Quelques Souvenirs

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Selena
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Quelques Souvenirs

Message par Selena »

[Sur la première page, on peut lire cette sorte d'avant propos.]

Ce petit journal, vous ne devriez jamais en caresser les pages que le jour où je partirais ...
Ce sont mes souvenirs, lecteurs curieux, quelques souvenirs avant qu'un jour je disparaisse, happée par les landes, la vie ou le désir d'un voyage encore plus lointain.

De moi, il ne restera que ces mots, que j'ai écris avec ferveur. Je serais désormais toujours une inconnue, et quand bien même m'auriez vous cotoyée, qu'auriez vous su de mes pensées ... Sans doute bien peu, rien, quelques souvenirs ....

J'espère au moins que vous rirez parfois ! et que vous testerez ma recette de biscuit ! oui oui oui !




6 du Fingel, fingelien 369

Je suis arrivée voilà bientôt deux Fingeliens, et ce temps me paraît déjà trop long. Je tourne en rond comme une panthère qu'on aurait attirée dans une cage, et pourtant, ma cage, je l'ai choisie.

Je me demande pourquoi je ressens le besoin d'écrire maintenant, je crois que j'ai peur qu'on m'oublie, d'oublier moi même aussi qui je suis, qui j'étais en vivant ici.
Parfois, je regarde la foule des aventuriers dans le désert bleu de galein'th, et je me rends compte que je ne connais déjà plus la moitié des visages. Quels souvenirs laisse-t-on de nous à ceux qui restent, ou ceux qui partent ?
Kaora, se souviendra-t-elle de moi, loin d'ici ?

J'ai peur en ce moment, petit carnet, je me sens fatiguée, si fatiguée au fond de moi. Je m'accroche à des choses, à l'espoir, l'espoir même de pouvoir repartir un jour.
Papa me manque tellement, tout ici respire le vide des miens. Et j'ai si peur ... si peur de m'attacher, de perdre ceux que je me risquerais à aimer.

Bon, j'admets, je me plains beaucoup, c'est pas très grave hein ?

J'ai un petit lapin des dunes, il me rappelle Silkhre, je l'ai nommé Mielk ! Il fait des ravages, dans tout les sens du terme. Mais c'est un gentil compagnon à grandes oreilles, tu verrais, il adore se nicher dans mes jambes quand je travaille, il est très cultivé je pense, pour un lapin.
C'est difficile de faire admettre aux gens d'ici que manger les lapins, les pourchasser, ce n'est pas très bien. Kaora comprenait très bien, elle, mais bon, elle protégeait aussi les vers de terre, les araignées géantes ...

J'en ai le tourni de ce ballet incessant de monstres, d'invasions, de coups d'éclats politique. Personne ne se repose ici, on travaille en pleine nuit comme en plein jour, on s'arrete rarement pour aller boire une bière ou une outranque ( ha il faudra que je te parle de l'outranque), et la musique, le tressage, les fleurs ... on a un peu oublié ce que c'était.
Que faire d'une vie sans plaisirs ?

Je veux bien, ils sont là pour combattre les landes, ils se pavanent, montrent les cicatrices de leurs blessures de guerre, ou l'amoncellement de leurs trophées jalousement gardés, mais alors, bien peu pensent que le bonheur de rire, de pleurer, de profiter d'un instant sublime à écouter un troubadour, est aussi une manière de prendre une revanche sur les Landes.

Et moi dans tout ça, quand j'arrête de broyer du noir, j'essaye d'engloutir la beauté des ilots et de ces gens, j'essaye de tout boire avec mes yeux et mes oreilles et de ne pas en perdre une miette.
Je voudrais les mettre dans mes bagages, ses aventuriers, ses odeurs suaves, parfois aigres de poussières, d'herbe à pipe, les voix chaudes et colorés, dont une surtout, qui me semble si familière, rassurante.

J'ai retrouvé un peu le sourire, tu vois, grâce à toi, je me sens mieux !

J'ai faim ! Je dévore en ce moment, c'est peut être parce que ... je suis pas très bien. J'ai un peu mal à la tête, parfois, j'ai l'impression, enfin je sais, tu ne vas pas le répéter, que mon crâne tambourine.
Souvent je saigne du nez après ces espèces de migraines. J'ai un peu peur, je ne comprends pas. La fatigue tu crois ? Ou la nourriture ?
Bah... ça passera, j'en suis sure, de toute façon, je ne peux pas mourir !
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
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Message par Selena »

le 14 d'Illumen, même fingelien

Je te disais, des gens viennent ! des gens partent ! Mais d'autres reviennent aussi ... alors, il y a toujours de l'espoir.

