[V] L'attaque de Fowl

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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kerberos
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[V] L'attaque de Fowl

Message par kerberos »

Kerbéros était allongée sur une branche dans l’un de ces grands pins surplombant la rivière qui traverse l’île de Trépont.
L’intimité qui la liait à l’arbre à ce moment là lui rappela les raisons qui l’ont conduite jusqu’ici.
Elle sombra dans l’un de ces rêves « souvenir » qui vous rappelle ce que vous risquez d’oublier…


- Viens ! Il est l’heure, tu vas être en retard !
- Oui, Ayliana j’arrive.


Ayliana ma chère sœur, qu’es-tu devenue à présent ?

C’était un beau jour de printemps, je me rappelle, jour de mon centième anniversaire, jour également du rituel elfique qui devait me faire elfe à part entière. Et pour cela je devais me trouver un nom d’adulte et oublier mon enfance…

Nous vivions dans un petit village paisible dans les hauts arbres, village nommé Fowl, nous n’étions pas vraiment un clan, tout juste une tribu d’à peine soixante habitants…

Ayliana, de 38 ans mon aînée, avait tout préparé pour la cérémonie, et me pressait le pas dans les escaliers du grand arbre familial. Elle a toujours été d’un tempérament impatient, assez rare chez les êtres de notre sang, comportement qui exaspérait au plus haut point mon père, délégué du haut conseil elfique.

La cérémonie eut à peine le temps de commencer que le cor d’alarme retentit dans toute la forêt avertissant d’une intrusion ennemie. Habitués à ces incessantes percée humaines dans notre forêt ancestrale, personne ne faisait plus guère attention à ces alarmes.

Malheureusement ce n’était pas une simple intrusion, mais une attaque massive menée par Krughm, chef du clan orc de Pretinifim. La panique empli les lieux, les grands elfes coururent chercher arcs et flèches afin de se battre mais les orcs, toujours plus nombreux apparaissaient à l’orée du bois.

Je pris Ayliana par la main et m’enfuie le plus vite possible. Je perdis Ayliana dans le tumulte.


Je suis revenue dans mon village natal lorsque les orcs sont partis… L’horreur, voilà ce que je trouvai, des corps déchiquetés, des têtes empalées de-ci delà, des arbres, non ! Pas des arbres : mes ami ! Consumés ! Plus âme qui vive ! Je trouvai facilement mes parents dans l’amoncellement et leur préparai une sépulture digne. Cependant, jamais je n’ai retrouvé ma sœur. Des jours durant j’ai cherché, en vain…



L'elfette se réveilla en sursaut, des souvenirs plein la tête.

Je regrette tellement de m’être enfuie, les elfes sont de fiers combattants et pourtant, j’ai fuit ! A présent je suis dans les landes éternelles afin de me forger une carrure de guerrière ! Le moment venu, je repartirais à la recherche de Krughm et de ma sœur Ayliana.

Mais à présent, il est temps de repartir à la chasse !


Kerbéros se leva, prit son bâton et s'enfonça dans les bois à la recherche d'une vile créature sur qui refouler ses souvenirs.
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kerberos
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Plus de mille huit cent soixante sept jours ont passé depuis la disparition d’Ayliana et je n’ai toujours aucune nouvelles d’elle… Où à bien pu l’emmener Krughm ?


C’était par une belle matinée de printemps, à Pierre Blanche, que voyant des enfants jouer, Kerbéros se souvint… L’elfe aux cheveux d’argent s’assit dans le sable clair au bord de l’océan. Elle replia ses genoux et y posa la tête pensivement…

Il y a quelques jours, lors du 37ème grand conseil, j’ai vu un ami et sa promise, je ne sais pourquoi cela m’a mis dans un état de trouble que je ne pourrais décrire. Je me souviens, maintenant, que le jour de notre rencontre, il était… comment dire… je l’ai trouvé étrange.

Kerbéros tourna la tête vers les enfants. Elle sourit. Ses cheveux flottaient dans la brise légère.

Cela me rappelle l’époque où je pouvais jouer gaiement avec ma sœur Ayliana. Mais…
L’elfe se redressa dans un sursaut, les sourcils froncés.

Non, il y avait une autre personne qui jouait avec nous lorsque je n’avais encore que 30 ou 40 ans… Un garçon ?... Oh !
Kerbéros se leva d’un bond.

