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[V]Bisbille chez les barbus [achevée]

Publié : 13 févr. 2010, 20:26
par Darur
Ainsi est racontée l'histoire de Borodur fils de Horur et Mhur Har Dhur fils de Groûn du clan des nains des monts Halgeïs.

Borodur et Mhur furent deux jeunes nains disciplinés, obéissant en tout à leurs pères. Ils acquirrent pendant ces premières années les compétences de bases dans les divers arts nains.

Les choses commencèrent à aller de travers lorsqu'ils se rencontrèrent. Ils étaient tous les deux affectés à la milice de la porte sud et bientôt se développa entre eux une concurrence effrénée qui les mena à des plaisanteries de plus en plus douteuses. Personne n'a jamais vraiment su comment cela a commencé.

Il y eut d'abord de petites escarmouches, du poil à gratter dans l'armure, un hanse de chope qui se désolidarisait d'un coup trempant de bière son propriétaire.

Puis la chose devint flagrante quand Borodur se réveilla un matin la figure peinte en noir, la barbe engluée et que Mhur alerta la garde par ce qu'un kobold des profondeurs hantait la ville. Une équipe de jeunes nains se mit en chasse et Borodur survécut à cette équipée uniquement grâce à l'intervention in extremis de responsables de la milice alertés par le bruit. Les représailles ne se firent pas attendre. Un matin Mhur, après que sa bière eut été copieusement assaisonnée de poudre de lotus noir, se réveilla dans l'enclos aux porcs. Il fût relégué à la surveillance d'un obscur boyau loin de la ville pendant une semaine le temps que l'odeur se dissipa.

(* A cette période Borodur reçu des ses parents pour son trente troisième anniversaire un médaillon qui venait d'un de ses ancêtres. L'objet en lui-même était un joli travail d'art, gravé finement de runes un peu effacées par le temps. Les runes semblaient ne pas avoir de sens, comme mélangées. Le médaillon était dans la famille depuis un temps qui semblait incalculable. Borodur sembla un moment obsédé par ce bijou pendant un moment, puis renonça à en comprendre la signification et fini par l'oublier. Le fait à de l'importance comme vous le verrez plus tard *)

Les chose se corsèrent vraiment quand Borodur profita du sommeil de Mhur pour lui tailler la barbe sur une moitié du visage. Celui ci profita de son affectation à la brasserie pour uriner dans les futs de bière destinés à la famille de Borodur. Les choses furent alors devenues assez graves pour que le conseil se réunisse.

Re: Bisbille chez les barbus [inachevée]

Publié : 14 févr. 2010, 16:40
par Darur
L'affaire était facile à juger, ce qui préoccupa le conseil c'était la nature de la punition. L'exil fût rejeté, prétextant qu'il ne fallait pas se séparer de la jeunesse si rare en ces cavernes. De même, le conseil écarta les châtiments corporels, en cela que le problème ne serait pas réglé, chacun aurait rejeté la faute sur l'autre et la dispute aurait ainsi continuée. Ce fût le maître des mines qui trouva la solution, sous la forme d'un obscure boyau, un cul de sac que traversait un gisement de fer presque epuisé.

Les deux jeunes gens furent conduis devant le conseil pour en entendre le sentence :

" Borodur fils de Horur et Mhur Har Dhur voici le châtiment que le conseil vous impose,
puisque vous avez semé le borde…, hum, excusez-moi, le désordre dans notre clan par votre dispute, et que votre comportement n'est plus acceptable. Parce que vos plaisanteries sont d'un goût douteux. Le conseil a décidé de vous emmurer dans le boyau dit du "Darur" jusqu'à ce que vous ayez extrait assez de minerai pour fabriquer deux fois votre poids commun en lingots de fer. Vous serez nourris par une étroit passage du mur qui vous enfermera, vous nous ferez parvenir le minerai par la même voie.La sentence est exécutoire maintenant!"


Ainsi, Borodur et Mhur furent escortés jusqu'au boyau, que des maçons eurent vite fait de boucher à l'exception d'un petit orifice. Ils trouvèrent un peu plus loin un chariot ainsi que quelques pioches.