Les landes sont violentes en ce moment, et nous les nourrisont de nos rancoeurs, de nos haines. Tout le monde semble dépassé, mais personne ne tient vraiment à l'admettre. Les mots font peur, autant que les choses, c'est ça je crois.

On dirait que ces îles laissent les gens dans un sombre rêve, dont ils attendent en vain de se réveiller. Suis-je en train de rêver ? Je peux fermer les yeux très forts, sentir la douleur, l'effroi ... et c'est bien souvent terrifiant, que je les rouvre ou non.
Tout paraît sans fin. Ni vie, ni mort. Rien que le cycle éternel des Landes.

Il y a tant de choses que j'aimerais te dire, et pourtant, je ne sais pas, je me retiens.
Les mots me font peur, à moi aussi ?

Heureusement que je glâne des petits bonheurs.
On ne prend jamais assez le temps de dire à nos amis combien on tient à eux. Vous le saviez mes amis que je tenais à vous ? hein ?
J'ai peut être dû vous taquiner un peu trop parfois, ou avoir trop mauvais caractère, mais si ça avait été autrement, est ce que nous aurions été amis ?
Parfois je me demande ce qui rapproche certaines personnes les unes des autres. Comment on décide de ça, d'ailleurs, est ce qu'on en décide ? Peut être que tout est une question de ... point de vue. Certaines personnes aiment certaines choses en nous, et pour d'autres, c'est autre chose.
Donc on ne connait jamais vraiment les personnes qu'on aime ... Beuuh, c'est d'un compliqué.

En tout cas, il n'y a pas que des gens gentils ... ça...
L'autre jour, je suis allée me baigner à l'osais de Starenlith. C'était désert, et l'eau avait la couleur rose du ciel du couchant, c'était si beauuu !
J'ai laissé mes vêtements au bord, et caché ma besace entre les joncs. Un espèce de ... grrrmbl, m'a piqué mes habits, ne me laissant que mes bottes. J'avais l'air vraiment idiote, nue dans mes bottes. J'ai du me tresser un espèce de pagne avec les feuilles de palmier, et rentrer comme ça en me cachant au moindre bruit.
Si je trouve le malandrin, l'obsédé qui a fait ça je lui coupe les oreilles et les lui fait manger !

Enfin, je crois que personne ne m'a vu, c'est déjà ça.
J'ai assez parlé hein, je dois en plus préparer le ragout du soir. Il y a longtemps que je n'ai pas fait moi même un vrai repas. J'espère que ça sera mangeable.. quoi que je rigolerais bien si ils devenaient tout vert à la première bouchée. Le problème, c'est que je vais manger la même chose.

Tilalalaa... Je ne sais pas, où je vais, je ne l'ai jamais bien su, mais si jamais je le savais, je crois bien que je n'irais plus...
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La nuit me guette.
La nuit m'observe, j'entends une chouette des steppes hululer au loin, on dit qu'elles annoncent le glas.... dois-je avoir peur ?

"N'aie pas peur pour moi, la nuit sera toujours là."

Et si la lune ne rendait plus jamais le soleil, nous deviendrions froid, nous deviendrions pauvre.
La lune est là, elle me sourit de sa plenitude. Elle me nargue tu crois ?

Elle sait que je vais encore prier pour que le jour revienne, me les ramène, me ramène...

Elle sait que je pleure toujours quand il fait sombre, et que jamais rien n'empêche de se souvenir.

"N'aie pas peur des larmes, il n'y a aucun chagrin qui ne soit inconsolable."


La rosee du petit jour viendra m'envelopper, oui, elle effacera encore une fois de ses ailes humides les traces de ...
Et alors le jour sera là.
Et les hommes du désert rentreront, car dans le sable seule la nuit les cache des prédateurs, des douleurs et des morsures du soleil.
Mais ici personne ne rentre...

"N'aie pas peur de l'absence, il n'y a jamais d'adieux, même dans l'autre monde."

Jamais ?
Même quand ma solitude devient un fardeau si lourd, si lourd que même nageant en pleine foule je me noie avec ?

Le monde tournera toujours, avec ou sans moi... Je devrais... je devrais aller à sa rencontre un peu plus, tu crois aussi ?
Et si il ne veut pas de moi, si c'est une erreur, un échec.

"Tu as toujours peur, tu auras toujours peur d'aller vers le mauvais chemin, de faire des erreurs, mais tu ne peux que en faire, c'est ainsi, avoir peur n'y changera rien, alors vole, n'aie pas peur de tomber du nid, je serais toujours là pour soigner ton aile cassée."


