[V] Chroniques d'un autre aventurier.

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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Varn
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[V] Chroniques d'un autre aventurier.

Message par Varn »

Un léger carnet, en lettres d'or sur la couverture de cuir Sinan: Varn


Sur la première page.


Aux aventuriers qui, trop curieux du sort d'autrui, parcoureront ce carnet.


Après quelques pages laissées vierges.


Après avoir parcouru quelques temps les contrées et contemplé l'égocentricité ainsi que le narcissisme dont les personnes foulant ses terres font preuve, je me permets moi aussi de laisser l'empreinte atemporelle de mon passage en Séridia.


Sur une nouvelle page.


Je ne saurais dire si la vie est juste ou injuste, je dirais tout simplement que je la vis.

On dit, de part les terres rocheuses battues par les vents dont je suis originaire, que la vie n’est juste que pour ceux qui la méritent.
Je ne suis pas de cet avis.

La leçon qu’on nous enseigne, si on sait lire entre les lignes et entendre au delà de la simple voix, est autre.
Le nécromant en tentant de redonner vie à une simple statue, à des dépouilles apprend au fur et à mesure de sa carrière à respecter la mort.
L’assassin, contrairement à sa réputation, n’est pas l’être sanguinaire et baraqué que l’on s’imagine, il ne pense pas décider de la mort d’autrui et ne s’en satisfait aucunement : tuer ou être tué là n’est pas son principe ; c’est un être avec toute sa dignité qui fait ce qu’il croit juste.
Le voleur n’est pas un scélérat sans foi ni loi qui vagabonde, il a ses propres règles, il croit qu’il faut rendre la vie injuste aux autres pour que la sienne soit juste.
Le peintre et le sculpteur ne sont pas des éternels rêveurs, ils représentent à leur façon le monde, tel qu’ils le voient, tel qu’ils l’entendent avec plus ou moins d’injustice.

Mais je m’éloigne du but de ce parchemin.

Je me nomme Varn et je suis un Sinan issu d’une famille prospère des hauts plateaux de l’autre côté de la mer.

Je vous aurais bien écrit un peu plus ce soir, mais j’entends Reca annoncer la soupe –son potage est d’une onctuosité divine quand il est encore chaud, et pourtant c’est une Elfe qui cuisine, et plus étonnant encore : qui tient la taverne dite « du Nain Joyeux », je trouve cela étrange !
J’écrirai quand j’aurais le ventre plein !
A demain.


[Le lecteur constatera que la suite n'est lisible que par le joueur et non l'avatar, merci donc de ne prendre en compte que le récit ci-dessus pour le RP]

On peut noyer d’encre tous les parchemins des landes, la vérité n’y est que peu souvent contée.

Le plus possédé peut laisser des récits de sainteté sur sa personne.

Je suis l’immatérielle, l’insaisissable, la vérité.
Et si vous m’entendez c’est que Leurs Mains ont fermé vos yeux depuis longtemps déjà car je n’appartiens qu’à ceux qui ne me cherchent plus.

Mais je laisse le Sinan se reposer.
Lorsqu’il se réveillera et qu’il écrira, je verrai bien si le mensonge est sa confession.
Peut-être trouverai-je alors utile de rectifier devant les âmes le vrai et le faux.
Dernière modification par Varn le 17 juin 2008, 18:59, modifié 1 fois.

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Varn
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Message par Varn »

Au dos de la page précédente.


Rien de mieux qu’une nuit de sommeil et qu’une matinée passée à rêvasser pour se remémorer et se décider à écrire son passé.

Je me suis souvenu du récit qu’un ami de la famille m’avait fait sur la cérémonie de ma naissance.

Sens le vent battre le flanc des monts, traverser ta fine veste, siffler à tes oreilles.
Ecoute les aigles et faucons veiller sur le peuple qui vit.
Imagine la flamme des cierges vaciller au rythme du sombre cortège.

Mains croisées, têtes encapuchonnées, les prêtres avancent.
Chacun d’entre ces trois Sinans représentent les cultes de chacune des Gildes.
Le vent s’engouffre par les rares orifices taillés dans la roche et joue une mélodie funeste.

Le maître de famille est tant connu que toutes les disciplines veulent faire de cet héritier l’un des leurs.
Encadré d’une femme à l’allure vengeresse, vêtue de vêtements aux couleurs sobres relevés par les nombreux bijoux qu’elle portait, et d’un homme à la carrure imposante, au charisme indéniable à l’air raffiné, ne portant que quelques bagues finement incrustées par ses mains expertes, le nouveau né se trouve au milieu du cercle de pierre
La voix des prêtres s’élève.

