Souvenirs d'un elfe des Steppes

Ici, l'on conte des chroniques relatives aux îlots centraux
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olbi
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Souvenirs d'un elfe des Steppes

Message par olbi »

Depuis déjà de nombreuses lunes, le jeune elfe vivait en Irilion et y avait découvert ces grandes étendues de glace. Et là , assis auprès d'un feu , son regard se perdant dans l'immensité blanche de ces lieux, des souvenirs dont il ignorait jusqu'à leur existence lui revinrent en mémoire.

Ne sachant ni pourquoi , ni comment , ni même qui avait altéré sa mémoire, il fit apparaitre une plume, quelques parchemins, ainsi que divers encriers au contenu de couleurs différentes afin de ne pas perdre de nouveau les quelques brides de son passé qui lui revenait.



Mes parents soupire , par une caractéristique qui m'est propre, je peux exactement me rappeller de ce qu'avait été leur vie avant ma venue. Loin d'être d'un rang important dans mon peuple, ils étaient tout de même respectés. Leur union en avait étonné plus d'un.


En effet mon père, que l'on pouvait qualifier de mage de second ordre, tomba désespérément amoureux d'une magnifique elfette. Cet amour etait partagé, mais...ma mère était de haute naissance. Il se trouvait qu'elle était la fille du couple de Mages Elfiques le plus prestigieux de notre communauté.


Je passe les détails qui ne sont en rien nécessaires pour la suite.


Bien que d'une sagesse incomparable, les parents de ma mère ne virent pas d'un bon œil cette union. Mais respectueux du choix de leur fille, ils acceptèrent non sans la mettre en garde contre diverses choses qu'elle devait savoir. Depuis lors, bien que respectés, ils vivaient légèrement à l'écart de la vie de notre peuple.


Je dis "notre" peuple , mais n'étant pas né je devrais dire "leur". Mais comme je l'ai dit précédemment je l'ai vécu sans être présent. Bon trêve de bavardages, revenons à notre sujet.


Donc , comme quelques couples à cette époque, ils s'apprêtèrent à ma venue. Comme traditionnellement chez les Hauts Elfes, lorsque leurs proches apprirent la nouvelle, ils célébrèrent l'heureux événement. Des poètes vinrent, comme cela se fait chez nous, écrire de nombreux poèmes, pendant que d'autres ressortaient de vieux parchemins relatant diverses légendes.


Marque un temps de réflexion en repensant à ces légendes venues d'un autre temps. Soupire et pour lui même se dit que certaines d'entre elles sont bien plus que de simples histoires, enfin dans un sens.


Les jours passèrent et le moment de la délivrance pour ma mère arriva enfin par une journée froide et sombre. Quelques-uns y virent un mauvais présage, mais n'en dirent mot. L'accouchement se passa mal car il y eut des complications. Au bout de plusieurs heures je vins au monde , laissant ma mère meurtrie de tout son être et plus morte que vive. Et là , parmi les mages soigneurs ce fut la stupeur. Le petit elfe qu'ils tenaient dans leurs bras était d'une pâleur extrême et avec des cheveux d'un noir des plus profonds. Chose qui jusqu'à ce jour ne c'était jamais vu dans notre communauté.

Pose momentanément sa plume et revit chaque moments qu'il vient de décrire.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 17:21, modifié 2 fois.

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olbi
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Sort de sa rêverie. Prends un peu d'eau elfique et se remet à l'écriture de ses souvenirs.

Mes parents, bien qu'étonnés par cette curieuse couleur de cheveux, m'aimèrent immédiatement. Enfin dans un premier temps en tout cas. Quand au reste de ma famille, ainsi que pour une majorité de notre communauté, la naissance d'un enfant Haut Elfe avec cette particularité était de mauvaise augure. En effet , parmi les plus anciens, certains se rappelèrent de certaines légendes venues d'un autre âge qui faisaient allusion à des êtres tel que moi. De ces légendes, bien qu'ayant dès ma naissance quelques aptitudes cachées, je n'ai jamais réussi à en connaitre la contenance. Et comme ces histoires sont très anciennes, il n'y en a aucune trace écrite.


Se rappelle de toutes les démarches , ainsi de tous les lieux qu'il a visité afin d'élucider ce mystère qui en ai toujours un pour lui actuellement. Soupire.