Mais ... Papa... je suis loin maintenant, tu n'es plus là, plus personne ne réparera ce qui se casse en moi.

Ho, comme j'aimerais tant cèder à mon désir, comme j'aimerais tant voler jusqu'à ...
Ici ou là bas, je serais toujours loin, je trouverais toujours des manquants, des vides, et ...

et...

toujours la chaleur nécessaire auprès d'une famille, d'amis improvisés pour survivre, et continuer.

Je vais voler, papa, je volerai peut être trop près du feu, ou trop bas près des serpents... Et si je leur fais mal en m'éloignant ? Si je les blesse encore, parce que ...

"N'aie pas peur de toi, l'espoir est toujours là."

L'espoir oui...

Je ne veux plus avoir peur, je réussirai, il le faut.
Je peux sourire à la Lune, moi aussi... la prochaine lune... le soleil se lève maintenant, déjà.
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Message par Selena »

19 d'Elavrion

Je la regarde. Je lui souris.
Plus rien ne m'empêchera jamais.

Je sens la caresse du doux vent du soir, je pourrais rester là des heures,en fermant les yeux, lui adressant mon sourire.
Si quelqu'un me voyait, saurait-il ?

" Une larme pour chaque pensée agréable "

A chaque fois ...
Quand on ne regarde pas.

On combat, l'épée à la main, on tue pour l'Union.
On tue, tu entends, on tue.
Et je souris, à chaque fois que je retire ma lame des corps chauds et visqueux, je souris.

" Une larme pour chaque jour de pluie "

Et quand la pluie lave le sang, ce sang qui me dégoute tant ... personne ne saura.
Mon heaume cache ce qui ruisselle, on ne verra que mon sourire, toujours ...

Je hais le sang, je hais la guerre. Je hais ces ilôts qui font ressortir en moi ce qu'il y a de pire. Pourquoi tuer quand on lutte pour la vie ?


" Une larme pour chaque disparu "


Quand j'ai mal, je souris.
Je souris, de désespoir. Si je pleurais, il serait encore plus en colère, ou encore plus heureux de me faire mal. Il n''y à que ça à faire.

Et ce soir, je la regarde ... je lui souris ...
Et cette fois ...
Une larme pour chaque jour qui passe.
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Message par Selena »

La rumeur enfle ce soir, j'entends les tambours des Landes gronder. C'est comme ... comme le grognement sourd de la terre qui s'écarterait sous nos pieds, même les oiseaux l'écoutent, attentifs. Pas un bruit, rien que ce grondement, lourd, imperceptible, dans l'air.
Depuis quelques lunes, le vent charrie les odeurs des corps qui brulent, des cris des natifs et des aventuriers.

Elles hurlent :
" Violence ! Violence ! nous exigeons la dette du sang "

Nous sommes si décevants, si petits, si faibles. Comment pourrions nous les apaiser ?
Même ce qu'elle réclame ne pourraient qu'être dérisoire pour les étancher.

Elles hurlent :
" Violence ! Violence ! payez pour vos actes déments "

Nos actes ? ou ce que nous devrions faire et que nous ne faisons pas. Tout ce que nous ne faisons pas.
Je la sens dans mon ventre, qui m'étreint, cette colère.
Moi aussi, ce soir, j'ai soif.

Elles supplient :
" Violence ! Violence ! Repartez aventuriers "

J'ai toujours su que ma vie était ici, quand ...
Un jour, je repartirais, ce jour je serais libre, elles seront libres aussi, nous serons libérés.

Mais ce soir, je dois choisir, encore. Quelles armes, quel courage, quels mots pour Les soigner une fois éventrées.
Qui abreuvera mes regrets de pitié.

Elles m'appellent ....
" Violence ! Violence ! Vient nous nourrir, enfant des Landes "

Je ne veux pas, ô Fingel, pardonne nous, enfants des ilots, nous n'irons pas à l'union ce soir.

Pardonnez moi, j'irai prier encore, j'irai combler ce vide, cette rancoeur qu' Elles ont de nous avoir enfantés.

Le vent ... j'entends ... la course précipitée d'un orc.

Seigneur ...
où ai-je rangé mon épée ?
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Message par Selena »

23 du kamarien

Je pourrais te raconter foules de choses tristes aujourd'hui, mais je pourrais t'en dire des moins chagrines alors ... lesquelles veux-tu entendre ?

Je redécouvre bien des choses, et c'est souvent malheureux comme découvertes.
Les êtres ne sont pas naturellement bons, et moi aussi je suis vraiment parfois ...