On présente à l’enfant à peine capable de se mouvoir trois présents : une dague dans son fourreau étincelant signe reconnaissable de la gilde des assassins, une essence de vie fraîche représentant la gilde des nécromants, et un sac de pièces d’or frappées du seau du Roi pour la gilde des voleurs.

S’en suit milles incantations et épreuves que le petit subit.

La nuit va bientôt céder sa place au jour, le destin du nouveau né est fixé : c’est le père qui annonce d’une voix forte.
« Les dieux ont fait leur choix ! Varn, fils aîné de ma famille, appartiendra à la puissante Gilde des nécromants ! »

On apporte l’essence de vie au dessus des draps où l’héritier s’est endormi.

Le silence se fait, les bougies s’éteignent, la cérémonie s’achève.

Le jour se lève, la vie reprend son cours, mais on sait que la nuit prochaine, de grandes festivités auront lieues pour accueillir le nouveau disciple de la nécromancie.
Ce récit, je m’en souviens, et le fait de l’écrire me fait frémir, comme si l'essence de vie trônait encore au dessus de moi.

J’appartenais donc à la fière Gilde des Nécromants étant le fils aîné de ma famille, choisi par les Dieux.

J’aurais pu être apprécié de tous si seulement mes deux cadets, Farn et Karn ne s’en étaient pas mêlés, mais ceci, je vous le raconterai après mon entraînement.

Mauvaise lecture.



Rusé Varn, intelligent Varn…

Mais il n’est pas celui qu'il estime tant, il est autre, et il le sait.

Cadet parmi les cadets, il a pris l’identité de son aîné.
Jaloux, il a voulu être le favori.
Sinan, il a utilisé ses dons reçus de son apprentissage dans la gilde des assassins.

Quelle suite va-t-il écrire, va-t-il continuer à t’enfoncer dans son mensonge ou rétablir un peu de la vérité ?

Il cherche quelque chose en ces terres, quelque chose qu'il a perdu, mais parviendra-t-il à ses fins…
Dernière modification par Varn le 14 juin 2008, 10:32, modifié 2 fois.

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Varn
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Message par Varn »

Sur une nouvelle page.


Je te sais impatient de lire la suite, petit curieux.

Comme le jeune nécromant a hâte d’invoquer sa première bête au lieu de lire des livres, comme l’assassin apprenti attend la veille de sa première quête, comme le voleur de rues qui en a assez des besaces de simples passants, je te sens prêt à saisir le carnet alors que je descends l’escalier pour vaquer à mes occupations.
Tu dévores chaque ligne avec la même voracité, Elfe, Nain, Galdur, Eldorian, Homme Bleu, Kultar.

Je mets des gants à chaque fois que je prends le carnet, j’espère que tu en prendras soin et que je ne le retrouverai pas dans le feu la prochaine fois que j’écrirai, ça me peinerai, être étrange.

Mais, si tu le veux bien, je vais poursuivre mon récit.
Si tu daignes encore le lire à présent !



D'une plume nouvelle, sur un parchemin vierge.


Comme tout Sinan qui se le doit, surtout lorsqu’il appartient à la Gilde des Nécromants, j’appris vite et bien cet art, étonnant mes maîtres de nuit en nuit.

Bientôt, on m’accorda l’enseignement du meilleur nécromant du clan, un des sept Conseillers du Roi.
L’honneur était immense et l’occasion unique, je m’accrochais et je suivis durant des années son entraînement.

Arrivé à l’âge de la majorité, soit les vingt-et-un fingeliens passés sous la protection d’un maître, j’eus le droit à plus de libertés et à plus de droits.

Je plains le petit peuple, ceux qui ne sont pas reconnus et ne sont que des êtres sans importances aux yeux du Conseil, de la main d’œuvre brute, peu chère et efficace.

Jusqu’alors, j’étais ni plus ni moins l’héritier de la famille Arn et respecté comme tel.

Mes parents avaient donné naissance à deux Frères, l’un plus jeune de deux fingeliens, et l’autre de cinq.

Le plus jeune, Farn m’enviait et me jalousait. Non pas que j’étais enviable, juste de part ma position : j’étais l’héritier et l’aîné, donc le plus important dans la famille selon la hiérarchie. Il appartenait à la gilde des Assassins, mais il n’eut droit qu’à des piètres enseignants qui le laissèrent vagabonder dans les rues du bas peuple et il délaissa peu à peu l’assassinat pour s’intéresser non plus à un seul culte, mais à tous.
Habile il aguerrit la puissance physique de l’assassin, la silhouette discrète du voleur et la puissance spirituelle du nécromant.
Il rassembla des êtres de son espèce et les monta contre moi.

