[V]Histoire sans manières d'un soldat Eldorian [achevé]

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
Avatar de l’utilisateur
Cinal
Messages : 4
Inscription : 10 janv. 2010, 19:56

[V]Histoire sans manières d'un soldat Eldorian [achevé]

Message par Cinal »

JJe n'aurais pas la prétention d'écrire avec la légèreté d'un Elfe ni la maitrise des grands écrivains Eldorians, je n'ai jamais été doué pour ce genre de choses. Faut pas m'en vouloir pour mes manières mais je suis pas né dans la soie. Et même si depuis ce temps j'ai passé quelques moments dans les bibliothèques, je ne serais jamais un homme de plume . Voici donc mon histoire, ou de ce que je m'en rappel. Elle parle du jeune homme que je fut.

Je vous passe mon enfance, histoire que vous évitiez de mourir d'ennui. Sauf si vous voulez vraiment tout savoir sur l'élevage du bétail et la chasse aux têtards au bord d'une mare.Si mon histoire commence, c'est un peu plus tard après la mort de mes parents et que mon frère eut hérité de la ferme familiale...

...Vacherie de temps, nos surcots étaient trempés et nos couleurs disparaissaient sous la boue. Le cuir de nos armures humides nous enserrait plus surement qu'un corset. Mais quel autre choix pour un cadet, quand l'ainé à hérité de la ferme familiale ? Pour une solde misérable, s'engager au guet pour assurer la sécurité du bourg. Notre prévôt était un brave homme, quand il s'agissait d'arranger une bagarre d'ivrogne il savait y faire. Mais voilà, une bande de gobelins avait semé la terreur aux alentours. Et me voilà avec mes compères engagés à la suite de quelques soldats et leur capitaine à faire la guerre à ces créatures. Dix jours de pluies continues, à trainer notre barda, avec pour seule arme des bâtons durcis au feu. Pas de quoi équiper en épées des gens comme nous. Y'a qu'une seule épée au bourg, accrochée au dessus de la cheminée de la salle commune, le fer est trop précieux pour en faire des armes. Y'avait un Elf avec les soldats, le premier que je voyais. Je l'avais reconnu à ses oreilles comme me l'avais décrit le père Morchond qui va une fois par an à la grande foire de la ville et qui en avait vu quelques uns . Souvent le soir l'elfe et le capitaine discutaient du chemin à suivre, comme si ses saletés de bestioles vertes ne laissaient pas assez de traces, on avait tous chassé un peu mais là c'était pas la piste d'un daim, plutôt comme une centaine de sangliers. Avec cette fichue pluie y'avait pas moyen de faire un feu digne de ce nom. Les soldats parlaient peu, tous des taiseux, alors on restait entre nous serrés à se tenir chaud, dormir quand on pouvait et écouter Prolair qui nous jouait de la harpe en sourdine . Le prévôt n'arrivait pas à vraiment savoir ce qu'il en était, le seul mot qu'il avait pu obtenir du capitaine, c'est "manigances de Sinans", nous étions bien avancés.

Onzième jours de poursuite, à croire que ces gobelins courent plus vite qu'un cerf affolé. SI ce fichu apothicaire n'était pas parti pour la ville je serais encore apprenti chez lui, marier sa fille qui disait. Voulait l'éloigner de moi je crois plutôt. Mais bon revenons à nos bestioles verdâtres. La capitaine à convoqué notre prévôt aujourd'hui. Va y'avoir une bataille demain matin, faut qu'on se prépare. Alors on s'est préparé, on a vérifié nos bâtons, remis non bonnets de cuir sur la tête et attendu l'aube en essayant de dormir. Le matin on s'est remis en marche, sur l'aile ouest nous a dit le prévôt. Avec cette pluie on y voyait rien. On est tombé sur leur campement sans vraiment le savoir, et là, le chaos à commencé. Pas facile de se souvenir de tout, mon premier gobelin s'etait empalé tout seul sur ma pointe quand j'eu glissé dans la boue et m'était retrouvé à genoux. Mon pieux était pointé devant moi quand il a surgit. Après je sais plus bien. Y'en avait partout, le prévôt s'est fait crever la panse par un couteau, je tapais partout où je voyais du vert. Et s'en finissait pas, j'avais mal au bras gauche où une grande estafilade me barrait l'avant bras, pansée avec un bout de l'ourlet du surcot et beaucoup de boue. Y'avait que ça, de la boue du sang et la pluie. Je sais pas si ça a duré des heures ou dix minutes, mais on étaient plus beaucoup à tenir debout à la fin. De mes compères y restait que moi, des soldats peut être la moitié pas bien plus. Ca faisait beaucoup de veuves au village, et je me voyais pas y rentrer pour annoncer la mauvaise nouvelle. Le sergent m'a sauvé la mise, y m'a dit : "Te voilà le seul debout des tiens Cinal, tu ferais un bon soldat. De ceux qui rentrent chez eux après la bataille" Alors j'ai signé, ça ou le guet, pis ça m'évitait de rentrer chez moi.