Une fois seuls dans cet étroit couloir, ils commencèrent par s'insulter copieusement comme il se doit. Ni l'un ni l'autre ne cherchais vraiment l'affrontement physique, sachant qu'au moindre incident le peine risquait d'être plus lourde. Une fois bien égosillés, ils cherchèrent de quoi boire dans le panier à provision qu'on leur avait laissé, ils trouvèrent une outre d'eau avec ce petit mot accroché : "Qui pisse dans la bière n'est pas prêt d'en boire." . Ils ne semblèrent pas dépités du tout, en fait tous les deux soulevèrent leurs capelines et chacun en tira une outre. Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.

Re: Bisbille chez les barbus [inachevée]

Publié : 15 févr. 2010, 15:43
par Darur
Ils trouvèrent dans leur ressemblances les fondements d'une solide amitié, la concurrence s'effaça peu à peu tandis qu'ils suaient à arracher le peu de minerai qui restait dans ce vieux filon. Le nain qui amenait tous les jours leur production aux forges, criait chaque jour "Vlà le minerai des Darurs !" , c'est ainsi que leur vint ce surnom. Alors qu'ils minaient les dernières livres de minerai du filon, Mhur mis à jour l'entrée d'un couloir sombre. Ils observèrent les gravats et y trouvèrent de restes de maçonnerie. Mais ce qui étonna le plus Borodur, c'est l'ensemble de runes, gravé à hauteur de nain au début de la parois. Il sortit son médaillon de son col et le montra à Mhur.

"Bein mince, regardes ça Mhur !"
"Ca ressemble… mais c'est quoi ce bijou ?"
"Un truc de famille mais j'en sais rien de plus."
"Faudrait voir plus loin si on trouve aut'chose…"
"Ptet pas maintenant, on fini ce foutu minerais de fer et on y reviendra."
"T'as ptet raison Bordour, mais faudrait refermer le passage, pour empêcher qu'un autre vienne fouiner"


Ils rebouchèrent tant bien que mal l'ouverture en agençant les gravas avec tout l'art que peuvent avoir les nains. Et satisfaits de leur ouvrage, ils finirent d'extraire le minerais qu'il manquait pour terminer leur peine. Donc vint le jour de leur délivrance, les maçons brisèrent le mur, et ils furent accueillis par un représentant du conseil.

"Mon salut les Darurs! Z'avez l'air de mieux vous entendre, c'est qui est pas un mal. Bon, vu que vous avez raté le "Changement de rôles", on vous a affecté à la forge, le conseil à dit que ça vous changerait un peu de la mine…"

Cela n'arrangeait pas les affaires des deux amis, la forge était très loin à l'autre bout des cavernes, proche de la surface pour commodément en évacuer les émanations. Ils auraient préféré tenir à l'oeil leur découverte. Mais ils n'eurent pas le courage de désobéir tout de suite au conseil.
Le maitre des forges les accueillis et leur désigna un tas de lingot de fer. "Vlà le fer des Darurs, votre oeuvre…" dit-il. Ce à quoi il rajouta en rigolant : "Suis certain que vous vous ferez une joie de transformer tout ça en bonnes pioches, histoire de terminer vot boulot!". Bon gré, mal gré ils se mirent à l'ouvrage. Lors d'une pause, alors qu'ils examinaient le médaillon pour essayer d'en tirer un sens, ils furent surpris par le maître des forges. "Bein ça alors, ça faisait longtemps que j'en avais pas vu!", leur dit-il en désignant le bijou. Voyant leur air interloqué, il reprit : "C'est un porte-chance, les mineurs qui partaient chercher de nouveaux filons, inscrivaient leur souhaits dessus. Remarquez leurs runes étaient pas tournées comme les nôtres, y'a plus grand monde qui sait lire ça. j'en reconnais une ou deux, là y'a la rune qui désigne l'adamantine et celle là le thyl. M'est avis que ce mineur avait de grands souhaits. On saura jamais si il les a réalisé, d'un autre coté le coin est plutôt pauvre en thyl, m'est avis qu'il aura était déçu", conclut-il en rigolant.
C'est le soir où ils finirent leurs dernières pioches qu'ils décidèrent de partir sur les traces de l'ancêtre. Ils mirent de coté les deux meilleurs pioches qu'ils avaient fabriqué, firent une razzia dans les celliers , se pourvurent de bière, de viande séchée et d'autres subsistances. Ainsi équipés, ils retournèrent à l'endroit d'où venait leur surnom.

