L'Eskrok, Arahda, l'homme de l'ombre: Mes mémoires...

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Eskrok
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L'Eskrok, Arahda, l'homme de l'ombre: Mes mémoires...

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Prologue.

Eskrok. Ainsi je suis connu. Le surnom donné à un homme à qui l’on donne peu de confiance. Pourquoi ai-je continué à propager moi-même ce nom ??
Es-ce vraiment mon nom?... En tout cas, il fut longtemps le seul dont je me souvenais. Ma mémoire était défaillante depuis mon arrivée sur Trépont. Quelques bribes par ci par là me permettant de savoir que j’étais Eldorian, ou me faisait croire... Que ma famille avait périt tragiquement. Mais tout cela n’était que doutes. Peut-être même que cela n’était que songes. Une déformation de la réalité où j’apparaissais tel que je m’imaginais et non pas tel que je fus.

Plus les jours s’étaient succédés, plus des souvenirs et des impressions, des sentiments, me revenaient en tête. Je m’étais reconstruit une nouvelle famille en accueillant les nouveaux Aventuriers de tout peuple, des jeunes que je prenais sous mon aile comme apprentis. Mais vinrent des jours inquiétants où un côté obscur au fond mon âme ressurgit. Des pulsions meurtrières qui m’éloignèrent peu à peu de ceux que j’aimais et qui m’aimaient.

A ces pulsions faisaient suite des séries de souvenirs dramatiques : des massacres, des assassinats sanglants. Tous faits de mes mains. Mon sang était bouillonnant à chaque fois qu’apparaissait cette haine incontrôlable. Puis une nuit, mes rêves me firent une révélation : j’étais maudit. Maudit depuis ma naissance. Je me suis alors replié sur moi, pour éviter de faire du mal aux autres. Méditant sur ce que mes songes m’apprenaient. Quelques amis inquiets et quelques bonnes âmes parmi les Aventuriers voulurent m’aider. Malheureusement leur nombre décru rapidement par la suite à mesure que mon état ne s’améliorait pas, voire empirait.

La Haute Elfe Elwen et l'Elfe Noire Kharya furent de celles qui restèrent. Elles firent conjointement de nombreuses recherches jusqu’à trouver l’origine de la malédiction et le moyen de l’annuler. Elles y parvinrent, me libérant de mon impulsivité mortelle.

Depuis ce jour les souvenirs reviennent petit à petit. Je suis maintenant en mesure de conter mon histoire. Asseyez vous, et lisez mes mémoire….
Dernière modification par Eskrok le 18 juin 2008, 13:25, modifié 2 fois.

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Eskrok
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Chapitre 1 : Enfance

Je suis né dans un village d’espions et d’assassin situé dans le territoire sinan, en bordure de celui des Eldorian. Mon père en était le dirigeant. Un maître dans ces arts de l’ombre au visage froid et aux yeux haineux. Je n’ai pas connu ma mère et n’ai jamais osé questionner mon père. Cet homme m’a élevé dans ce village dans le but de lui succéder si bien que mon entraînement était davantage poussé que celui de mes camarades du même âge. J’avais en plus un avantage sur eux car mon enseignement débuta bien plus tôt que le leur. Rares étaient les enfants nés dans mon village, généralement les apprentis y arrivaient vers 10 fingeliens après avoir été recrutés par les espions de mon père chargés de repérer les plus prometteurs des jeunes voleurs qu’ils croisaient en ville. Ils étaient le plus souvent Sinans comme mon père. Nous avions quelques Elfes Noirs dans notre village. Des parias rejetés de leur clan et assoiffés de sang. Ils ne juraient fidélité à mon père que contre une bonne rémunération ou s’ils étaient battus en combat par lui. Ces Elfes Noirs étaient donc tous d’âge adulte pour leur peuple. Tous sauf un. Il se nommait El’zul et étaient d’un âge équivalent au miens quand je l’ai rencontré, soit 8 fingeliens pour moi et environ 20 pour lui. Il était venu avec son père, bannit de son clan pour avoir bravé l’autorité Matriarcale. El’zul avait de grandes qualités dans les domaines de la discrétion et de la ruse, ce qui incita mon père à nous faire nous entraîner ensemble. A force de passer notre temps l’un avec l’autre, un lien s’était créé entre nous : l’amitié. Nous faisions tout côte à côte et nous nous perdirent même à jouer des mauvais tours aux autres apprentis. Ce qui nous valu quelques séances de fouet et autre torture dont l’intensité augmentait avec le nombre de bêtises croissant. Cela ne fit que renforcer notre complicité. Nous progressions énormément tous les deux, tant sur nos aptitudes physiques que sur nos connaissances sur les peuples. Car cette partie théorique était importante pour que nous soyons capables de nous fondre au sein de n’importe quel peuple afin d’effectuer nos sombres missions. Évidemment il était impossible de nous faire passer pour les membres de certains peuples : on ne peut pas rétrécir pour être un nain ou un kultar, chanter comme un homme bleu ou être aussi massif qu’un Galdur. Mais connaître ce qu’apprécient ou détestent ces peuples permet de s’en faire de bonnes relations, juste ce qu’il faut pour obtenir suffisamment d’informations.