Quoiqu'il en soit, bien que les Hauts Elfes soient d'une grande sagesse, ils ne peuvent totalement ignorer les anciennes légendes. Les uns n'y prêtèrent que peu d'intérêt, quand aux autres ces histoires reflétaient une possibilité plus que probable d'évènements susceptibles de se produire.

Que redoutaient ils? Je l'ignore toujours, mais je recherche encore aujourd'hui des indices.

Une discussion s'en suivit concernant ce que j'allais devenir. Tous avaient leur opinion sur les mesures qu'ils devaient prendre afin de pallier aux différents futurs qui s'offraient à moi. Un conflit, si l'on peut appeler cela ainsi, naquit au sein de notre peuple. Les uns exigeant que je sois sous surveillance constante pour pouvoir agir rapidement au cas où lquelque chose se produise. Quant aux autres, ils considéraient que l'on devait me laisser vivre mon enfance comme n'importe quel elfton. Mes parents, me voyant avec les yeux de l'amour filial, ne prêtèrent aucune attention aux différentes mises en garde. Désireux d'éviter que ces discussions ne dégénèrent et d'un commun accord avec leur famille respective; mes parents décidèrent de quitter la communauté. Ce qui , soit dit en passant, était le désir de certains. Ils s'apprêtèrent donc pour un long voyage.


Prends une pause. Regarde la plaine gelée s'étendant à perte de vue devant lui et admire les reflets que le soleil couchant crée à sa surface. Sourit et décide de prendre un peu de repos avant de poursuivre sa transcription.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 17:28, modifié 1 fois.

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olbi
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A première vu vous pouvez croire que le titre est inaproprié sourit , mais un peu de patience vous comprendrez tout en tant utile.



Se réveille avant les premières lueurs du jour ayant eu un sommeil agité par quelques souvenirs encore flous. Ce fut d'ailleurs un cauchemar qui le réveilla, mais dont il ne se souvint pas. Après s'être rafraichit en faisant fondre un peu de neige et s'être sustenté de quelques fruits, il reprend son récit.


Les préparatifs pour le départ furent longs et fastidieux. Mes parents, aidés par leur famille proche, s'occupèrent dans un premier temps de faire l'inventaire de l'indispensable à emmener. En effet, ne pouvant tout porter et ne sachant combien de temps durerait leur voyage, ils furent obligés de laisser une grande partie de leurs affaires. Non rancuniers, ils offrirent ce qu'ils n'emportaient pas, à tous ceux en ayant l'utilité. Leur habitation fut offerte à un jeune couple qui venait de se mettre ensemble.

Leur départ était définitif, ils ne comptaient pas revenir s'installer auprès des leurs de sitôt. Le grand jour arriva, et c'est par une froide mais sèche journée d'hiver qu'ils firent leurs adieux aux quelques personnes présentes venues leur souhaiter bonne chance.

Comme beaucoup de villages elfiques, mes parents habitaient dans une charmante partie d'une forêt ancestrale où certains arbres semblaient aussi vieux que les Landes elles mêmes. Les premiers jours de voyage furent assez aisés. Nous nous trouvions toujours dans notre forêt, même si cette partie nous était peu familière. Et puis en ces lieux, nous trouvions encore de quoi subvenir à nos besoins sans avoir à empiéter sur les réserves que nous avions fait à notre départ.

Désolé n'étant pas en âge de faire quoique ce soit, je devrais dire mes parents ou ils. Mais je l'ai vécu d'une autre façon qui sera développée plus tard.

Le voyage prit une autre tournure lorsque nous fûmes en vue des premières montagnes, lieu que l'on savait occupé par les nains.


Entend l'appel au loin de l'un des siens et pose sa plume. Met les parchemins en lieu sur et se téléporte auprès de cet elfe, ne laissant que de légères fumées blanchâtres et une sensation de froid là où il se trouvait.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 17:37, modifié 1 fois.

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olbi
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A son retour auprès du feu, il se rend compte que ce dernier s'est éteint durant son absence. Il prononce quelques mots afin que le feu reprenne et y ajoute des branches pour l'entretenir. Ceci fait, il se rassoit, reprend sa plume et les parchemins afin de poursuivre son récit.

Ou en étais je ? Ah, oui.