Je me souviens maintenant !
Elle se mit à courir à perdre haleine jusqu’au dépôt le plus proche.
- B’jour, lança-t-elle distraitement aux quelques personnes présentes sur les lieux…
Kerbéros n’eut alors pas conscience que ses agissements paraissaient des plus étranges à ses compagnons.
Elle ouvrit une caisse, puis une autre, fouilla dans un sac, en vida un sur le sol, éparpillant ses affaires de droite et de gauche…
Au bout d’un certain temps, elle s’immobilisa dans l’enchevêtrement anarchique de ces affaires et poussa un grand « Ah ! Je l’ai ! »

Tous se tournèrent vers elle. Kerbéros se leva et se tourna vers eux « Oh ! Je suis désolée… ». Elle regarda partout autour d’elle, rougit puis se mit à rire de bon cœur « Vraiment désolée, je vais ranger tout cela ! ». Et c’est ce qu’elle fit, rangeant méthodiquement chaque objet à sa place tout en sifflotant une curieuse mélodie.
Une Galdur passa à ce moment là, regarda l’elfe et repartit en grognant.

Un elfe majestueux s’approcha de Kerbéros :
- Mon amie, allez-vous bien ? Ces agissement ne vous ressembles point, vous nous inquiétez tous…
Kerbéros se releva et se tourna vers son ami.
- Hum ? Oui trop bien même, je suis vraiment navrée de vous avoir causé du soucis.


Elle ouvrit la main sur l’objet retrouvé. Là, niché au creux de sa main se trouvait un petit médaillon en argent, sertit de saphirs. Il était magnifiquement gravé et attira l’attention de tous, qui se rassemblèrent autour d’elle. Il y était écrit Fowl, du nom de son village mais également de son père.

- Qu’est-ce donc que cela ma chère ? Demanda le grand elfe (il était en effet particulièrement grand, même pour un elfe).
- Un médaillon donné par mon frère le jour de son départ en exil.
Kerbéros retourna le médaillon et lut « Cerd Dur Warth ».
- J’étais très jeune à l’époque, je ne me souviens plus de son crime, non n’avions pas le droit d’en parler après son départ. C’est pourquoi j’avais caché ce médaillon, tant et si bien que j’en avais oublié jusqu’à l’existence.


Kerbéros se tourna vers son ami, les yeux brillant et lui dit : j’ai retrouvé mon frère !
Dernière modification par kerberos le 26 juil. 2008, 02:34, modifié 1 fois.

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kerberos
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Mon arrivée dans les Landes : Partie Un.

Ce fut après de longues lunes suivant l’attaque de Fowl que Kerbéros s’arrêta près d’un arbre et s’écroula de fatigue.
D’un sommeil agité et peu reposant elle fut tirée par des hurlements… D’un bond, elle se retrouva sur ses pieds, sur la défensive, mais elle ne vit rien autour d’elle. Un second cri, plus rauque que le premier, l’attira vers une petite clairière, bordée d’un lac, au cœur même de la forêt. Le spectacle qui se révéla à ses yeux la pétrifia de terreur et de rage. Une femme, un homme et un jeune, sûrement des Eldorians, massacrés.
Nul mot ne pourrait décrire telle atrocité.

Au loin, elle vit deux lycans pénétrer dans la forêt. Aucun doute ne pénétra son esprit, à ce moment précis, sur les coupables de ce carnage.

Soudain, la jeune elfe entendit un gémissement étouffé. Sur le qui-vive, elle se retourna, s’attendant presque à se retrouver face à face avec l’un de ces loups mi-humains dévoreurs de chairs, mais il n’en fut rien… Elle regarda autour d’elle, toujours rien. C’est alors qu’elle commençait à douter de ses sens qu’elle vit bouger un buisson. Elle s’avança lentement vers celui-ci, sans faire de bruits. Un autre gémissement se fit entendre. Intriguée, Kerbéros se baissa et souleva précautionneusement quelques branchages.

Ce qu’elle y vit lui fit monter les larmes aux yeux. Ces larmes se mirent à couler le long de ses joues de manière incontrôlable.
Dernière modification par kerberos le 26 juil. 2008, 02:34, modifié 1 fois.

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Mon arrivée dans les Landes : Partie Deux.


Un enfant…. très jeune… Trop jeune !

Elle tendit doucement la main vers le jeune Eldorian qui se précipita sur elle en pleurant. Il était terrifié, apeuré, sans bien comprendre ce qui se passait.
Apres un rapide calcul, Kerbéros estima l’âge de l’enfant à environ trois années humaines.
Elle prit le garçon dans ses bras et le porta jusqu’au lac, elle s’assit et attendit patiemment qu’il retrouve son calme. Elle lui murmura des mots doux, le berça, lui chanta une berceuse elfique. En à peine quelques instants, elle comprit qu’elle aimait cet enfant et que jamais elle ne pourrait l’abandonner, elle se sentait prête à tout pour lui.

