisme, et la coexistence de religions ennemies.
[32] Il toléra l'idolâtrie, rompant ainsi les lois de l'Unique,
[33] Avant d'épouser formellement une infidèle malgré les vœux sacrés.
[34] Aussi fut-il décidé de donner encore cent jours de pouvoir au prophète,
[35] Avant de le chasser pour son impudence.
[36] Le Mal, par l'Illith-Thyl, son arme redoutable,
[37] N'avait pas réussi à tuer le prophète.
[38] Aussi l'Unique préféra-t-il donner sa voix à un nouvel élu,
[39] Qui reçut la mission d'occire l'autoproclamé Fingel.
[40] Après que celui-ci a créé un calendrier vénérant son nom,
[41] Après qu'il a voulu sacrer une reine nécromante,
[42] Après qu'il a commandé aux Cieux de se mouvoir, comme si il en était le maître,
[43] Fingel fut massacré par les siens qui ne supportaient plus sa mégalomanie.
[44] Aidé de l'Unique, Tallikion, le redoutable,
[45] Prit les armes pour le retour de la Vérité,
[46] Et chassa les impies de Luminea.
[47] Il remporta ainsi une guerre sanglante, qui vit l'armée idolâtre abandonner Fingel.
[48] Le prophète damné, dans un ultime chant à sa mission,
[49] Se donna lui même la mort, ce qui par tout temps,
[50] A été signe de corruption de l'âme par le Mal.

Chapitre VI – Châtiment et Nouvelle Alliance

[1] Après le trépas de la bête enorgueillie,
[2] L'Unique fit s'abattre mille plaies sur les îlots.
[3] Averses de grèles, pluies de sauterelles,
[4] Tremblements de terre et incendies,
[5] S'en vinrent détruire le continent.
[6] Rares furent les survivants.
[7] Tallikion lui-même, l'instrument,
[8] Trouva la mort sous une croix.
[9] Gloire à cette Sainte Croix, envoyée par l'Unique,
[10] Pour absoudre les hommes de leurs fautes.
[11] Par la Croix, le péché de Fingel est racheté,
[12] Par la Croix, la culpabilité de ses servants est annihilée.
[13] L'Unique, dans sa miséricorde infinie, a offert une deuxième chance aux élus,
[14] Ouvrant ainsi le temps de la seconde alliance, de ce jour à la fin des temps.
[15] Ainsi, Tallikion sera maudit pendant dix siècles,
[16] Par quarante générations d'infidèles,
[17] Pour avoir donné son sang à la Nouvelle Alliance.
[18] Les écrits diront : « Le châtiment s'est abattu sur Tallikion le Mauvais »,
[19] Ils oublieront de dire que Tallikion a accepté sa mort pour que nous vivions.
[20] En témoigne cette anecdote surprenante,
[21] Lors de son procès, seuls les Eldorians furent choqués de sa mise à mort,
[22] Les infidèles seuls, exigèrent son exécution.
[23] Mais il est aujourd'hui avec l'Unique,
[24] Et tous les fidèles trépassés,
[25] Jusqu'à la fin des temps.

