[V] En quête de réponses

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
aadrii
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Localisation : Nord-Thyl

[V] En quête de réponses

Message par aadrii »

La taverne de Nord-Thyl est connue pour ses innombrables histoires entre nains. Celles-ci peuvent varier, mais bien souvent, on en revient à la même chose : grandes batailles, bières, haches et, bien entendu, naines. Mais quelques fois, les sujets sont bien plus différents. C’est le cas de cette fois, où le nain Aadrii raconte la raison de son arrivée sur l’Ile du Trépont. Ce soir là, quelques nains veillent au fond de la taverne et écoutent attentivement le récit, une choppe de bière à la main bien entendu.

« Je suis né dans un petit village de mineurs d’argent, au fin fond des imposantes montagnes de Trad-ûm. J’avais quelques frères et sœurs que je ne fréquentais qu’occasionnellement car ceux-ci étaient bien plus âgés que moi. Mon père dirigeait une équipe de mineurs et ma mère s’occupait de préparer les repas que ceux-ci emmenaient dans les mines, lors de leurs expéditions de plusieurs jours parfois. Lors de mon enfance, la plupart des nains de mon âge rêvaient de devenir de grands guerriers, mais moi je préférais la profondeur des mines d’argent, je voulais suivre la voie de mon père. J’étais plutôt solitaire, avec mes propres idées, et je n’avais pas beaucoup d’amis. »

Le nain fit une pause en buvant quelques gorgées de bière. Ses camarades en firent de même.


« Après la formation que nous avons tous suivie en tant que nains, j’ai décidé de travailler à la mine avec mon père. Ceci aura duré une bonne centaine d’année, jusqu’à ce que mon père ne nous quitte à la suite d’un accident : une galerie s’effondra sur lui. Cela était assez rare, bien que très classique dans ce milieu. Ma mère l’a rejoint quelques années plus tard, n’ayant pas supporté sa disparition ? J’avais environ 150 Fingeliens à cette époque là.»

Une larme coula le long de la joue du nain. Celui-ci l’essuya avec le revers de sa manche. Il avala ensuite le fond de sa choppe d’une traite en ajoutant : « Oana, une tournée supplémentaire s’il te plait. » Les nains s’emparèrent de leurs bières et Aadrii poursuivit son récit.

« C’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à me poser des tas de questions. Je me demandais principalement si la mine était une bonne chose, si je devais rester dans mon village, comment allait être la vie à présent et beaucoup d’autres encore, mais j’avais surtout peur de finir comme mon père, bien que je l’aie toujours admiré. J’ai donc décidé de partir en voyage avec l’espoir de revenir de celui-ci avec les réponses à toutes ces questions. Je ne savais combien de temps allait durer ce voyage, si j’allais revenir un jour, si j’allais m’installer ailleurs ou si j’allais mourir durant ce périple. Mais je ne m’en inquiétais pas, car toutes ces questions prenaient assez de place dans mon esprit pour m’empêcher de penser à mon avenir. Je suis donc parti, je n’ai pas emporté grand-chose, seulement quelques provisions, des vêtements chauds et, vous allez rire, mon lapin blanc, Jeannot, que mon père m’avait offert peu avant sa mort. »

L’un des nains présent ce soir là se demanda : « qu’est ce qu’un lapin vient faire dans cette histoire ? » Aadrii lui répondit : « il a une grande importance, croyez moi, alors écoutez, je continue. »

« Où en étais-je ? Ah oui, le départ. J’étais donc avec très peu de bagages, je pris à peine le temps de dire au revoir à mes frères et sœurs. Plusieurs chemins divergeaient à la sortie du village, mais je ne suivis aucun de ceux là. J’apercevais au loin le lever du soleil, j’ai donc décidé de le suivre. J’ai vagabondé ainsi durant de nombreuses semaines, mais je ne saurais dire combien de temps exactement car je n’en avais plus aucune notion. Pour me nourrir, je tendais des pièges à de petits animaux et oiseaux, et je ramassais quelques herbes pour Jeannot, qui supportait très bien le voyage. Durant tout ce temps, je n’ai cessé de me poser ces mêmes questions, je me suis finalement dit que vagabonder ainsi n’aidait en rien à trouver des réponses à celles-ci. Ma décision ne s’était pas fait attendre, j’avais décidé de voyager jusqu’à la grande mer intérieure, vers le sud. N’ayant aucune contrainte, ma décision était de partir immédiatement. Mais comment savoir où se situait la mer ? Je ne disposais d’aucune carte, d’aucun instrument d’orientation. J’ai donc réfléchi, simplement, et je me suis souvenu de quelque chose que mon père m’avait racontée, un jour où nous étions à la pêche. Je lui avais demandé où allait toute cette eau qui coulait dans la rivière. Et il m’avait répondu : « si tu suis le courant, tôt ou tard, tu arriveras vers la grande mer intérieure. » C’est d’ailleurs ce jour là qu’il m’avait parlé d’une vieille légende, qui disait qu’au centre de cette grande mer, se trouvait des îlots, où des créatures incroyables y régnaient en maître. J’ai donc marché jusqu’à la rivière, située non loin de mon campement du soir précédent, puis j’ai suivi le cours d’eau. Durant des jours, je marchais à n’en plus finir, mes nuits étaient courtes, elles suffisaient tout juste à reprendre des forces pour le lendemain. J’avais une seule idée en tête, atteindre le rivage. »