J'aimerais pourtant avancer, avec eux, tous sur la même ligne, marchant vers Elles.
Et j'y crois, si fort, de ne plus les craindre et ... n'est ce pas là que mon propre rêve.

Ho tu sais, j'étais si triste, si horriblement triste de les avoir encore déçus, mis en colère. J'étais si triste. J'aimerais que papa soit fier de moi, peut être un jour je présenterai mon chant, devant Eux. Il me manquera tant, le vent lui murmurera-t-il que je suis devenue ... grande ?

C'est difficile de grandir, et personne n'a le temps d'arroser les petites pousses quand elles manquent...
Et puis si je grandis, est-ce que je pousserai droit ?

Si je me pose trop de questions, je ne saurais jamais, je ne grandirais jamais. Et pourtant, c'est si joli les fleurs, je préfèrerais devenir une fleur que de rester un bourgeon toujours.

Et puis elle, elle a dit
" pousse, pousse aussi loin que tu peux, il y a tant d'hivers à passer selena, et les petites souris sont si fragiles. "

Je ne voudrais pas mourir pendant l'hiver. L'hiver, c'est un peu chaque jours quand ils sont si froids. Et j'ai tant besoin de devenir plus forte pour leur apporter un peu de chaleur.

Ce sont rarement les Lions qui délivrent les petites souris, plutôt l'inverse tu ne crois pas ! Tu sais, même petite, je réussirai peut être à faire un trou dans les mailles du filet, et j'espère qu'alors ... nous serons libres.
Hé ! je suis moins inquiète, un peu seulement mais c'est déjà ça.

Tant de choses à faire !
Et ! seulement deux mains et une tête pas très pleine !
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Message par Selena »

Regardez-moi, j'ai 18 fingeliens, 19 peut-être, ou moins, à vrai dire, j'ai cessé de compter depuis que je suis ici.
Le temps passe... si lentement que même parfois le rythme des battements de mon propre coeur semble suspendue.

Demain, je dois... mais, qu'est ce que demain ?
Demain est déjà là, et je suis déjà à lui.

Regardez-moi, maintenant, avant que je ne sois plus rien. Plus rien qu'un nom sur quelques feuilles, des papiers qui s'envolent et qui se disperseront avec le vent, un jour... où je ne serai plus là.

Je ne peux pas me laisser ici tout en partant à la fois, il faut nécessairement oublier.
L'oublie ce n'est pas un crime. c'est juste la vie qui fait de la place pour les vivants, pour ceux d'ici et maintenant.

Regardez-moi, je ne suis rien, je n'ai jamais rien été, je ne serai jamais rien à côté d'Elles.
Laisser mon nom sur un papier volant sera déjà une façon de me rebeller, de leur dire : " Oui vous êtes, et moi si petite, si faible, j'ai été, seulement, mais j'ai été."

Bientot qui sait ... ces "en la mémoire" auront peut-être un vrai sens.
D'autres raconteront mon histoire préférée, les légendes nourriront vraiment les rêves, et d'autres choses encore qui appartiennent aux aventuriers.

Regardez moi, mes souvenirs adorés.
A présent il est trop tard, c'est maintenant que vous cherchez où je suis, et je ne suis déjà plus là.
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Message par Selena »

le 10 Fingel, Fingelien 370

Je vois des merveilles, et j'y vois l'oubli. Je voulais partir pour un voyage, un voyage dans ces ilots étroits, tout est possible quand on explore.
J'avance dans les boyaux sombres et glacés, et je me suis perdue.

La lumière vacille, les ombres dansent, comme la vie est douce quand vient le silence.

Ma boussole n'indique plus rien, j'ai pris tant et tant de chemins, même en voulant revenir, je ne pourrais que me perdre un peu plus, et m'enfoncer plus loin encore. Je t'avouerai que j'en suis presque satisfaite, je voulais savoir, jusqu'à quel point je pouvais m'égarer, m'éloigner.

C'est si triste d'avoir les doigts si gourd, j'ai du mal à tenir ma plume, je ne pourrais peut-être pas tout dire.
Enfin, on ne peut jamais tout dire.
Mais il fait froid, et si noir.

La lumière vacille, les ombres valsent, comme la vie paraît fragile quand vient sa nuit.

Je me suis allongée, je sens la paroi abrupte qui blesse mon dos, je n'avais pas pris grand chose, mon outre est vide, je n'ai plus rien à croquer, même pas un biscuit à me mettre sous la dent. Je vais me reposer je crois.
Mon corps me fait mal, j'avais oublié que j'avais un corps jusqu'à ce que j'en souffre, pourquoi oublions nous toujours de profiter de notre bien-être avant d'être dans la douleur ?