Les années passaient et vint le jour de la prétention au titre d’espion et assassin pour les dix jeunes apprentis que nous étions. On aurait pus dire que j'avais la vingtaine de Fingeliens, mais que 8 années s'étaient succédés. Mon père et les divers instructeurs que nous avions eu nous ont menés dans les montagnes en un lieu isolé de tout. Ils nous remirent à chacun une dague. Mon père nous toisa tous d’un regard encore plus effrayant qu’à son habitude.

« Aujourd’hui est le jour de la sélection. Seul le meilleur d’entre vous deviendra l’un des nôtres. Aujourd’hui vous abandonnez vos sentiments, vos valeurs de camaraderie. Car un assassin doit tuer toute cible donnée, quelle qu’elle soit pour lui. Un ami, un amour, un fils. Vous devez abandonner votre coeur. Vous avez dans vos main une dague. Elle seule vous permettra de vaincre. Vous avez une semaine pour revenir au village, avec les têtes de tous vos adversaires. S’il en manque une seule, vous serez exécuté comme ayant échoué dans votre mission. Elle commence maintenant. Ne vous ménagez pas, car tout retard sera aussi considéré comme un échec et comme vous l’avez remarqué le voyage jusqu’au village prend seulement une semaine et un jour. »

Il tourna les talons, suivit de ses acolytes et nous laissèrent ici, dubitatifs, paralysés, nous regardant les uns les autres. Nous avions passé notre enfance ensemble et nous devions maintenant nous entre tuer pour devenir adultes. La frénésie s’était vite emparée des huit autres apprentis. Ils avaient commencé à attaquer le plus proche d’entre eux. El’zul et moi nous étions mis dos à dos instinctivement et nous défendions l’un l’autre des coups portés par ces enragés. Nos mouvements étaient fluides et précis. Nous n’avons eu aucun mal à tous les mettre à terre se vidant de leur sang. Nous étions essoufflés. Et nous retournâmes, face à face. Pas de paroles. Seulement des regards. L’un de nous devait mourir pour que l’autre vive. Cruauté. Voila tout ce que je retiens de mon père. Chacun de nous serra sa dague. Nous nous élançâmes l’un contre l’autre au même instant. Ce fut un combat difficile tant nous connaissions la façon de combattre de l’autre. Ses points faibles, ses points forts. Difficile de nous départager. Mais il ne fallait pas perdre de temps. Les coups s’enchaînaient, les blessures également. El’zul réussit à m’asséner sa lame profondément dans les viscères profitant d’une ouverture de ma garde. Nous nous battions depuis des heures et je commençais à ressentir la fatigue ce qui m’avait rendu moins attentif. Mais cette blessure, si douloureuse, réveilla quelque chose en moi. Je senti comme une autre force, quelque chose qui me brûlait les veines. J’avais envie...de sang ! Je me suis rué sur mon ami, avec l’impression étrange de n’être que spectateur de ce que faisait mon corps. J’esquivai ses coups, puis en laissai un me transpercer pour lui bloquer le bras et lui plantai ensuite ma dague directement dans le coeur. Le corps de El’zul s’affala dans mes bras. Je redevint moi même et hurlai ma douleur. Non pas celle de mon corps, mais celle de mon âme. El’zul avait encore un souffle de vie. Il murmurait péniblement. « Les têtes...prend les têtes...mon frère...Il faut vivre... » Il mourut. Pour la première fois de ma vie des larmes coulèrent le long de mes joues. Elles étaient brûlantes, provoquaient une souffrance insupportable sur ma peau comme si jamais elles ne devaient jamais plus ressortir. J’ai allongé El’zul sur le sol. J’ai retiré ma dague de son coeur. Et je lui ai tranché la tête. Puis je me suis levé et j’ai tranché celles de mes anciens camarades. Je les ai attachées entre elles et je suis parti, boitant et me vidant de mon sang, rejoindre mon village. Mon coeur s’était fermé. Je n’avais plus le goût à rien.
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Chapitre 2 : Assassin

J’étais arrivé presque vidé de mon sang au village. Je suis arrivé dans la nuit, à la limite du temps donné par mon père. Je traînais derrière moi les neufs têtes en décomposition. Je suis entré dans la maison de mon père et j’ai pénétré dans sa chambre en ouvrant brusquement sa porte d’un coup de pied. Le maître assassin était fort occupé avec deux esclaves. Mon esprit était vide. Les deux femmes étaient terrorisées. J’ai jeté les têtes sur le lit. Et je suis resté planté là au milieu de la pièce. Mon regard se perdit à scruter la pièce et s’arrêta face à un miroir au mur. Mes yeux. Mes yeux étaient rouges. Mon père m’attrapa par le bras et m'entraîna à l’extérieur vers la cave des Elfes Noirs. Il en appela un : le sorcier U’jin.

« Regarde ! Regarde, les yeux. Le rituel a marché ! »

Le sorcier ne dit rien et se contenta de soigner par un sort mes blessures internes avec un air dédaigneux puis retourna dans son antre. Mon père me tira jusqu’à mon lit. Quelques minutes plus tard un guérisseur vint recoudre mes entailles. Je n’avais pas conscience de la douleur. Je l’avais subit pendant une semaine. Je ne sais pas comment j’ai pu atteindre le village. Je ne me souviens plus clairement de ce qu’il s’est passé. Puis je me suis endormi. Combien de temps, je ne le sais pas. Ce dont je me souviens, ce sont les cauchemars. Je revoyais El’zul. Je revoyais notre enfance. Puis d’un coup je me voyais lui planter ma lame avec un rire démoniaque. Je ressentais le plaisir de voir son sang se répandre sur le métal puis sur mes mains. Et je voyais la satisfaction de mon père qui m’attachait une lourde chaîne autour du cou, comme à un animal sauvage. Sa voix résonnait dans ma tête. « Tue ! Tue Arahda ! Tue démon ! » Ce cauchemar est passé en boucle, pas toujours avec les évènements dans le même ordre, ou alors avec d’autres souvenirs. Puis il y eu cette elfe. Je ne n’avais pas vu distinctement son visage, elle était camouflée dans son manteau sombre. Elle était présente, à me regarder mais n’intervenait pas, et je ne pouvais agir sur elle. Je l’écris aujourd’hui mais je ne sais pas si elle était vraiment présente dans ce rêve ou si elle est simplement un ajout de mon esprit encore perturbé actuellement.