C'est comme ça que j'ai appris à devenir soldat. Après, comment dire, je n'ai jamais fait la guerre au sens ou on l'entend mais j'ai été plongé dans beaucoup de "manigances" . On ne pouvait pas prétendre que nos frontières étaient agitées, mais bon y'avait du boulot. Que ce soient les Sinans, ou parfois les Galdurs qui ne supportaient pas nos fortifications (à se demander si ils ne prenaient pas l'édification d'un fortin en bonnes pierres sur la frontière pour une invitation à exercer leurs ardeurs belliqueuses) , nous n'avions pas vraiment le temps de nous ennuyer. J'ai vécu ainsi quelques années d'échauffourées, embuscades et sièges, réussissant par miracle à toujours garder mon intégrité physique. Je n'ai pas de souvenirs précis de se temps là, tous les combats finissent par se ressembler, de la furie Galdur, aux improbables stratagèmes Sinan (à vous glacer le sang je l'avoue) notre quotidien a fini par nous endurcir. Nous trouvions notre réconfort où nous le pouvions, des femmes faciles sans lendemain, quelques tavernes ou notre solde disparaissait sans laisser d'autre trace qu'un furieux mal au crâne, ou un peu de musique les soirs les plus cléments et que l'ennemi étaient loin. C'est comme ça avec la musique que j'ai pratiqué mes premiers rudiments de magie, à la ferme on goutait pas trop ça. Malgré tous mes efforts, mes doigts n'ont jamais pu tirer un son mélodieux d'une corde. Autant mon père était un fin pinceur, don dont à herité dans une certaine mesure mon frère ainé, autant la harpe n'a été pour moi qu'une source de frustrations dans ma jeunesse. A l'époque en voyant le vieux Maral marmonner quand les autres se mettaient à jouer, j'ai osé lui demander ce qu'il faisait. Il m'a répondu: "Ecoute bien, t'entends pas comme une sorte de cymbale et de tambour ? C'est ce que je marmonne, la quatrième modalité que ça s'appel." Avec le temps il m'a appris ses techniques, première modalité: la harpe fantome comme un écho de ce qui est joué, puis les neufs modalités suivantes. Il a jamais eu le temps de m'apprendre les autres, une horreur Sinan lui a ôté la vie et ses talents de pédagogue par le même occasion.Je regrette, la dixième modalité avait un joli nom : silence illusoire.

C'est qu'en devenant sergent cinq ans plus tard que je décidais de revenir voir mon frère, voir ce que devenait le village. J'avais appris à me battre, j'avais vu des choses, surtout des moches et un petit retour au pays ne devait pas me faire que du mal... Mon frère fut assez content de me voir, il avait épousé le jolie Erianne, et tous les deux me firent bon accueil. J'ai raconté ma vie, les batailles, les amis perdus. J'en ai peut être un peu rajouté, si j'avais pu me taire un peu mais non. Erianne s'est mise à me sourire un peu trop, elle était la femme de mon frère alors j'ai résisté vaillamment quelques jours, pis j'ai succombé. Un beau brin de fille, pis ça restait dans la famille, on a batifolé comme ça quelques jours, nous profitions des débuts de l'été . Les prairies étaient bien vertes, et la forêt nous offrait son ombre quand le soleil tapait trop fort. Plus le temps passait, plus les liens qui m'unissait à Erianne devenaient forts. Ce qui était un jeu devint un tourment, je ne supportais plus cette situation. Mon frère l'a mal pris quand il nous a surpris. La ferme ça a beau te faire un homme, à part quelques bagarres de tavernes ça t'apprend pas à te battre. Il n'avait aucune chance, j'ai essayé de l'épargner.Je l'ai laissé étendu là, Erianne faisant l'aller retour entre nous deux du regard. Je suis parti sans dire un mot. J'avais pris une chambre à l'auberge avant de me remettre en route, je n'avais plus rien à faire ici. Au matin, ceux sont les coups frappés à ma porte qui m'ont réveillé. Erianne était là, sur la pas de la porte: "Cinal, tu dois partir, ton frère va te faire accuser de viol", je restais là abasourdis quelques secondes."Emmene moi avec toi!" supplia-t-elle. J'ai pris deux ou trois affaires qui trainaient ici et je suis parti sans me retourner."Maudis sois-tu Cinal !" me cria Erianne. Mais qu'aurais-je pu faire d'elle ? une femme de soldat, un vagabonde? Alors je me suis mis à courir, je savais trop bien ce qu'on faisait aux violeurs par ici. Personne n'aurait mis en doute la parole de mon frère, un honnête homme comme qui dirait.

Et j'ai couru, presque aussi longtemps que la première fois derrière les gobelins sauf que le le temps était plus clément. Ce qui fit qu' en plus d'être recherché pour viol, j'étais devenu un déserteur, l'armée n'aime pas non plus les sergents qui ont ce genre d'histoires. Je me suis dirigé vers la côte en évitant de me faire remarquer. J'avais l'intention de m'embarquer. J'ai vendu mon épée et mon casque à un forgeron du coin pas trop regardant, juste de quoi payer mon passage vers un endroit ou personne ne me suivrait : Trépont. Cruelle ironie… mais comme disait mon sergent : "un bon soldat est un soldat qui rentre chez lui vivant" et chez moi.. c'est ici maintenant.

----------------------------------------------------------------------

Des Lande ou de nous mêmes qui est notre pire ennemi ?

Répondre