Nous sommes stupides hein... enfin moi, je suis stupide.


La lumière vacille, temblent les ombres...


Et si je m'endormai, maintenant...
Il me semble que je suis si fatiguée tout à coup, jamais caresse n'a été plus douce que celle de cette torpeur qui me berce. J'ai si froid dans mes vêtements trop grands à présent, pourquoi marcher encore, je ne trouverais plus la sortie.

Je ne mourrai pas.

Mais, peut-être que je resterais là à moitié morte, endormie toujours, sans que jamais personne ne vienne. Personne ne me cherchera... sauf mes amis Anges, et un fou ou deux ... puis je les inquiéter ?
Et si ils ne me trouvaient pas, papa vieillira, pendant que je serai là, sans jamais plus espérer mon retour.

Ho non, c'est trop affreux. Je ne peux pas...

La lumière danse, les ombres grandissent, elles célèbrent le feu qui ravive sa vie.

J'ai si mal, aide-moi.
Où puis-je aller... je n'ai que la force de ramper, et mes os blessent la peau de mes genoux.

Est-ce de l'eau sous mes doigts...
Elle est froide, comme eux, si je me trompe où finirais-je.
Tant pis, l'eau va toujours à la lumière pour mourir dans la mer, mon seul espoir, je vais te suivre.

La lumière danse, aveuglante, l'ombre parait bien mince dans ce halot blanc, mais que dis-tu ami vent ... elle n'a plus froid, elle dort d'épuisement, une main tendue vers l'onde d'un torrent qui dévale la lande.
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Message par Selena »

12 Nuona, Fingelien 370

"Adieu ..."

Et ce vide dans mon coeur, et ce vide autour de moi.
Et ses mots que je n'entendrai plus, ni le son de sa voix.

Adieu.

Et l'horreur que m'inspire, cette convenance à gémir,
Et le dégout des soupirs, ni sincères, ni factices.

"Prenez soin de vous, princesse, les buissons sont pleins d'épines"

Et les fleurs les plus frêles, sont les plus ennivrantes.
Qui l'eu crut, grand-père, votre blessure sera une des plus grandes.

Adieu...

à qui, à quoi, à votre rêve, à l'ombre de vos pas ?
Je regarderai pour vous l'aube naissante, et les aventuriers attendre ...


"Le soleil ne se lève déjà plus pour moi"

Et il jaillira de mes larmes, une force qui m'était inconnue,
Bien-aimé grand père, vous serez fier de votre princesse perdue.

Adieu,

Fingel vous gardera, ou que vous soyez
Et ici, mon coeur vous garde, pour ne pas être un oublié...

"Adieu..."
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Message par Selena »

19 du Félinien

Sait-on si demain nous sourira ?

Une vie dans une boîte.
Plumes usées, parchemins cornés, quelques pièces rouillées, une vieille peau de lapin ... de lapin. Le trésor de toute une vie, ça tient là dedans.

C'est quoi être Séridien ?

Est ce que c'est être plus grand, plus fort, moins immortel que les autres ?

C'est quoi être aventurier ?

Est ce que c'est être plus bête, plus faible, plus geignard que les autres ?

Pourquoi pleurerait-on pendant des lunes les disparus des uns, et pas ceux des autres ?
Pourquoi devrions nous forcémment mettre un fossée qui n'existe pas, entre les deux ?

Nous finirons tous nos vie ... tenant dans une petite boîte...

Sait-on si demain nous gardera ?

Une vie, sans une pierre.
Si chaque disparu laissait une pierre, nous aurions déjà reconstruit le pont d'Illumen.

Où sont les traces de leur passage ?

Qui se soucie des boîtes à trésor, des secrets, des manies d'une vie partie ?

Est ce que les restants en veulent trop aux disparus de les avoir laissés, pour s'empresser de les oublier ?
Pourtant, nous n'enterrons pas nos morts ... non.
Et les vieux fantomes reviennent si vite.

Et j'ai l'air idiote avec ma boîte, et mes souvenirs, qui me tiennent pourtant si chaud dans le noir.

Et qu'est ce qui compte ? Dire aux présents qu'on les aime, sans avoir peur, ou chérir les disparus pour la mémoire qu'ils entretiennent ?
Et finalement, n'est ce pas encore une fois, les deux en même temps ...

Sait-on seulement ...
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Message par Selena »

Dans le petit carnet, un parchemin jauni marque une page vierge. L'écriture qui l'orne n'est pas celle de Selena, il semble que ce soit une lettre, une lettre usée par les relectures inlassables de sa destinataire.
A mon petit oiseau éloigné du nid.