Père mourut.

Lors des festivités où je devais recevoir ses titres et l’héritage, Farn intervint revendiquant des droits qu’il ne possédait pas.

L’opposition était plus nombreuse que je ne l’eus cru.
Mes hommes de main fidèles et moi-même étions encerclés.

Et rien… rien ne me rattachait à cette terre à présent.

J’avais toujours eu envie de voyager, de relever le défi dont la renommée avait traversée la mer.

Je me rendis.

Cette victoire facile ne lui plut pas.
Son orgueil de Sinan était blessé, il voulait mériter sa victoire.
Il me proposa un Duel à mort, cependant, il me demande cinq fingeliens de préparation, chacun se retira d’un côté de la terre rocheuse et s’entraîna pour la victoire.

Mais on est pas victorieux le ventre vide.
A la prochaine fois.



Voici donc où il en est arrivé…

Inversement des rôles.

Varn est en fait Farn, il a pris l’identité de son aîné en venant ici.
Farn n’a jamais fait partie de la gilde des Nécromants…

Farn le vagabond, Farn le surdoué, Farn le vil.
Farn le petit.

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Varn
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Message par Varn »

A la suite.


Et pendant cinq années, j’affûtais mes armes.

La date fixée approchait.
Chacun d’entre nous aurait le droit à une dague, les essences et ingrédients nécessaires à l’invocation de trois serviteurs et à rien d’autre.

L’arène n’était autre que la salle de cérémonie. Malgré la volonté de mon frère, je savais qu’il avait de la fierté et que ses compagnons n’interviendraient pas.

Il engagea le combat.

Sa silhouette fine évitait mes coups avec agilité et un sourire entraperçu entre deux attaques me prouva que son entraînement avait payé.
J’avisais une gargouille figée dans le marbre sur l’autel, une incantation la fit prendre vie, je me relevai et ne pensai pas avoir un retour de si tôt, mais le temps de cligner les yeux et la gargouille gisait à terre. Dans le regard vengeur de mon frère se lisaient la détermination et la victoire qu’il pensait sienne.
Il fit sortir de terre trois serviteurs morts-vivants. Encerclé, le premier me désarma, le second me fit tomber à terre et j’esquivai de justesse le coup du dernier.

Un chandelier me servit d’arme improvisée, et j’en embrochai un, tandis que l’autre m’assenai un coup dans le dos.

Mon frère ricanai, s’en était trop.

J’invoquai mes deux dernières créatures, un gobelin et un squelette qui combattirent les deux morts vivants pendant que je récupérai ma dague.

Une lutte au corps à corps entre Farn et moi commença.
Alors que l’attaque décisive semblait s’annoncer, le cadet s’élança avec ces mots « Adieux ».
Il s’empala sur ma dague et subit mon coup de plein fouet, il réussit à me blesser également.

Il se sortit la dague du ventre lui-même et tituba, alors que j’étais tombé à genou, crachant du sang.
Nos hommes de main respectifs nous entourèrent, furieux, ils sortirent lames et essences et s’entretuèrent jusqu’au petit matin.

Quand mère entra dans la salle pour se recueillir, Farn était encore vivant, et mes yeux restaient à peine ouverts.
Elle s’approcha de nous, et alors que nos mains se tendirent pour qu’elle nous relève, nous, son propre sang, sa vie, l’un reçut un coup de pied dans les côtes et l’autre une claque.
Elle nous traita d’indignes, et dit que se serait Xarn qui recevrait en conséquence l’héritage.

Depuis ce jour, déconfits, nous nous retirèrent et ne nous firent plus remarquer.

Farn tenta dix ans plus tard de prendre de nouveau l’héritage en assassinant Xarn, il échoua et s’exila lui-même, on ne sait où…

Quant à moi, je décidai de voyager jusqu’aux terres maudites.


Mais ceci, est une toute autre histoire, un autre jour peut-être.



Fascinant…

Fascinant de le voir parler de lui-même ainsi, a-t-il conscience que s’est exactement lui qu’il dépeint si péjorativement parfois.
Il relève son image oui, mais la laisse ternie, préférant l’image de son aîné.

Et pourtant d’aucune n’est glorieuse.

Ce qu’il n’écrira sans doute pas est qu’il retrouva son frère après son propre exil sur le chemin de Draia et le tua, il prit son identité par la suite et se fit appelé Varn par les siens.
Adieu le Farn ambitieux, en prenant le nom de son aîné il a décidé de changer.