Notre progression se fit plus lente. D'une part parce que nous commencions à entamer la montée, et d'autre part car nous faisions attention de ne pas nous faire repérer par les nains. Le décor autour de nous était différent, nous quittions peu à peu le couvert rassurant des arbres à feuilles caduques. Notre forêt faisait place à des espaces plus clairsemés essentiellement composés de conifères. Ces derniers faisaient de bien piètres lieux de repos pour les elfes que nous étions et nous couchions pour la plupart du temps à même le sol sur des peaux d'ours bruns.


Pense à ces peaux et se dit qu'elles leur ont été fortes utiles plus tard.


Les jours et les nuits se succédèrent sans que nous ne rencontrions âme qui vive, a part les quelques animaux dont la compagnie nous faisait partiellement oublier la dureté du voyage. Heureusement, il y avait encore dans ce paysage quelques arbustes à baies comestibles, ce qui nous permit de conserver intacte nos provisions.

Les arbres se firent de plus en plus rares jusqu'à totalement disparaître. Dès ce moment là , nous étions dans la région des nains à proprement dit. Mon père décida, pour ne pas attirer l'attention sur nous , de voyager de nuit, ce que nous fîmes. Tout se passa pour le mieux durant quelques lunes , même si la montée devenait de plus en plus pénible. Nous eûmes la joie d'arriver par une magnifique nuit de pleine lune aux bord d'un petit lac. Premières verdures que nous voyions depuis notre ascension. Nous étions tellement éblouis par la beauté de ce site, que nous passâmes le reste de la nuit assis auprès de l'eau. Les lueurs de la lune se reflétaient sur la surface calme des eaux et donnaient une couleur argentée aux cheveux de mes parents, et même les miens avait un aspect moins sombre. Sourit en repensant à cet instant de paix. Ce jour là nous sommes restés nous reposer ici, près du lac.Ce fut une sage décision sachant ce qu'il nous restait encore à parcourir.

S'arrête et contemple la lune qui est apparue sans qu'il s'en rende compte. Elle est pleine et comme avec le lac, ces reflets sur la glace lisse qui s'étend à perte de vue, donne à ses cheveux une teinte plus douce. Pose sa plume afin d'admirer ce qu'il a devant les yeux tout en repensant à cette autre nuit et ce qui arriva par la suite.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 17:48, modifié 1 fois.

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olbi
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Sort de sa rêverie et reprend.


Aux premiers rayon de lune, ma mère me réveilla afin que nous puissions continuer notre ascension. Quant à mon père, ayant plus tôt entendu des bruits, il s'était absenté pour voir ce qu'il en était, nous l'attendîmes donc patiemment en préparant nos affaires.


Quelques instants passèrent après que nous eûmes fini ma mère et moi, lorsque mon père revint près de nous, le visage fermé et préoccupé. Bien qu'il ne nous dit rien, je sus ce qu'il venait de voir grâce à ce petit don que j'avais à l'époque. Nous étions près d'une source d'eau et, bien entendu, qui dit eau dit possibilité d'êtres vivants dans les environs proches. Lorsque mon père avait entendu ces bruits , et sachant que nous nous trouvions en territoire nain, il avait la quasi certitude d'être proche de l'entrée d'une grotte où des nains avaient bâti l'une de leurs villes. Et la découverte qu'il fit n'était pas faite pour nous rassurer. En effet nous nous trouvions bien à proximité d'une telle ville. Le seul problème étant qu'elle était d'une importance suffisante pour que l'entrée soit gardée par quelques guerriers nains armés et que le chemin que nous devions emprunter n'en était guère éloigné. Ne voulant affoler ma mère et ne me croyant pas en âge de pouvoir comprendre quoique ce soit, il préféra ne rien dire lors de son retour au lac.


Prend une courte pause afin de se restaurer de quelques fruits. S'aperçoit que son encrier est quasiment vide et que sa plume a besoin d'être changée. Fait apparaître une nouvelle plume et poursuit.

Bien que soucieux, mon père décida de reprendre notre ascension, nous partîmes donc en laissant derrière nous ce havre de paix. La montée se fit plus lente qu'à l'accoutumée et ma mère s'en étonna, mais voyant l'air soucieux de son mari elle comprit aisément que l'endroit devait être plus dangereux pour nous. Elle ne croyait pas si bien penser. Nous n'avions pas parcourut une grande distance lorsque des bruits se firent entendre derrière et devant nous.