Je me suis éveillé en sueur. Ma première action fut de me lever pour aller me regarder dans un miroir. Mes yeux n’étaient plus rouges mais roses. Je ressentais une grande amertume. Je repensais à El’zul et ses derniers mots. J’avais tué mon frère d’arme, la personne en qui j’avais le plus de confiance. Je me suis habillé et j’ai quitté ma maison. Je me suis mis à errer dans le village. Mon père ne tarda pas à apparaître face à moi.

« Viens, fils, j’ai une mission pour toi. »

Fils. C’était la première fois qu’il m’appelait ainsi. Il avait l’air fier que ce soit moi qui soit ressorti vainqueur du massacre qu’il avait ordonné. Il me donna ma première mission. Rien de bien compliqué. Tuer l’ensemble des marchands d’une caravane pour en piller les richesses. Une mission de débutant servant à enrichir mon père pour payer les mercenaires du village. Il m’en donna plusieurs du même genre avec comme consigne de récupérer toute femmes suffisamment belle pour servir d’esclave ou tout gamin pouvant servir d’apprenti. Je ne lui en ramenai jamais car une fois le massacre engagé je ne parvenais m’arrêter que quand il n’y avait plus de sang à répandre. Mes yeux devenaient rouges à chaque fois que débutait le massacre et ne redevenaient roses qu’à la fin. Mon père se réjouissait de chacun de mes retours en voyant mes sacs remplis de richesses ensanglantées. L’avidité lui avait fait perdre son regard haineux sur moi.

Après quelques mois de pillages, des apprentis me furent confiés. Je devais les emmener avec moi vers les caravanes pour qu’ils apprennent la discrétion et volent sans que les marchands n’en aient conscience. Ces missions étaient ennuyeuses. De plus, sachant ce qui les attendaient dans quelques années, je ne m’appliquais pas dans le rôle d’enseignant et les laissaient se débrouiller sans mes conseils. J’en ai souvent laisser se faire couper les mains ou se faire tuer après avoir été repérés par leur incompétence par les gardes des caravanes. Quand cela arrivait, pour ne pas que les autorités locales l’apprennent, c’était à moi d’agir et de réduire au silence tous les témoins gênants. Les jeunes apprentis qui n’avaient pas le bon sens de rentrer immédiatement au village périssaient sous mes lames. Ma soif de sang ne faisait pas de différence une fois libérée. Je devais juste ramener les corps des gamins au village pour effacer les preuves.

Au village je n’avais plus aucun contact avec les autres sauf en cas de coopération en opération. Mais cela arrivait peu car j’avais à plusieurs reprises tuer mes acolytes juste parce qu’ils étaient à porté de ma lame. Leurs regards sur moi étaient à présent soit haineux, soit apeurés, comme ils le seraient face à un démon voulant les dévorer. Même mon père finit par se méfier de moi.

Un an après le massacre qui avait fait de moi un assassin, mon père me confia enfin une véritable mission. Je devais infiltrer une famille eldoriane puissante...
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Chapitre 3 : Infiltration

Je me suis mis en route dès le lendemain de l’attribution de ma mission. Les renseignements sur la famille que je devais intégrer n’étaient pas nombreux, je devais donc en premier lieu enquêter dans la ville où elle résidait. Pour ne pas éveiller de soupçons, je me suis fait passer pour un jeune fils de marchand modeste venu pour remplacer son père souffrant. Fort de mes 18 fingels, c’était tout à fait plausible. C’était une ville prospère avec son quartier lumineux autour du château du seigneur local et ses ruelles sombres des quartiers pauvres, véritables coupe-gorges dans lesquels je me sentais davantage à mon aise. Etant donné l’identité sous laquelle j’apparaissais, je séjournais dans une auberge à la limite des deux visages de la ville. Le jour j’écoutais les bruits du marché en vendant les quelques possessions issus de mes pillages précédents et la nuit je furetais près des habitations luxueuses pour repérer mes cibles. Mais les nombreuses patrouilles de gardes de la ville rendaient ces visites trop risquées. Non pas pour ma vie, tuer ces hommes d’armes ne me posais pas de difficulté, mais j’avais reçu ordre de mon père de n’assassiner personne tant que je ne serais pas infiltré dans cette famille : semer de la sorte l’agitation et la méfiance sur la ville compromettrait ma mission.
Au bout de quelques jours ma patience s’amenuisait. Il était tellement plus facile d’espionner dans l’ombre que de questionner en toute discrétion et en éloignant tout soupçons. Il était prévu que je rentre au village faire mon rapport à mon père toutes les semaines. Ce qui me permettait également de reconstituer mon stock de marchandises pour ma couverture. Voyant mes difficultés sur la prise d’informations, mon père décida de me laisser quelques membres de la Guilde pour m’aider. Ce qui se résumait à la médiocre volée de gamins dont je m’occupais avant ma mission d’infiltration. Je devais me débrouiller avec eux. Un plan s’ébauchait déjà dans ma tête sur l’utilisation que j’allais faire de ces fripouilles miniatures. Je suis donc reparti avec mes huit apprentis. Avant d’arriver à la ville je leur donnai mes instructions : ils devaient se fondre parmi les orphelins des bas quartiers, mendier ou voler pour survivre, peu m’importait, et écouter tout ce qui se disait pour me le rapporter. Chaque information valable était récompensée par un vrai repas ou quelques piécettes. Finalement, au bout d’un mois, l’un d’eux me rapporta une information d’importance. Celle qui me permis de déterminer où vivaient mes cibles. Il ne me restait plus qu’à trouver un moyen de m’y faire accepter.