Re: Bisbille chez les barbus [inachevée]

Publié : 18 févr. 2010, 18:00
par Darur
C'était une galerie naturelle en pente douce, ils marchaient depuis plusieurs heures quand ils tombèrent sur une première bifurcation. Ils examinèrent les parois et finirent pas trouver toujours les même vielles runes dans celle de droite. Cette fois ci, la galerie était creusée, certainement par des nains. On peut pas dire que la promenade fut difficile, elle était seulement longue, même très longue… Ils commençaient en avoir un peu marre, et l'enthousiasme du début semblait retomber comme un vieux soufflet.

"va bientôt même pas nous rester un morceau de chuf" dit Mhur
"Chut ! tais toi j'entends un bruit"
"Je crois bien que moi aussi…"
"De l'eau ?"
"On dirait bien"
"Allons voir ça"


Ils débouchèrent dans une vaste caverne, couverte pour moitié par un grand lac. Ils se taisaient émerveillés par le spectacle. Ils se promenèrent un peu partout, puis finir par s'assoir au bord de la grande étendue d'eau. Ils débouchèrent une outre de bière.

"On dirais bien le bout du chemin…"
"Pour sûr, je vois pas comment on pourrait passer ce lac."
"Y'a qu'a tirer sur le bouchon!" dit en riant Mhur.
"l'bouchon ? mais bien sûr l'bouchon!" cria Borodur en se relevant.


Mhur le suivît, se demandant si son ami n'avais pas un peu forcé sur la bière. "Regardes bien " dit Borodur, "tu vois ce roc ? y'a comme un tracé qui en part vers cette goulotte la bas…", reprenant son souffle, "je t'e pari que si ont fais sauter ce roc ça va vider le lac !".
L'impétueuse jeunesse ne connaît pas de limites, ils empoignent leurs pioches et attaquent le bouchon… Bientôt sous la pression conjuguée de l'eau et de leur pioches, le roc vola en éclat, le flot d'eau les fit basculer sur le derrière et ils s'étalèrent dans boue. Ils se relevèrent dans un horrible bruit de succion. Devant eux là ou il y avait un lac, il n'y avait plus qu'un champ de boue au fond d'une cuvette de deux ou trois mètres de profondeur. en s'approchant du bord ils virent que la parroie était abrupte, pas du tout en pente douce comme un lac naturel.

"Regardes Mhur, m'est avis que c'est les notre qui ont creusé ce lac." fit remarquer Borodur.
"m'est avis qu'on a du faire une sacré bêtise…" répondis Mhur.
"Faudrait pas qu'on traîne dans le coin, dés fois que ça ait réveillé nos pères…"
"Ouep, on risque de finir pire que dans le boyau où ils nous avaient enfermé…"