N'ayant plus d'encre, arrête son récit et part à la recherche d'un vendeur de livre. En chemin décide de faire un détour afin de rendre visite à quelques amis et laisse en l'état son histoire pour aujourd'hui.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 17:58, modifié 1 fois.

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olbi
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Revenu à la nuit tombée dans ces plaines glacées où il a élu domicile, il se rassoit sur sa peau de bête. Fouille dans son sac à la recherche de l'encre lui ayant fait défaut plus tôt dans la journée, la trouve. Ouvre l'encrier, prend sa plume et son parchemin. Après une relecture rapide, reprend le récit.



Nous nous retrouvions encerclés. Bien que tous les deux Mages Elfiques, mes parents préférèrent attendre de voir la suite des événements avant de tenter quoique ce soit. Nous ne tardâmes pas à voir apparaitre les premiers nains. Ils étaient lourdement armés de haches, l'une des fiertés de leur peuple, et protégés par d'étincelantes armures fait dans un matériau inconnu alors des elfes.

Bien qu'étant de deux peuples différents, nous nous comprenions aisément, de plus leur attitude indiquait leurs intentions. Les guerriers nains étaient surpris de voir des elfes dans leur région et , sous la menace, nous demandèrent de les suivre. Nous fûmes donc emmenés devant l'un de leur chef. Il faut savoir, pour bien comprendre la situation,que les elfes et les nains n'étaient pas...comment dire... dans les meilleurs dispositions les uns envers les autres.

Je pourrais ici vous raconter les diverses mésaventures qui transformèrent deux peuples amis en ennemis, mais ce serait trop long. Sachez seulement que, bien que les guerres soient momentanément finies à l'époque, la méfiance et la rancune étaient de mise entre nous.

Donc comme je le disais , nous avons été emmenés devant l'un de leur dirigeant. Ce dernier d'un âge avancé et dont le regard traduisait une sagesse peu commune, même pour des elfes, nous reçut avec circonspection et méfiance. Il nous regarda longuement avant de prononcer un premier mot qui fut d'ailleurs dirigé à l'encontre de ses hommes. Bientôt, nous vîmes arriver de quoi nous restaurer un peu ce qui entraîna une grande surprise de notre part. La méfiance étant réciproque, ma mère lança discrètement un sort sur la nourriture afin de s'assurer qu'elle n'était pas empoisonnée. Elle ne décela rien et par voie télépathique en avertit mon père, nous commençâmes alors à manger. Le chef nain attendit patiemment et après nous avoir de nouveau dévisagé commença à nous interroger sur les raisons de notre venue dans cette contrée. Mon père lui raconta donc ce qui avait motivé notre départ, le nain posa à ce moment là un long regard sur moi, son visage ne laissant paraître aucune émotion. Et ce jour là, je sus que mon don fonctionnait aussi sur les autres peuples que le mien. J'appris beaucoup dans ce simple regard, ce qui m'aidera par la suite.

Arrivé à la fin du récit, mes parents se turent et attendirent les réactions du chef. Cette dernière se fit attendre quelques instants, son regard nous jaugeait afin de vérifier la véracité de l'histoire qu'il venait d'entendre. Il allait enfin prendre la parole quand, soudain, surgit d'un couloir annexe à la salle l'un des guerriers qui nous avaient interpellé. Ce dernier avait avec lui nos sacs de voyage et montra la découverte qu'il venait de faire en fouillant dans nos affaires. Le chef regarda et son air s'assombrit. En l'observant et sachant ce que contenaient nos sacs, nous savions qu'il venait de mettre la main sur les armes que nous transportions avec nous.


Fourbu de fatigue, pose sa plume et s'endort.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 18:38, modifié 1 fois.

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olbi
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Les premiers rayons du soleil pointaient à l'horizon donnant un aspect particulier à la neige. Ayant passé une nuit agitée, commence par se désaltérer et se sustenter. Reprend sa plume avant de partir en récolte.