Je passais à présent mon temps autour de la demeure que je devais intégrer, espionnant ses habitants. Le propriétaire était un bourgeois dont la fortune reposait sur un commerce florissant de divers produits luxueux. Il avait une femme, un fils aîné et deux filles plus jeunes. Il y avait un grand nombre de domestiques. Ne pouvant m’approcher de trop près sans risques d’être découvert, je décidai de payer l’un d’eux pour me renseigner sur les habitudes de leurs maîtres. J’envoyai donc l’un de mes petits larbins pour cette tâche. Cela me permis d’apprendre que la première fille, d’environ mon âge, faisait une fois par semaine le marché de la ville haute pour assouvir ses envies d’achat. Mes petits voleurs connaissaient à présent tous les marchés comme leurs poches, qu’ils remplissaient d’ailleurs grassement dans ces lieux. Je décidai de les utiliser pour jouer le sauveur et entrer en contact avec mes cibles.
Le plan était simple mais fut fortement efficace. J’avais reçu quelques conseils par mon père sur la manière de se comporter avec les femmes nobles. Je les appliquai ce jour là : mon petit voleur s’empara de la bourse de la jeune femme avec brusquerie. Moi, je me trouvais un peu plus loin, bien en vue de ma cible. J’interceptai l’enfant et récupérai la propriété de cette femme. Je fis semblant de ne pouvoir retenir le vaurien qui se débattait comme un diable et avec d’infinis regrets je saluai la jeune femme en lui rendant son argent. Appréciant fortement mon geste elle m’invita à l’accompagner le temps de finir ses achats. Je me présentais comme l’héritier d’un riche bourgeois d’une autre ville, en voyage dans les environs en quête de nouvelles opportunités commerciales. Au fur et à mesure de nos discussions de la matinée j’exposais ma vie fictive et ne ratais pas une occasion de vanter les mérites de la ville natale de ce nouveau personnage que j’étais devenu. Elle semblait apprécier ma compagnie et lorsque je la quittais devant sa porte elle me pria de bien vouloir lui rendre visite le lendemain. Je m’y présentai donc comme promis. Elle me présenta sa famille. Puis je revins le lendemain, le surlendemain. Je la protégeais des voleurs lors de ses déplacements. Et je fus finalement invité comme hôte à séjourner dans leur demeure. Première partie de la mission...Infiltration accomplie.
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Chapitre 4 : Sentiments et devoir

Au début de mon séjour chez mes cibles, tout était simple. Je collectais les informations pour mon père sans difficulté et les lui ramenais chaque semaine prétextant me déplacer pour affaires. Mais les choses prenaient peu à peu un détour sur le plan initial. Je me sentais de plus en plus proche de la jeune femme que j’avais si souvent sauvée de mes petits voleurs. Elle s’appelait Elynolyn, elle avait de magnifiques cheveux blonds longs et ondulés et ses yeux bleu azur, quand ils croisaient les miens, produisaient sur mon corps d’agréables frissons. Plus les jours passaient plus j’avais envie de rester auprès de ma belle bourgeoise. En oubliant parfois ma mission et ma véritable identité. Oubliant de retourner à mon village faire mon rapport et ce trois fois de suite. Je n’étais plus Arahda l’assassin mais bel et bien Jahron le grand commerçant galant de bonne famille.

Mon père m’envoya un message pour me sortir de mes illusions : la dépouille sanglante de l’un de mes apprentis devant la porte de mes hôtes avec une dague au métal sombre que je reconnu immédiatement. Cela ne m’émus pas. Mais l’effet souhaité par mon père fut immédiat. Pourtant je ne parvins pas à me résoudre de laisser mes sentiments pour Elynolyn de côté. J’espionnais mes cibles et j’aimais ma belle. Au fond de moi j’espérais que la situation resterait ainsi pour toujours.

Après presque un fingelien passé au sein de cette famille, le père d’Elynolyn vint me voir. Il voulais parler avec moi seul à seul. Il avait l’air grave. L’espace d’un instant je me suis demandé s’il avait découvert la supercherie de mon identité. Nous nous sommes retrouvés entre hommes dans son bureau. Il fit venir pour nous une bouteille de vin et deux verres.