Lorsque tout deux furent calmés, elle le débarbouilla délicatement puis l’enroula dans sa cape à l’abri au creux d’un arbre et attendit qu’il s’endorme.

Elle se dirigea ensuite vers le lieu du massacre, ne pouvant laisser là les corps de ces pauvres bougres en proies aux carnassiers. Elle creusa une sépulture décente et y enterra les deux corps inanimés, après quoi elle récita une prière de circonstance. Elle se dirigea ensuite vers un sac baignant dans une marre de sang. S’en suivi une fouille minutieuse où elle découvrit un petit anneau d’or gravé de scorpions. Elle le prit au creux de la main et resta un long moment à l’observer…

Scorpionx, tel est ton nom alors… Et il en fut ainsi.

Kerbéros rejoignis Scorpionx, le prit dans ses bras sans le réveiller et grimpa dans l’arbre avec toute l’agilité que peut avoir un elfe. S’adossant au tronc, enfin en sécurité, elle s’endormit paisiblement en souriant, pour la première fois depuis la disparition d’Aylianna.

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Mon arrivée dans les Landes : Partie Trois.


Bien des lunes plus tard, Kerbéros et l’enfant étaient installés dans un campement de fortune, à l’orée du bois, dans le plus haut des arbres. Décidemment, il n’y avait vraiment là qu’elle se sentait apaisée.

Scorpionx était resté prostré dans un mutisme émotionnel depuis l’évènement. La jeune elfe ne perdait pas espoir, elle l’entourait chaque jour un peu plus de douceur, tendresse et affection. Un soir, alors qu’elle le berçait tendrement pour qu’il s’endorme, celui-ci émit ces faibles mots
« n’enuit m’an ».

Ce soir là restera à jamais gravé dans le cœur de l’elfe. Elle le considéra dès lors comme son propre fils.

Peu à peu, elle lui apprit les conduites elfiques ainsi que les valeurs qu’elle estimait. Scorpionx devenait chaque jour plus beau et plus brave aux yeux de Kerbéros. Ce fils, adopté suite à de bien sombres évènements, représente la plus grande fierté de l’elfe, et ce pour toujours.

Le temps passa en apprentissage de toutes sortes pour l’enfant, en jeux, bavardages et tendresse, ils retrouvèrent mutuellement goût au bonheur. Une complicité sans failles s’installa entres eux.

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Mon arrivée dans les Landes : Partie Quatre.


Une nuit d’été douce et chaude, un moineau réveilla Kerbéros à coups de bec sur la tête. Etonnée, elle le prit dans la main et le regarda. En un seul regard elle comprit. Elle réveilla Scorpionx, se leva précipitamment et scruta l’horizon.

Oui, moineau a raison.

L’immense foret était en proie à un déluge de flammes. Il fallait partir et vite. Elle prit Scorpionx dans ses bras, sauta aisément au sol et se mit à courir vers ces contrées inconnues à l’ouest, suivie de près par moineau.

Ils arrivèrent sur une plage. Paniquée de voir sa forêt natale mourir sous ses yeux, Kerbéros s’effondra sur le sable. Que faire ? Où aller ? Elle ne connaissait que cette forêt. Elle leva péniblement les yeux sur l’étendue infinie devant elle.

La mer… c’est donc cela, pensa-t-elle.

Scorpionx tira doucement sur le bras de l’elfe. Elle tourna doucement la tête vers lui et se rendit compte que son comportement était inacceptable, elle l’inquiétait ! Respirant à fond, elle retrouva peu à peu son calme. Elle sourit à l’enfant et l’enlaça en lui murmurant des paroles rassurantes.

En longeant la plage, Kerbéros finit par arriver dans un petit port de commerce.
Là, elle trouva un marin qui, après bien des mises en garde, finit par accepter de mener cette étrange famille au-delà de la mer, sur un continent « inconnu et dangereux » selon lui.
Ils prirent donc la mer, sur un grand navire marchant. Le voyage fut étonnement court.
Arrivés à un point où l’on apercevait vaguement une terre sur l’horizon, le marin mit une chaloupe à l’eau et expliqua rudement à l’elfe qu’il ne pouvait prendre le risque de s’aventurer plus près.

C’est ainsi que, quelques heures plus tard, Kerbéros et Scorpionx -ainsi que moineau- arrivèrent dans les Landes, sur une île qui, elle l’apprit plus tard, se nommait l’île du Trepont.

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