Les sacs contenaient trois magnifiques épées enfermées dans des fourreaux recouverts de runes et d'une dague identiquement protégée. Deux des épées étaient à mes parents. La troisième m'était destinée pour plus tard quand je serais en âge, quand à la dague, c'était pour mes jeunes années. Voilà la découverte que fit ce guerrier. Leur chef venant d'en prendre connaissance reporta son attention sur nous. Il savait que même armés trois elfes dont un enfant, que dis je, un bébé, ne pouvaient rien tenter. Mais il connaissait les pouvoir des Mages Elfiques, et rien ne lui disait qu'il n'avait pas affaire à deux d'entre eux. De plus en tant que chef, ses guerriers attendaient une réaction de sa part.

C'est en ce jour que je pris pleinement conscience de mon don particulier. Pour faire simple, sachez qu'entre elfes nous parlons longuement par télépathie. Cette façon de communiquer est innée, et je ne faisais pas exception à la règle. Cependant mon esprit pouvait s'insinuer plus profondément. En regardant ce chef nain, qui ne portait guère d'attention à l'enfant inoffensif que j'étais, je vis en lui non seulement ses pensées et ses doutes, mais aussi bien plus. C'est de cette manière que j'appris comment, dans sa jeunesse, il fût secouru par un elfe de notre peuple dont le nom m'échappe aujourd'hui.

Il ne me restait maintenant qu'à pouvoir exploiter cette faille. Seulement voila, je ne pouvais parler à cette époque que par télépathie et mes parents l'ignoraient. Je jugeais préférable d'ouvrir mon esprit à mon père, ma mère ayant de tant à autre des regards étranges à mon encontre. Je lui révélais donc ce que je venais d'apprendre. Lorsque mon père entendit pour la première fois la voix de son fils, ne fusse que par télépathie, il fût étonné mais cacha le mieux qu'il put ce fait. Il m'écouta tout en gardant les yeux fixés sur le chef lui faisant face. A la fin de mon récit, il prit la parole en s'adressant à l'assemblée de nains présent ( Bizarre mais à ce moment là, nous ne vîmes aucunes naines). Il expliqua donc qu'il était normal qu'un couple avec un enfant en bas âge, dit il en me regardant, aient dans leur bagages de quoi se défendre.
Il rappela au passage que des elfes, à maintes occasions, avaient aidé des nains dans le besoin et ceux malgré leur inimitié. Mon père s'arrêta afin de voir l'effet de ses paroles sur l'assistance.

Le nain qui nous faisait face, donna quelques ordres à ses guerriers qui obtempérèrent sans discuter. Puis se retournant vers nous, s'excusa d'avoir douté de nous , bien qu'ayant toujours un air sceptique, et nous pria de bien vouloir nous rendre dans ce qu'ils appelaient le quartiers des" invités". En fait une simple pièce composée en tout et pour tout d'un lit et d'une table. Ils avaient amené spécialement pour moi un petit lit. Ce n'était pas une cellule, nous n'étions pas prisonniers, simplement nous n'avions pas l'autorisation de sortir de cette pièce avant d'avoir revu leur chef. Pas une cellule, pas une cellule? Ils en avaient de bonne eux, imaginez des elfes avec un lit à la taille d'un nain. Mais bon passons, nous attendîmes alors quelques jours. Et durant cette attente, curieusement, on nous apportait de quoi manger en respectant nos gout si différents de ceux des nains.


Regarde l'horizon et s'aperçoit que le soleil est déjà haut. Pose rapidement sa plume , referme l'encrier et prend sa pioche afin d'honorer sa commande.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 18:57, modifié 1 fois.

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olbi
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Reviens de sa journée de travail et bien que fatigué, ressort encrier, parchemin et plume. Avant de reprendre son récit il se restaure de quelques fruits. S'apprête à écrire lorsqu'il se rend compte que le parchemin est taché par les fruits qu'il vient de manger. Ressort un autre parchemin et reprend la suite de ses souvenirs.


Quelques jours passèrent avant que nous soyions emmenés à leur chef. Une petite escorte nous emmena devant lui, elle n'était composée que de cinq guerriers. Arrivée dans ce que l'on pourrait appeler les quartiers privés du chef, il demanda à ses hommes de nous laisser seuls. Ils obtempérèrent non sans émettre quelques objections qu'il balaya d'un simple regard. Lorsqu'il fut certain que nous étions bien seul, il regarda mes parents et, chose surprenante, leur demanda de s'assurer, grâce à leur art, que personne ne pourrait entendre la conversation qui allait avoir lieu. Mon père n'étant pas spécialisé dans ce genre de magie, demanda à sa femme de créer une sorte de bouclier mental tout autour de la pièce, ce qu'elle fit.