« Jarhon, cela fait longtemps à présent que vous êtes dans ma demeure en tant qu’invité. Voudriez vous y vivre, comme fils ? »

J’étais stupéfait. Il est vrai qu’Elynolyn et moi semblions proches mais jamais nous n’avions osé trop afficher notre attachement profond devant les membres de la maison, que ce soit les propriétaires ou leurs employés. Généralement nous nous cachions dans le jardin sous les tonnelles de lierres pour nous enlacer et nous embrasser.

« Elynolyn ne parle que de vous à sa mère et à sa soeur. Vous avez jouez un rôle de protecteur et de bon ami pour elle. Ma femme se doute des sentiments de ma fille pour vous. »

Je restais muet. Tout se bousculait dans ma tête. La joie de pouvoir rester avec mon amour, la peur de la perdre si elle apprenait qui j’étais. L’homme face à moi me sourit largement.

« Au vu de tout ce que vous avez fait pour elle et pour le reste de ma famille, je ne vois aucun inconvénient à vous accorder la main de ma fille, si vous me la demandez. »

Sans m’en rendre compte sur le moment, je me suis incliné et d’une traite je lui ai dit :

« Vous me feriez un grand honneur en acceptant de m’offrir la main de votre fille Elynolyn. »

Il posa la main sur mon épaule et m’incita à me relever. Il me regarda en souriant et me serra dans ses bras, m’appelant « mon fils ». Dès que je pu prendre congé je couru comme un fou dans toute la propriété à la recherche de ma belle. Quand je l’eu trouvé, je l’attrapai et tournoyai sur place puis l’embrassai sans prêter attention aux autres personnes présentes.

« Elynolyn, nous allons nous marier ! Ton père m’a accordé sa bénédiction ! »

Elle me sourit et me serra très fort contre elle. Une semaine plus tard nous passâmes devant l’autel et devinrent des époux. J’avais dès lors totalement oublié mon passé.

Cela dura deux mois avant que mon père ne réagisse. Il se déplaça lui même mais cette fois envoya un véritable messager par le biais de mes larbins, avec un point de rendez vous à l’extérieur de la ville. Nous nous retrouvâmes en pleine nuit face à face. Son regard était extrêmement froid.

« Que fais tu, Arahda ? Pas besoin d’épouser cette femme pour avoir des informations. Tu as toujours réussit à la obtenir jusque là ! Ne me dis pas que tu as vraiment des sentiments pour elle...Ne me dis pas que tu as oublié ta mission ! »

J’affrontai le regard de mon père. Je ne voulais pas céder. Je voulais lui dire que je ne voulais plus être un espion et un assassin. Il ne m’en laissa pas le temps. Il attrapa ma main, y plaça un poignard et appela l’un de mes gamins chapardeurs. Il maintenait l’arme dans ma main avec force. Il pris l’enfant par le cou et projeta la lame dans son coeur. Je sentais le sang chaud s’écouler sur nos deux mains. Puis la chaleur se propagea dans mon bras jusqu’à mes entrailles et mon esprit. Comme chaque fois que je faisais couler le sang. Mon père rejeta le corps agonisant et retira le poignard que je serrai maintenant par moi-même.

« N’oublie pas, Arahda. Tu m’appartiens. Tu fais ce que j’ordonne ! Tu es né pour tuer. Tu dois te débarrasser de tes cibles à présent et me ramener leur fortune. Ils doivent TOUS mourir. Si tu ne le fais pas je m’arrangerai pour que ta femme soit souillée et humiliée par tant d’hommes qu’elle regrettera que son mari ne l’ait pas tué. »

Je restai figé alors qu’il partait dans l’ombre, m’abandonnant devant le gamin qui avait finit de gémir. Le bouillonnement de mon sang me rendait à demi conscient. Je suis rentré chez ma nouvelle famille. J’ai récupéré la dague que j’avais dissimulée dans une armoire de la cuisine. Et j’ai commencé mon travail. Je passais de salle en salle éliminant sans émotion toute personne présente sans laisser le temps à un seul cri de s’élever. La chambre de mon beau-frère et de sa femme qui étaient de passage. La chambre de mes beaux parents. La chambre de ma belle-soeur. Notre chambre. Quelque chose dans mon esprit tentait de s’imposer. Je poussais doucement la porte. Une bougie brûlait encore, éclairant la pièce. Elynolyn était allongée mais ne dormait pas. J’ai soufflé la bougie pour ne pas qu’elle voit mon arme. Je me suis assis sur le lit. Elle se retourna vers moi.

« Jarhon ? Pourquoi tu as éteint ? J’ai quelque chose à te dire, amour. C’est pour cela que je t’ai attendu et que je ne me suis pas endormie. »

Je ne répondis pas. Elle se releva et vint se coller contre mon dos et m’enlacer.

« Tu vas être père. »

Ma main se crispa sur ma dague. Dans mon esprit luttait le démon assoiffé de sang et l’homme amoureux pour prendre le contrôle de mon corps. Les paroles de mon père retentirent.