Ma petite Selena,

le vent m'envoie d'étonnant messager, j'ose à peine croire ... cette femme rousse qui prétend te connaitre, n'est ce pas un mirage ?

J'ai tant espéré avoir de tes nouvelles, l'inquiétude, bien malgré moi, de ne pas savoir où tu étais et si tu y étais heureuse, m'avait gagné et empêchait mon sommeil.

Sihaya, elle dit que tu es partie pour DraÏa, ta fuite t'a mené bien loin, mais tu peux t'apaiser maintenant, j'espère.
Ne te retourne pas, avance si tel est ton désir, écoute le Vent, s'il doit te rammener auprès de nous, tu le sauras, tu le sentiras. Aie confiance en toi, comme nous croyons en toi.

Ne t'inquiète pas pour moi, nous allons bien, l'oasis de l'Ouest est prospère depuis... ton départ.
Rien ne saurait déraciner les vieux arbres, pas même le vent sec et sableux des tempêtes, et la nuit est clémente, et nous protège.

J'ai peine à imaginer la belle jeune femme que tu as du devenir, tant tout parait lointain. Mais je crois cette Eldorianne, elle semble être une personne de qualité. Elle dit que tu te bats pour l'espoir.
Mais pense à toi, pense à ce qui t'anime, à ton espoir.

Ne reste pas seule, Selena, les Landes sont cruelles, mais plus terrible encore est la solitude.

Prends soin de toi, veille sur toi, et les choses te paraitront alors moins pénible.
Que les vents te protège, et Fingel, s'il le peut.

je t'embrasse, et te serre bien fort dans mes pensées.

Papa
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Message par Selena »

29 d'Elavrion, fingelien 371

Renaître ...

Les petites épines, et les jolies roses, les grands froids de l'hiver, le vide qui résonne partout ...

Vous m'aviez donné des gants, grand père. Vous aviez tellement raison.
Il faut toucher à certaines fleurs défendues avec précaution, ou trop vite ... trop vite on oublie et on se fait mal. Encore.

Auriez vous pu me donner la recette, Aurais tu pu, toi Vol', me la donner ?

Est que ce tout ça est nécessaire, vraiment, vainement ?

Pourquoi est ce que je ne peux pas me contenter d'être moi, ou d'être, tout simplement.
Pourquoi tout ce que je vois, presque partout, de moi, se déforme.

Pourquoi rien n'a changé, quand tout aurait dû changé.

Je voulais grandir. Je croyais... je croyais que la vie et le temps se chargeaient de rendre assez fort, pour que plus jamais je n'ai mal.
Je croyais que partir se serait oublié, et j'ai traîné ma peine, partout.
Et les ombres rôdent toujours, le soir, quand il se fait tard.

Et je suis seule à présent, vraiment seule.
En qui vais-je croire ?

Dis moi toi, tu as l'air de tout savoir.
Dis moi...
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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

L'horizon m'appelle.

Quand l'aurore point, que le soleil embrase la mer et le ciel, que les doux thermiques éveillent l'odeur troublante des embruns, je l'attends.
Puis-je tomber dans ces bras ? Laisse moi écouter, encore...


"Viens, Viens à moi, je saurai te montrer ..."


Est-ce un rêve ?
Un doux mesonge, tissé d'un fil de secrets ... Laisse moi être séduite, encore.

Qui y'a-t-il là bas, tout au bout ? Une réponse, une énigme, une fin enfin à mon attente... et comment savoir, sans jamais le poursuivre.


"Viens, Viens à moi, ne te retourne pas ..."


Et accueillir cet appel, comme une confidence, et ne plus frémir à la souvenance de ceux ... derrière, disparus. Est-ce être aveugle, de n'avoir pas de passé ?

Serai-je humaine, sans l'ombre d'un regret ?

Un pas en avant, un de côté, un pour reculer, un autre pour ... fuir ?

Et je ferme les yeux, je m'adonne à cette caresse, sussure moi encore d'ennivrantes promesses. Laisse moi y songer, imaginez un instant, loin de l'ici et du maintenant.
Je ne serai plus moi, loin de cette guerre, de cette vie qui m'a fait solitaire.

Laisse moi ... partir.


"Viens, Viens à Nous, nous saurons t'aimer."


Nous ?
Ouvrir les yeux, plutot.
Il est déjà haut dans le ciel...

N'écoute plus, je n'écoute plus non. Je ne veux pas Les entendre, Elles sont sinistres, Elles sont mensonge. Laissez moi, laissez moi en paix.
Allez vous en, je ne suis pas à Vous, morte ou vive ... Cruelles, je ne suis pas votre éternelle.