A savoir si ce changement se fait en bien…ou en mal.

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Varn
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Message par Varn »

Au milieu de la page.


J’avais quasiment oublié le carnet, remercie, étrange aventurier qui me lit, le rat qui cherchait à en faire son repas et le tirant jusqu’à son trou m’a fait me lever pour lui tirer la queue et lui reprendre mon dû.

Mais il est temps d’achever mon récit, je suis sûr que tu ne voudrais pas attendre un peu plus, alors soit, je suis de bonne humeur, je vais satisfaire ton avidité de me connaître.



Au verso.


J’ai erré pendant dix fingeliens au travers des terres rocheuses que je chérissais tant.
Mais je n’étais plus vraiment chez moi.
Plus de fortune, plus de reconnaissance, plus de nom.

J’étais toujours accompagné de quelques amis sur le chemin, ceux qui se souvenaient de la belle époque.
Cependant, je me lassais du vent sec qui fouettait mon visage, j’avais envie de connaître de nouveau la prospérité, la popularité, loin de cet endroit qui m’était hostile.

Je fis part de mon envie d’escapade et beaucoup prirent peur et refusèrent de m’accompagner, seuls cinq acceptèrent et pendant deux fingeliens nous nous préparâmes au voyage.

Ayant fini les préparatifs, nous partirent vers la contrée eldorianne où selon les dires et autres ragots, un bateau mouillait régulièrement et embarquait quiconque avait envie d’aventure.

Habillés comme des Eldorians –leurs habits sont inconfortables et je trouve leurs bandeaux parfaitement inutiles- nous nous firent passer pour des bardes.

Après des mois de marche, nous arrivèrent à bon port.
Mais c’est là que notre identité véritable fut révélée, alors que mes hommes et moi-même passions un peu de bon temps à la taverne (je ne mettrai pas de détails), une des femelles que nous avions … enfin une femme vit une dague parmi nos vêtements et commença à poser des questions, nous prétextions que c’était pour notre sécurité mais le pommeau de l’arme était incrusté de pierres précieuses que le peuple eldorian ne connaît que très peu. Alors qu’elle commençait à trop se douter et que mes hommes commençaient à s’impatienter et à s’énerver, elle donna l’alerte et entourés de nombreux hommes armés nous ne purent que nous rendre.
Condamnés à baisser les armes, nous nous retrouvions emprisonnés.
Cinq années dans des cachots où la seule lumière provenait de la sortie de la grotte et le seul repas était un rat maigre et couinant cru et parfois quand la garde de monsieur le roi d’eldorian y pensait, on nous apportait quelques miches de pain.
Notre seule eau provenait d’un trou dans la roche d’où s’écoulait le liquide vital. Comme le vin des terres rocheuses me manquait, j’en venais à envier le soleil.

Un petit matin, un inconnu vint se présenter et se disant « représentant » de sa « majesté le roi », nous libéra.
Fous de rages, nous l’assommâmes et le laissant à son propre sort dans la cellule, nous prirent le premier bateau qui se présenta au port situé à proximité et nous enfuirent de cet endroit où nous étions traqués.

Quand mes hommes apprirent la destination du navire, les terres maudites, Draia, ils préférèrent se jeter par dessus bord.

Je débarquai donc seul sur les îlots.

Epuisé du voyage et vidé de mes forces par la malédiction.


Et c’est là que j’ai rencontré des êtres comme toi.
Peut-être en parlerai-je, sur un autre parchemin, si l’épidémie qui a touché les aventuriers me prend à mon tour.

Mais d’ici là.
Au déplaisir de te croiser.



Il ne racontera pas qu’il a tué la femme à la taverne avant qu’on donne l’alerte ni ses tentatives d’échapper à la garde, puis à la prison, et encore moins qu’il a tué ses compagnons qui refusaient de l’accompagner, aussi bien en terres sinanes que sur le bateau.

Et que partout où il est passé il a laissé un nom qui n’est pas le sien, celui d’un frère qu’il a tué lâchement avec du poison.

Rien ne laisse penser dans sa physionomie qu’un esprit complexe et habile se cache.

Mais, à quoi bon parler aux astres de ce qui est Vrai, alors qu’il n’y a personne qui n’entend. Personne pour rétablir la vérité mis à part Farn.

Alors je vais me taire, et laisser le silence prendre place, le mensonge flotter et puis qui sait ? Un jour peut-être reviendrai-je ?




Quelques pages vierges, et le carnet de cuir noir à la reliure d'or se referme.

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