« Si tu ne le fais pas je m’arrangerai pour que ta femme soit souillée et humiliée par tant d’hommes qu’elle regrettera que son mari ne l’ait pas tué. »

Il a suffit que par amour je pense une infime seconde à la tuer pour que le démon en profite. Je me suis tournée vers elle et l’ai incité à s’allonger de ma main libre. Je lui ai caressé le visage, je l’ai embrassé tendrement. Je lui ai enfoncé la lame droit dans le coeur et j’ai murmuré « Je t’aime ». Quand la vie a abandonné son corps, l’homme avait abandonné le mien. Je suis redevenu le démon qui avait tué son ami et frère d’arme. J’ai quitté la demeure. Tout être croisant mon chemin teintait de rouge le sol, mes mains, mon âme. La haine s’amplifiait, je savais ce que j’allais faire. J’allais rayer mon passé de mon existence.
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Chapitre 5 : Conspiration

Suite à la tragédie de ma première mission, je suis rentré au village avec à l’esprit une envie de vengeance sanglante. Dès mon arrivée je me suis précipité aux côtés de mon père, la main prête à brandir mon arme. Il était entouré de ses plus grands assassins, les six grands maîtres. Je me ravisai. Non pas que la mort me fasse peur, mais une idée me vint. En tuant mon père immédiatement je risquais de m’attirer la colère de ses lieutenants les plus fidèles. Mais si j’arrivais à isoler mon père en retournant leur loyauté à mon profit, ma vengeance serait totale : mon père serait anéanti ! J’ai donc fait mon rapport, comme un brave garçon, ne parvenant cependant pas à montrer tout le respect dû à mon père en le toisant toujours avec haine. Mon père congédia les grands maîtres pour s’entretenir avec moi de ma prochaine mission. Il m’entraîna vers la table où était déroulée une carte des terres landaises connues.

« Cette fois je t’envoie bien plus loin que les terres Eldorianes. On m’a proposé un contrat sur la tête d’un Elfe. Ce ne sera donc pas une mission facile. S’infiltrer chez eux est presque impossible à moins d’avoir un assassin de leur peuple. Ce dont je ne dispose pas. Même les sombres ne peuvent y arriver. C’est un des sages d’un village en bordure de territoire Elfe. Comme tu le sais je suis le seul à connaître l’identité de nos clients, mais cet Elfe semble être très dérangeant vu la somme qui m’a été proposée. »

Il me donna les détails importants : le nom du village, celui de ma cible, sa description. Puis je partis pour la prochaine grande citée. Voyager seul jusque chez les Elfes risquait d’augmenter les soupçons qui pesant sur moi, je devais intégrer une caravane marchande. Ce que je fis en tant que garde armé pour la sécurité du convoi. Ce voyage fut long à travers tant de contrées et avec autant d’arrêts dans les villes des autres peuples. La caravane n’était pas toujours très bien accueillie et je dû user de mes talents de combattant plus d’une fois. Je devais réfréner mes envies de sang pour protéger ma mission. Ce n’était pas chose facile. Quand je m’ennuyais, je trouvais des joueurs de dé ou d’autres jeux d’argent et les allégeaient d’une bonne somme. J’évitais de voler mais en contre partie j’avais trouvé un moyen de truquer les jeux à mon avantage et c’était plutôt lucratif. Si j’allais vers une mort certaine, au moins ne serai-je pas pauvre. Une autre de mes activités fut la séduction. La perte de ma douce m’avait refermé le cœur pourtant je continuais à rechercher la compagnie des femmes. Mais je ne m’autorisais aucun attachement profond. Peu m’importais personnellement d’être découvert, ils avaient trop besoin de ma protection pour m’obliger à quitter la caravane mais pour que mes conquêtes ne soient par enfermées à double tour, la discrétion était de rigueur, dans un endroit où les maris, frères ou pères étaient toujours à proximité.

Il était primordial pour ma mission que je reste avec la caravane même une fois en terre Elfe. Mon père avait insisté lourdement là-dessus. Agir dans l’ombre et revenir tranquillement avec les marchands. Mais je ne passais pas le plus clair de mon temps à flâner en attendant les assauts de bandits. Je réfléchissais essentiellement au moyen de détrôner mon père. Il me fallait trouver le moyen de rallier à moi les grands maîtres assassins. Plusieurs options me restaient en tête. Je pouvais les garder en mon pouvoir par la peur, sûrement très difficile à réaliser. Je pouvais, avec plus de chances, acheter leur loyauté. J’avais prévu pour cela une fois de retour près du village de piller de mes compagnons de voyage. Mais la décision devait se faire au cas par cas. Certains grands maîtres ne se laisseraient pas acheter, d’autres ne se laisseraient pas impressionner, et pour certains ni l’une ni l’autre méthode ne serait efficace.

Nous arrivâmes enfin à la frontière elfique. Je me remémorais les informations de mon père. Chercher vers le nord-est dans une forêt épaisse de chênes centenaires. Je n’avais pas beaucoup de temps pour agir, j’avais comme avantage les pauses plus longues qu’offraient la difficulté du terrain souvent irrégulier et fait d’herbes et de fougères ce qui fatiguait les bêtes et les hommes, sans compter tous les arbres à contourner. De plus en territoire elfe, les caravanes extérieures n’atteignaient jamais les villages. C’était généralement les Elfes eux-mêmes qui venaient à la rencontre des voyageurs s’ils avaient besoin de quelque chose. Je devais donc attendre le premier contact pour suivre par la suite un elfe jusqu’à son village. Pour me permettre de déterminer lequel suivre, j’avais été informé que les Elfes vivant dans le même lieu que ma cible portaient tous une broche argentée représentant un cerf dressé sur ses pattes arrières.