Et les voilà, jeunes inconscient, entrain de rassembler leur matériel, tirer une corde jusqu'au bas du lac et patauger dans la boue vers la sortie. A l'autre bout du lac ils se hissèrent tant bien que mal vers l'ouverture d'une nouvelle gallérie. Ils eurent vite fait de trouver les runes maintenant familières qui avaient jusque là guidé leur pas.
Le passage se faisait plus étroit, et l'atmosphère plus pesante, plus sombre. Ils en furent réduits à allumer des torches, leur vision nocturne n'y suffisant plus. Ils débouchèrent dans une vaste salle portant de nombreux signes de l'occupation des nains. Des habitats abandonnés, une forge éteinte depuis longtemps, des outils rouillés… Un escalier grimpait vers un long balcon qui faisait le tour de la salle, et là su ce balcon un énorme orifice bloqué par de grandes portes d'acier, un peu d'eau suintait le long des montants. "On sait d'où vient l'eau maintenant, je crois… je me risquerais pas ouvrir ces portes…" dit Mhur. Ils redescendirent à la recherche de leur chemin. Il n'y avait qu'un large passage, bien trop grand pour avoir été taillé par les nains, l'écho de leur voix s'enfonçait profondément, comme si ce tunnel n'avait pas de fin. Ils l'empruntèrent, l'esprit peu tranquille. Alors qu'il avançait les ténèbres semblaient se dissiper, et ils purent avancer sans torches. Bientôt ils distinguèrent la source de cette clarté, une lumière brillait de plus en plus fortement alors qu'ils en approchaient.
Ils débouchèrent ébahis dans une vaste salle, les parois étaient couvertes de métaux précieux, assez pour rendre un clan entier plus riche qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Les métaux s'enchevêtraient traçant de vastes runes. Ils distinguaient tout au fond une grande tâche noire, qui se révéla, alors qu'ils s'approchaient, une immense statue d'obsidienne noire. Elle représentait une créature démoniaque. "Ca pue la magie!", fit remarquer Borodur, Mhur quand à lui ne pouvait dire un mot, écrasé par le poids de l'atmosphère. Arrivé à une centaine de mètres de la statue, elle se redressa d'un coup, sa voix tonitruante se réverbéra dans toute la salle :" JE SENS UNE PRESENCE !". Passé l'instant de la pétrification totale, Mhur et Borodur prirent leurs jambes à leurs cous et rebroussèrent chemin aussi vite que possible. Larguant sacs, torches et pioches, ils courraient, leurs visages défigurés par la peur et l'effort. Ils courraient depuis un certain temps dans le large couloir quand ils avisèrent un petit passage sur le coté. Ils s'y engouffrèrent, pensant que la créature ne pourrait les y suivre. Ils se retrouvèrent à grimper un long escalier quand ils entendirent à nouveau la voix: "JE SENS VOTRE PRESENCE NAINS ! VOUS AVEZ OUVERT LE LAC, MERCI STUPIDES CREATURES, GRAND MERCI!" Ils se regardèrent affolés, ne sachant que faire descendre, monter? Dans le feu de l'action l'un se mit à monter, l'autre à descendre. Celui qui arriva en bas remonta le couloir vers la vielle ville aussi vite que possible. La gigantesque silhouette d'obsidienne, de ses grands bras était en train de fracasser le passage qui menait au lac. Le nain se précipita vers l'escalier menant au balcon, sortit une pioche et se mit à essayer de rompre la roche où étaient scellés les gonds des grandes portes d'acier. Il pensait sans cesse en jetant de nombreux coups d'oeil à la créature, "ne te retournes pas, ne te retournes pas". Le gond le plus bas céda, la porte s'ouvrit un peu sur le coté, libérant un flot d'eau. Le travail sur l'autre gond placé plus haut était bien plus difficile. L'eau commença à couler du balcon vers la salle du bas, la pente naturelle l'amenait aux pieds de la gigantesque gargouille. Ceux-ci se mirent à fumer au contact de l'eau. Elle se retourna brusquement, et cria "NON !". Elle brandit alors un énorme roc, et le lança en direction du nain entrain de dégonder la porte. Celui-ci sauta en arrière et évita de justesse de se faire aplatir. La créature le bombardait de rocs, tandis qu'il courait d'un bout à l'autre du grand balcon. Finalement, ce fût la créature qui causa sa propre perte quand un roc lancé trop fort atteignit la porte, finissant de la dégonder d'un coup. Un flot immense surgit d'un coup emmenant tout sur son passage, nain et gargouille dans un seul et même élan. Remplissant d'un seul coup la lac puis subitement et mystérieusement se tarissant. Laissant un jeune nain inanimé sur sa berge.

Il me faut vous raconter ce qui arriva à l'autre Darur comme on les nommait. Il continua de monter et arriva sur une large plate-forme supportée pas de fortes chaînes de métal et surplombée d'une large cheminée. Il en était à s'interroger sur le pourquoi du comment quand la gargouille libéra les flots dans sa colère. Le pauvre Darur vit la plate-forme monter d'un coup avec lui dessus , le catapultant en l'air en bout de course. Si il y avait eu un spectateur, il aurait pu voir un nain en train d'essayer d'apprendre à voler, surgissant d'un minuscule îlot au milieu de nulle part et finissant sa course dans les flots, projeté en l'air par la plus gigantesque chasse d'eau jamais imaginée. On raconte qu'au petit matin il s'est réveillé bercé par les flots du rivage de l'île de Trépont. Mais cela est une autre histoire...