Chapitre VII – Révélation sur la Fin des Temps

[1] Que chacun s'arme de patience et s'empare d'esprit pour déchiffrer l'allégorie de la Vie
[2] Que l'Unique m'a offert en testament
[3] Car, par peur que mes geôliers ne tombassent sur ces mots,
[4] Il m'a fallu les camoufler dans une métaphore savante.
[5] La cause de ma capture, en effet, est due à une terrible découverte qui
[6] Si fusse révélée aux yeux de chacun, causerait sans nul doute la fin de toute chose
[7] Ayant l'harmonie entre les êtres en son cœur.
[8] Croyez en effet que si nul ne parvient à déchiffrer cette lettre,
[9] Le jour viendra où le lapin traquera le loup
[10] Et où le manant chassera les seigneurs pour s’asseoir sur le trône des vivants.
[11] Car celui qui a tué mon corps est aussi puissant
[12] Que les six magies déchaînées sur le monde.
[13] Dans ma vision de l'horreur, je vis ainsi cent cinquante cavaliers déferler sur les landes.
[14] Ils avaient pour but le pouvoir et pour arme la destruction.
[15] Dans leur méchanceté sans fin, ils appelèrent leur maison « De ruines des ombres ».
[16] Depuis longtemps déjà, ils vivaient parmi nous sans que personne ne s'inquiète d'eux.
[17] Mais lorsque l'agneau se fit loup, la vie cessa de respirer.
[18] Je vis se lever de la terre, pareilles à des cadavres vengeurs,
[19] Trois bêtes qui se distinguèrent de la meute des cent cinquante.
[20] La première, la conductrice absolue, était un cheval.
[21] Grand et puissant, il fracassait ses ennemis sans dire mot.
[22] Ses pairs l'appelaient « Maître Idolâtre ».
[23] Je le vis porter une couronne à six saphirs et quatre-vingt-sept rubis.
[24] La seconde, son bras-droit, était un serpent.
[25] Éloquent et diviseur, il séduisait les foules par sa verve acérée.
[26] Les forces du mal l'avaient en effet doté d'un charisme extraordinaire.
[27] Ses pairs l'appelaient « Langue traître ».
[28] En sa main dextre dardait une dague à sept lames
[29] Et en sa main senestre quatre-vingt-huit épines dorées.
[30] La troisième, contrairement aux deux premières, ne vivait pas dans la lumière.
[31] C'était une tarentule qui tissait finement sa toile nuit après nuit
[32] Pour mordre les passants les plus démunis.
[33] Pour moi seul, elle sortit de l'ombre me révélant son identité : « Ange des ténèbres ».
[34] Je la vis mordiller ma main de ses huit dents acérées.
[35] Sous ses pattes, quatre-vingt diamants brillaient d'un éclat surnaturel.
[36] Je vis les trois bêtes écraser toute présence sur leur passage
[37] Après avoir dévoilé leur force au monde.
[38] Le serpent avait conféré sa puissance infinie au cheval
[39] Tandis que la tarentule, toujours en retrait, piégeait les quelques courageux
[40] Qui s'opposaient encore à « Des Ruines des Ombres ».
[41] N'oubliez jamais ce nom, car il est la clef de cette fin infernale.
[42] Avant qu'ils ne se révèlent au grand jour,
[43] Les cent cinquante cavaliers avaient toujours agi à l'insu de chacun.
[44] C'est ainsi que je vis, par ce jour glacial, la tarentule tisser une toile.
[45] Celle-ci s'observait dans un miroir pour fixer un reflet bien connu.
[46] Je vis, par la magie maléfique, apparaître dans le miroir,
[47] Un léopard que tout le monde sert. Il est le père.
[48] Lui-aussi possédait huit dents et quatre-vingt diamants
[49] Car il était le reflet absolu de la tarentule.
[50] A ceci près qu'il est bon et sera victime.
[51] Car « De ruines des ombres » a décidé d'attaquer le léopard
[52] En s'en prenant lâchement à son comparse, qui est le taureau.
[53] C'est parce que j'ai vu la tarentule fracasser le miroir par terre
[54] Pour offenser le taureau que les cent cinquante cavaliers m'ont enfermé.
[55] Je vis le taureau de glace, jadis auguste guerrier, ensanglanté
[56] Et les cent cinquante appeler hypocritement à chercher les coupables.
[57] Je les vis, suite au forfait, installer les leurs sur le trône du taureau
[58] Avant de se tourner vers le léopard, dernier rempart.
[59] Si vous ne traduisez ces mots, mes frères,
[60] Et si vous ne vous défendez pas contre « De Ruines des Ombres »,
[61] Le monde tel que vous le connaissez depuis toujours va disparaître.
[62] Car il m'a été donné par l'Unique de voir le péril
[63] Qui se joue devant nos yeux innocents.
[64] Les cent cinquante prendront le pouvoir, après avoir chassé le léopard,
[65] Et instaureront la peur et la terreur.
[66] Ils tueront quiconque s'oppose à eux.
[67] Et comme ils déplairont à l'Unique, la famine, les épidémies
[68] Et la guerre s'abattront sur nos landes.
[69] Le temps se déchirera comme un rideau du levant au ponant et nul ne survivra.
[70] Alors s'abattra la colère de l'Unique et commencera la grande moisson.
[71] Il rassemblera ses serviteurs d'un bout à l'autre de la terre
[72] Et ordonnera le Jugement final qui est pur.
[73] Cela commencera dans un fracas terrible :
[74] Les pluies se déchaîneront sur les îlots pour recouvrir leurs montagnes,
[75] Un déluge de grêle détruira toute construction
[76] Tandis que, depuis le Ciel, les mille plaies viendront frapper le sol
[77] Pour réveiller les trépassés.
[78] Et tous seront conduits par les serviteurs de l'Unique
[79] Vers leur dernière maison, qui sera scellée éternellement
[80] Puis livrée aux flammes.
[81] Les cent cinquante, qui ne régneront alors plus que sur les ruines du père,
[82] Seront défaits et amenés devant l'Unique.
[83] Ils seront noyés pour l'éternité
[84] Et avec eux tous ceux qui auront refusé de les combattre.
[85] Mes frères, je vous déclare tout cela non pas pour moi,
[86] Car ma vie physique s'arrête ici, mais pour la pérennité du monde que vous aimez.
[87] Fasse le Ciel que vous compreniez les dessous de cette vision
[88] Et que vous vous armiez incontinent contre les cent cinquante pour plaire à l'Unique.
[89] Quant à moi, ceci reste sans doute le dernier écrit d'une existence vouée à la Vérité.
[90] J'entends les pas de mes bourreaux s'activer dans mon cachot humide.
[91] Je ne passerai probablement pas la prochaine lune.
[92] Je vous conjure, en dernier représentant de ma lignée,
[93] A aimer et toujours vous offrir à la Vérité, à vénérer l'Unique
[94] Dans les bons moments comme dans les pires turpitudes
[95] Et à défendre les impuissants contre les grands blasphémateurs.
[96] La fin est proche mais, l'Unique m'est témoin,
[97] l'Eldorian peut encore avoir une prise sur celle-ci.
[98] Ainsi soit-il.
Gondebaud de Burgondie, anachorète.

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