Encore trois jours passèrent, nous avancions dans l’immense forêt. Et enfin se montrèrent des Elfes à l’emblème du cerf d’argent que j’attendais. Je m’isolais progressivement afin que les membres de la caravane m’oublient, puis je me dissimulais dans la forêt. Les elfes prirent congés après quelques achats et je les suivis à distance. Les fougères de cette forêt étaient très utiles pour se cacher bien que je n’étais pas parfaitement sûr que des Elfes ne me remarquent pas sur leur propre territoire. Je mettais en œuvre tout ce que j’avais appris auprès des Elfes Noirs de mon village, qui pour des desseins meurtriers s’étaient habitués à se déplacer avec discrétion parmi cette végétation qui leur faisait horreur. Je n’avais plus que deux jours pour agir. Deux jours avant que la caravane ne reparte.

Les elfes n’avaient fait presque aucune pause. Le village sylvestre se tenait devant moi, protégé par cette magie lumineuse propre à ce peuple. Je ne pouvais y entrer à leur insu. Il me fallait un prétexte pour me faire accepté. Une idée me vint subitement. Je sorti de ma cachette et avançait vers le village comme un simple d’esprit, prenant mon air le plus innocent en fixant une femme elfe à la parure plus imposante que celle de ses compagnes autour d’elle. Alertés par mon intrusion, des archers braquèrent leurs flèches sur moi. La belle elfe, aux cheveux tressés d’un blond presque blanc, porta son regard vert clair sur moi. Je continuai d’avancer et à quelques mètres d’elle je tombai à genou. Je m’appliquai à la regarder avec passion comme si elle était l’être le plus magnifique qui puisse exister et qui faisait oublier à l’humain que je suis le monde entier sauf Elle. Un signe de sa main et les arcs s’abaissèrent. Elle me demanda d’une voix cristalline de me relever et de retourner parmi les miens. J’ai alors reculé jusqu’aux arbres à l’écart du cercle de magie entourant le village mais j’ai maintenu mon regard perçant sur elle. Je suis resté là sans bouger pendant plusieurs heures jusqu’à ce que par pitié, en pleine nuit, elle vienne me rejoindre en m’apportant des fruits. L’occasion était trop belle. Pas de magie pour me dénoncer, pas de garde en vue. J’attrapai la femme elfe et lui assénai un coup dans la nuque pour la rendre inconsciente. Je battais en retraite. Mon plan était simple : mettre en ébullition tout le village pour forcer les mages et autres guerriers à quitter les lieux pour lancer des recherches. Cela laissait ma cible à ma mercie.

Cela fonctionna plutôt bien dès le levé du jour je pu entendre l’agitation des elfes en apprenant la disparition de cette femelle. Je restai prudent, à une distance qui me permettait d’observer sans trop de risques. Du moins c’est ce que je pensais à ce moment là. D’instinct, j’ai roulé sur le côté. Une lame fine s’enfonça dans l’écorce de l’arbre derrière lequel je guettais. Deux guerriers étaient derrière moi. Je sortis ma dague pour me défendre. Je sentais mes yeux me brûler. La flamme du démon se ravivait. Je me suis relevé vivement attaquant de front comme une bête sauvage. Ces elfes avaient des mouvements vifs et fluides. Les taillader n’était pas chose aisée. Je parvins miraculeusement à parer l’épée de l’un d’eux ce qui me permis d’atteindre son cœur. Un ennemi de moins. Mais je ne pu éviter la lame de mon second adversaire qui, si je n’avais pas bougé au dernier moment, m’aurait transpercé la gorge et non l’épaule. Il voulu l’achever mais l’un des siens arriva à sa hauteur en lui parlant dans sa langue. Je ne compris que quelques mots que j’avais appris dans ma jeunesse. Le cadavre du premier fut emporté avec respect et moi je fus traîné, attaché, comme un déchet.

Je fus laissé en bas d’un arbre plus imposant que les autres du village. Un elfe au regard vert clair s’approcha face à moi. Il me fixait froidement semblant soupeser une décision sur mon sort. Il semblais doté d’une force mystique, une sorte de charisme exacerbé qui se ressentait rien qu’en posant un œil sur lui. Il était vêtu d’une toge aux teintes changeantes entre le gris et le vert. Le symbole du cerf était gravé sur un médaillon d’argent qui pendait à son cou. Il était ma cible. Avant qu’il n’ouvre la bouche, la jeune elfe blonde que j’avais enlevée vint près de lui avec des yeux suppliants, lui débitant des phrases en elfique. Il me semblait qu’elle prenait ma défense. Le sage posa sa main sur la tête rayonnante comme de l’or et lui sourit. Il ordonna dans sa langue et je fus mené dans une cage suspendue aux barreaux de bois.

La nuit tomba, les elfes allèrent tous rejoindre leurs demeures sauf les quelques gardes qui faisaient leurs rondes. Une personne encapuchonnée dans un tissu noir s’approcha de moi. Des mains fines et sombres par cette nuit sans lune en sortirent et vinrent ouvrir le cadenas de ma geôle. Elle me murmura. « Vous avez été bien mal habile, mais je vous donne une seconde chance. J’ai drogué certains d’entre-eux. Faites votre travail correctement cette fois, Assassin. Quand vous aurez finit, avancez vers le nord jusqu’à trouver un lac aux reflets bleus scintillants. » Elle me fourra ma dague dans les mains et repartit sans que j’eu le temps de voir son visage.