"Viens..."
"Donnez-moi la sérénité
D'accepter les choses que je ne peux changer,
Le courage de changer celles que je peux,
Et la sagesse d'en connaître la différence"

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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

5 d'Elfist, Fingelien 372

Accoudée au bastingage, je regarde la mer défiler à mes pieds. Lentement, les montagnes noires de Nord Thyl qui dominent Séridia s'éloignent, la baie disparaît petit à petit, et il n'y a plus que l'eau, partout, autour de moi.

Depuis quelques temps, je fais ce rêve. Le même, toujours.

Je marche seule, au milieu du brouillard, et j'arrive à un port. Sur l'embarcadère, dans la bruine, se dessine deux silhouettes familières, et entre chacune, une jetée, si longue que je n'en vois pas le bout.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai peur à ce moment là, et tout à coup, je tremble, comme si j'avais très froid.

La silhouette de droite se fait plus précise, et je vois mon père. Il semble si vieux, si fatigué...
Je m'avance vers lui, et alors la silhouette de gauche se retourne... et ... elle n'a pas de visage.

Et mon père s'éloigne en direction de la jetée, et avance lentement dans la brume.

Je voudrais marcher, courir vers lui, mais j'en suis incapable. Et le sans-visage s'avance lentement, il se dresse de toute sa hauteur, et je sens son ombre sur moi.
Je voudrais hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Papa se retourne une dernière fois, et au moment où il disparait je...

Je me réveille. Toujours à ce moment là.

Je ne comprends pas.
Non, je ne comprends pas ...
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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

15 D'Elouenien, fingelien 372

Un cadeau.
C'est beaucoup un cadeau, il faut savoir le recevoir, il faut pouvoir l'offrir. Ca implique deux personnes, ça ne demande rien, à personne, mais c'est là et ... ça fait sourire.

Il est beau ce cadeau là.
Il y a longtemps, qu'on ne m'avait pas offert quelque chose sans rien attendre en retour. Longtemps...


" Promettez le bonheur "


Promettez lui, promettez leur, si ça vous chante. Je sais déjà comment se finissent ce genre de promesses, elles se déchirent, elles s'éffritent au petit jour, quand l'amertume et le mensonge entament les serments.
Je sais déjà, pourquoi j'ai renoncé, à cette promesse.

Le parjure est un crime, dans un peuple où la voix est d'or.
Comme mes yeux, qui ne feront jamais plus qu'attendre, ce qui jamais ne viendra. Ce qui ne peut venir, ce que je ne sais même pas effleurer du bout des doigts.


" Dans la douleur, dans l'adversité "


Ces vieilles ennemies qui font trembler.
Je ne veux pas les redoutter, nous marchons ensemble, elles et moi, vers la même direction. Elles sont les seules à m'épauler, elles seront là, au dernier jour.

Quand je serai seule.
Encore.
Comme une promesse, un non-recevoir à cette attente qui n'aura jamais eu de fin.


" Pour l'espoir, l'amour. "


Unissez vous. Mes yeux sont là, et mon coeur n'est pas à la fête.
Je suis étrangère aujourd'hui, au bonheur que promet les mots du ciel. Je ne me reconnais plus, je ne me reconnais pas.
Je ne sais plus pourquoi je suis avec vous, à force de ne plus pouvoir suivre vos pas.

Tout s'éloigne, et mes compagnes de routes ralentissent mes pas.


" Jusqu'à la mort "


Un cadeau.
Un si beau cadeau, je le porterai toujours.
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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

Et l'on entendit de bien tristes mélodies.... ces jours ci :

Le temps qui goutte sur ma jeunesse, et éparpille mes années folles, qu'en restera-t-il quand je serais vieille ?
Et ces soucis qui barrent mon front, épuisent mes heures de sommeil, qu'en ferons nous quand je serais ....

Vieille.

Je vois passer des nuées sombres, des nuages et des soleils noirs, mais rien n'arrête le temps qui goutte.
Je trimballe ma pauvre tête, sans savoir où poser mon ombre, c'est vrai oui... je crois que j'ai peur, d'être...

Ho papa, mon chagrin me fait un bien léger manteau et je n'entends qu'un triste écho de mes sanglots.
Je voudrais bien entendre mon rire, et des histoires qui finissent bien ... mais rien.
Je me sens seule et tout me pèse, et rien n'apaise mon malaise, ce mal de chien, ce mal de ...

Rien

Le temps innonde mes jeunes années, pour moi l'été est avancé, quand finirais-je ...
Ces fingeliens ...
M'ont épuisée, papa.
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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

Des petites leçons dans les buissons ?