Le nain, assoiffé, s’enfila quelques grosses gorgées, ce qui suffit pour vider de nouveau sa choppe de bière. Ce fut le tour d’un autre nain de commander une nouvelle tournée. L’histoire pu ensuite continuer.

« Je ne m’arrêtais pas, je marchais. La rivière était pratique pour cela, il y avait souvent un petit sentier le long du bord, je n’y avais pourtant jamais rencontré personne. Jusqu’au jour où un petit groupe marchait dans ma direction, à l’heure où je préparais le campement pour la nuit. Lorsque ces personnes furent arrivées à mon niveau, je me suis rendu compte qu’il s’agissait en faite de bandits de passage. Ils en profitèrent d’ailleurs pour me dépouiller de TOUT ce que j’avais, sauf… Jeannot. Ici, tout a dérapé, j’ai perdu espoir, je me disais que jamais je n’allais voir la mer. Je ne mangeais presque pas, j’étais très affaibli. Contrairement à moi, mon lapin allait très bien, et c’est ici qu’il a toute son importance, car il m’a réellement sauvé la vie. Sans lui, je me serais sans doute laissé mourir, mais en voyant qu’il était en pleine santé, je m’efforçais à ce qu’il le reste. Cette étape n’a pas duré très longtemps, cela n’empêche que j’aurais pu y rester. Après ces évènements, je passais mes nuits beaucoup plus loin de la rivière. »

« Parler, c’est bien beau, mais ça donne soif ! » s’écria Aadrii, et il bu encore quelques gorgées.

« A force de suivre la rivière, elle devenait de plus en plus grande, mais de plus en plus calme. Assez pour que je puisse me fabriquer un petit radeau et me laisser guider au fil de l’eau. Comme cela, j’ai eu vite fait d’atteindre la côte. A l’embouchure du fleuve se trouvait un petit village de pêcheur. Je me suis installé ici de nombreux Fingeliens. C’est d’ailleurs ici que Jeannot, mon lapin blanc m’a quitté, sans doute par mort naturelle. Puis vient le jour de mon départ, un grand imprévu qui me poussa à fuir le village. Des bêtes sauvages sorties de nulle part nous assaillirent, je pris mon courage à deux mains, je me suis équipé d’une médiocre épée et d’un petit bouclier en bois et j’ai couru combattre les bêtes avec d’autres villageois… De nombreuses heures plus tard, je me suis réveillé dans un bateau, on m’a simplement dit que j’avais frôlé la mort de très près et que le carnage avait été terrible, il n’y avait que quelques survivant et la moitié étaient blessés. Pour ma part, j’avais très mal à l’épaule et au bras gauches et je ne me souvenais de rien. Comme si ça ne suffisait pas, nous nous étions perdus en mer. Nous avons navigué de nombreux jours, et les rations de survies qui étaient restées dans le bateau avant notre brusque départ venaient à manquer. Par chance, nous apercevions une terre au loin. Nous ignorions quelle était cette terre, mais nous n’avions pas le choix, il fallait accoster là bas. Nous avons été accueillis sur une île nommées « île du Trépont », les personnes y vivant nous ont expliqué que cette île était en faite une toute petite partie des îlots centraux de la mer intérieure. La légende que mon père m’avait racontée était donc vraie, l’île existait bien, mais je me demandais si les créatures démoniaques existaient vraiment, je n’ai pas tardé à le savoir. La suite, vous la connaissez, j’ai fini par rester ici, et les autres ? Et bien ils ont du repartir chez eux, je suppose, pour ceux qui ont survécu. La bataille au village des pêcheurs m’a aussi aidé à répondre à une question que je me posais : miner, c’est beau, mais beaucoup d’autres choses sont aussi importantes, le combat par exemple, et j’ai bien l’intention de me perfectionner, pour le reste des questions, je suis sûr que je trouverais des réponses ici »

Puis les nains terminèrent leurs choppes de bière et ce fut le tour d’un autre de raconter son histoire.
Aadrii
Guide
Gardien de la Tradition
Adepte de la Terre


"Pourquoi discuter, quand un grand coup de hache permet d'arriver au même résultat, mais beaucoup plus rapidement?"

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