Me déplaçant le plus silencieusement possible, j’empruntais les escaliers entourant le tronc du grand arbre du sage pour atteindre son habitation. Je m’y introduisit prudemment, guettant tout son. Des bougies avaient été laissées allumées dans la grande pièce que je traversais. Pourtant personne n’était en vue. Je m’étais attendu à un intérieur luxueux avec des ornements de pierres et de métaux précieux. Mais rien de cela. Juste une grande table dans un style élégant entourée de fauteuils sculptés de torsades dans un bois très clair. Aux murs étaient accrochés des tentures aux couleurs vives représentant des paysages merveilleux. Je me souviens être resté admiratif devant leur art. Mais le cri d’alerte de l’un des gardes à l’extérieur m’avait rappelé à l’ordre. Mon évasion avait été découverte. Cela m’arrangea en partie, car cela fit sortir le vieux sage juste sous mon nez. Il paru aussi surpris que moi mais je ne lui laissa pas le temps de réaliser. Ma dague déjà sortie alla rencontrer la chair de ma proie. Le sang gicla alors que je sentais dans mon âme le démon sourire de plaisir. Un hurlement strident me fit sursauter. L’elfe blonde que j’avais enlevé la veille venait d’arriver au pas de la porte et me regardait, avec ce corps se vidant dans mes bras. D’un rapide coup d’œil je repérai l’issue la plus proche. Sans hésitation je me suis précipité vers la première fenêtre que je vis. Je regrettais bien vite mon empressement, me retrouvant dans les branchages de l’arbre à la merci des flèches elfiques. J’essayai d’aller d’arbre en arbre jusqu’à rater ma réception et me retrouver à terre comme un jeune oiseau tombé du nid. Je ne pouvais plus bouger, j’avais l’impression que mes os étaient en miettes. Ils se rapprochaient. Mais ils passèrent à côté de moi sans me voir. Je me relevai péniblement, m’appuyant aux arbres pour fuir. Une fois le village hors de ma portée de vue et d’ouïe, je m’accordai une pause, m’affalant contre un large tronc. Je me remémorai les mots de celle qui m’avaient sorti de ma cage. Et avec les dernières forces qui me restaient je me mis en route vers le nord.

J’atteignis le lieu convenu. Et c’est là qu’elle m’apparut. L’elfe si rayonnante que j’avais enlevé, attachée, bâillonnée et laissée sous un camouflage pitoyable de broussailles. Elle souriait mais quelque chose dans ses yeux était différent. Hautaine, oui c’est l’impression que j’eu à ce moment là. Elle portait une cape sombre, comme celle qui m’avait sauvé. « Vous avez un bon potentiel. Et vous êtes audacieux. Cependant vous avez présumé de vos capacités. Mais j’ai apprécié de vous voir faire. » Sa voix n’était plus la même. Une pointe de sarcasme et un ton légèrement plus grave. Je compris enfin, elle était le client de mon père. La fille même du sage qui commanditait l’assassinat de son père. Son apparence se modifia. Sa peau devint sombre et ses cheveux virèrent au blanc-gris. « Je vous ai vu combattre. Vous n’êtes pas de mon peuple mais je peux vous faire l’honneur de vous prendre comme esclave. Vous m’intriguez. C’est une drôle de malédiction qui vous a été jetée. Je ne sais pas qui l’a réalisée mais c’était une incapable ou pire, un mâle…Vous n’avez pas été maudit de la manière adéquate. Cependant, vous pouvez en tirer avantage pour votre propre compte. Une telle puissance ! Il serait dommage de rester esclave de quelqu’un plus faible que vous.» Ses paroles réveillaient la rage en moi, la rage contre mon père. « J’en ai l’intention ! Je le tuerai mais avant je l’humilierai ! » Je hurlais presque tant ma haine s’emparait de moi. Elle me tendit un petit sac. « Une prime pour le nombre de ces dégénérés supplémentaires dont vous vous êtes débarrassé. Adieux, l’humain. » Elle repris son apparence de frêle Haute Elfe et s’en retourna vers le village. Je ne comprenais pas. Une elfe noire infiltrée chez les pâles qui n’avaient pas fait le travail par elle-même. Je fouillais le sac et y trouvais deux potions de couleur rouge et une bourse bien remplie d’or. J’avalais le liquide. Je cru pouvoir me lever mais l’inverse se produisit et je sombrait sans rien pouvoir faire dans un sommeil profond.

Les rayons du soleil vinrent m’éveiller. Mon corps n’était plus douloureux. Je me redressais lentement regardant autour de moi. J’aperçu au bord du lac à une trentaine de mètres de moi un cheval parfaitement blanc, harnaché avec des cordes d’argent. Je me mis a croupis. Peut-être était-ce le cheval d’un des elfes du village où j’avais commis le meurtre. J’entendis des mouvements dans l’eau. Je me suis rapproché de la berge. Une elfe magnifique à la peau couleur de lune et aux cheveux plus sombres que la nuit sortie de l’eau. Elle recouvrit sa nudité d’un voile de soie blanche. Je restai bouche bée parfaitement immobile devant une telle beauté. Elle tourna la tête dans ma direction. Je sortis alors de ma contemplation et me rabaissa dans les herbes hautes pour ne pas qu’elle me voit. Il était temps que je retourne vers la caravane pour rentrer chez moi.
Le vieux loup solitaire, eldorian de l'ombre isolé de son peuple
[Gilgalad @ 4]: T'es vraiment un eldo toi ?
[Tanit @ 4]: je te confirme s'en est un
[Tanit @ 4]: Il arrête pas de roucouler
[Eskrok @ 4]: Tu ne le connais pas tanit ^^

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