Et puis des mots pour les beaux jours.

Les mots, toujours les mots quand ça va. Quand ça ne va pas, le silence, les tabous, un regard peut être. Mais pas vraiment adressé.
Je dis des mots, je devrais dire formulés. Mais en fait, la télépathie aussi c'est gênant parfois.
Plus même.
Moins ici, souvent oui, moins.

Que faire de la télépathie quand on en abuse à tel point que la parole orale s'estompe à son profit ? Ce qui était intime est devenue source d'éloignement.
Serions nous coupables d'avoir importé un fléau de plus dans ces îlots ?

On pense pour ne pas se croiser, ne pas se parler, ne pas se regarder.
On pense fort et haut, sans attendre de partage de cette pensée, je crois même, pour interdire la réponse.

On ne voulait pas ça, n'est ce pas ?
Ce n'est pas ça la télépathie bleue, non ?

C'était une confidence, une marque de confiance, une permission à l'intime oui, une façon aussi de communier entre nous et avec le vent sans couvrir sa musique.
C'était autre chose que l'alternative aux non-dits ?

Ou tout ça n'était qu'un souvenir de fillette.
Mais où est ce que je suis bleue moi, si tout le monde pense trop fort et parle silencieusement ?

Tout ça me tourmente, tout ça me tourmente ... un peu.

Un jour du 378ème Fingelien.
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Quelques souvenirs...

Message par Selena »

Ullitavar, Fingelien 379

Il pleut ce soir dans les montagnes et j'ai froid. J'ai beau souffler sur mes doigts, ils restent gourds, sourds à la prière que mon haleine leur intime pour qu'ils se réchauffent. J'aimerai croire de tout mon coeur que c'est irréel.

C'est irréel non ?

Le froid, la pluie, ici.
Parfois je ferme les yeux, j'essaie de me souvenir. Qui je suis, ce que je fais ici. Pourquoi pleut-il déjà ? Pourquoi autant, n'était-ce pas un rêve, avant, la pluie ? Je me rappelle, je crois, d'avant.


Les voix graves, comme les cors des citadelles naines, et le rythme chaud de nos percussions cuivrées.



L'eau. Ici, partout. Elle me percute, ruisselle, pénètre aux travers de mes lainages. Toutes ces gouttes, elles sont l'eau. On ne peut plus les compter, nous finirons, noyés.
Le froid, encore, qui me transperce. Il faut se recroqueviller, ne pas s'endormir. Par peur de quoi ?
De mourir ?


D'abord les femmes, drapées dans le blanc du deuil. Et leurs pleurs aigües, qui précèdent les flammes.


Je me tenais au bord, devant.
Il faisait chaud, si chaud, tout était secs, je pensais que jamais mes yeux ne connaîtraient plus l'eau.

Et mon coeur, séché, contemplait mon enfance qui s'envolait, elle aussi dissoute en fumée par les flammes.

Cétait irréel non ?


Souviens toi mieux...


J'étais seule, parmi toutes venues pour l'aider à trouver la Voix des vents, j'étais celle qui ne chantait pas, qui ne chantait plus. J'étais morte, je le croyais. Je ne pourrais plus jamais rien ressentir.


Tu le crois toujours.



Folle.
Ma conscience tu me pèses. Ne vas-tu donc jamais te taire ? Ne vais-je donc jamais pouvoir vivre en accord avec moi ?
Pourquoi ne puis-je pas retourner avec eux, là bas ?
Pourquoi suis-je ici, à me lamenter de ne pas être elle, que Vous, ne soyez pas venues pour moi ?

J'ai froid.


Réveille toi...



Non, non, pas encore , non, je reviens.

Il faut marcher et revenir.
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Re: Quelques souvenirs...

Message par Selena »

Il n'est plus là.

Il va revenir il a juste

Laissez moi.
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Re: Quelques Souvenirs

Message par Selena »

J'essaie. De te pardonner.
Je te pardonne mais le vide est toujours là. Que vais-je faire maintenant sans toi ?

Qui se souviendra pour moi, d'avant, d'après. De nos rires. Qui supportera pour moi...

Je te pardonne, si tu veux, mais je t'en supplie ne m'oublie pas.

Un jour nous nous retrouverons.
Nous nous souviendrons de nos histoires, celles qu'on inventait, nous rirons à nouveau d'êtres si bêtes. Nous ferons comme si le monde n'était pas si laid et que rien ne pouvait nous atteindre. Parce que c'était nous.

Tu me manques. Cette fois.
Les buissons ont trop d'épines, je n'y arriverai plus sans toi.
Ne m'oublie pas.
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