[V]Journal d'une elfe. [terminé]

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Arshena
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[V]Journal d'une elfe. [terminé]

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Journal d'Arshena
Le 8 Kamarien du Fingelin 371

Journal commencé à bord du Goéland, navire marchant humain transitant entre les ports de plusieurs nations, navigant actuellement en direction des Landes Eternelles.

Je me nomme Arshena, fille d'Inéol et d'Alwyn, anciennement membre du peuple elfe, maintenant exilée volontaire pour ces terres de merveilles et de dangers que sont les Landes. Je suis, je crois, plutôt semblable aux autres femmes de mon peuple: corps élancé, agile et rapide. Enfin, ça c'est ce que je devrais être, mais je ne dois pas me leurrer, je suis plutôt du genre maladroite et étourdie... Même physiquement, je suis d'un genre plutôt rare. Cheveux bruns, yeux noirs, petite taille... Je n'ai que la couleur de ma peau et la forme de mes oreilles qui montrent vraiment quelle est ma race.

Mon père travaille dans une forge de verre, bien qu'il ait passé depuis longtemps l'âge de sagesse auquel mes semblables quittent les forges, car il a l'amour de cette noble matière et de la création de beaux objets. Ma mère est elle-même druidesse, connaisseuse des plantes et de l'art d'apaiser les corps et les coeurs. Comme la majorité des enfants de mon peuple, je fus conçue durant la nuit du solstice d'été. Je fus la seule naissance de cette année, aussi l'annonce de la grossesse de ma mère, belle elfe aimée de son peuple pour sa douceur et sa générosité, fut-elle fêtée avec un faste tout particulier.

Peu après, mon père partit en voyage, sans vouloir en dire le but à sa compagne, mais avec la promesse de revenir pour la naissance de son enfant. Et il revint en effet, juste à temps. Il avait été quérir le savoir des maîtres de son art, et apprendre à travailler le cristal, à le rendre plus précieux encore que les gemmes cachées au sein de la terre, et aussi solide que celles-ci. Il en ramenait un présent pour la petite fille qui venait de naître: un pendentif de cristal très résistant, au sein duquel une feuille toujours verte était enchâssée, présent que sa femme lui avait fait le jour de leur rencontre. Etant l'union de leurs deux corps, il me fallait un présent selon lui qui soit l'union de leurs deux arts. Ce pendentif, je le porte toujours, et le travail de mon père est réellement un art, car malgré toutes mes maladresses, il est encore intact.

Mon enfance fut semblable à celle de tout les enfants elfes, entre jeux et apprentissage, tandis que j'apaisais peu à peu ma soif de tout savoir, sous le nom d'Apprentie saule, sous la tutelle d'une amie de ma mère. Celle-ci a fini par me déclarer capable d'apprendre par moi-même, lorsque les bêtises et expériences douteuses (et souvent douloureuses) que je faisais furent plus fréquentes que les questions souvent (d'après elle) sans intérêt que je posais. Car je suis restée une éternelle curieuse. Même si il est vrai que j'ai cessé de demander si le gland ou le chêne était apparu le premier...

Je reçus alors mon nom d'elfe, Arshena, nom étrange pour une elfe, mais qui parait-il me va bien car je suis étrange pour une elfe.

Enfin...

Il a ensuite fallu que je choisisse ma voie. Ce fut là que mes ennuis commencèrent. Je continuai à vouloir tout essayer, tout savoir, je ne pouvais me résoudre à me cantonner, même provisoirement, à une seule discipline. Et je ne voulais pas d'un vie calme et rangée. J'ai donc laissé une lettre à mes parents, et je me suis glissée discrètement à bord du Goéland. Je vais tenter ma chance dans les Landes, où la vie devrait être tout sauf ennuyeuse. Lorsque le navire arrivera au port, je tenterai de sortir discrètement, ensuite, ce sera à moi de prendre mon destin en main.
Arshena, elfe maladroite et étourdie perdue dans les Landes...

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