Rassuré que rien ne filtrera en dehors de cette pièce, le nain nous parla franchement. Il commença par se présenter - je n'arrive pas à me souvenir de son nom - et nous dire les raison de notre "captivité". Nous écoutâmes silencieusement ce qu'il avait à nous apprendre. Tout d'abord, il nous raconta ce qu'il avait vécu étant plus jeune, ce que j'avais vu dans ses souvenirs. Ensuite, il admit ne pas ressentir les mêmes sentiments que la majorité de son peuple à l'égard du notre, ce qui nous rassura grandement. Nous étions bien ici en tant qu'invités et rien d'autre, mais de part sa position dans son peuple, il devait donner le change à ses hommes. Mon père assura que nous comprenions bien la situation, et à son tour nous présenta. Quand il en vînt à moi , il me présenta sous le nom d'Obi, ce qui me surpris grandement vu que ce n'était pas le mien. Il avait bien entendu fait de même pour lui et sa femme, là aussi il avait donné de faux noms.

De faux noms? oui et non. En effet, je ne sais pas s'il en est de même dans les autres communautés de mon peuple, mais dans la mienne, seule la famille proche connait nos vrais noms. Pour un elfe, donner son nom elfique revient à mettre sa vie entre les mains de celui qui le connait. Je m'explique. Étant versé dans la magie, le peuple elfique à une certaine résistance naturelle, nous pourrions dire innée, aux sorts d'envoutements. Afin de ne pas succomber à un tel sortilège, qui nécessite la connaissance du nom de la personne pour être lancé, nous utilisons dans la vie courante un nom d'empreint. Ceci étant dit, vous comprendrez aisément que les cas de "possession" sont extrêmement rares chez nous. A l'heure de notre mort, afin qu'il soit possible d'être renvoyé sur la terre pour remplacer un des membres de notre lignée qui a péri, notre nom elfique doit être prononcé et c'est pourquoi nous portons sur nous un objet où il est inscrit en langage elfique.


Ces civilités étant faites, et connaissant le chemin que nous devions emprunter, le chef nous expliqua que pour le moment nous devions rester parmi eux dans cette montagne. En effet, nous étions en plein hiver et la route que nous projetions d'emprunter était pour l'heure infranchissable, nous décidâmes alors de patienter et acceptâmes l'hospitalité de son peuple. C'est ainsi que nous passâmes donc l'hiver, les nains s'habituèrent peu à peu à nous et nous découvrîmes chez ce peuple des us et coutumes que nous ignorions d'eux. C'est à cette époque que grâce à ma faculté spéciale, j'appris les durs métiers de récolteur et de forgeron. Dans un premier temps, en sondant leur esprit, puis vers la fin de l'hiver, en les regardant faire.


Se remémore ce lointain passé en ce demandant ce qu'il est advenu depuis lors de ce chef et de ce peuple nain qui fut si chaleureux avec les étrangers que nous étions. Laisse pour quelques temps sa plume et se plonge dans une méditation.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 19:14, modifié 1 fois.

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olbi
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Un bruit suspect le sort de sa méditation. Il regarde aux alentours et n'aperçoit rien. Il décide donc de reprendre l'écriture de ses souvenirs.


Les jours passèrent sans incident notoire. Seul fait marquant de cette période, en dehors du fait que j'engrangeais des connaissances sur l'extraction et l'utilisation des minerais et minéraux, arriva un jour de grand froid. La journée avait débuté de façon normale, mes parents m'avaient emmené prendre l'air à l'extérieur de la grotte. C'était un jour comme il en existe souvent en hiver dans ces régions, un vent glacial et un ciel couvert annonciateur de prochaine tombée de neige. Même pour un elfe, dont la résistance aux température extrême est élevée, ce froid ankylosait les membres et empêchait quiconque de parcourir de longues distances sans se mettre régulièrement à l'abri. Dans de telles conditions, nous ne restâmes pas longtemps dehors et de retour à la grotte quelque chose semblait suspect. Je décelais une créature qui m'était encore inconnue à l'intérieur, et de l'effroi de la part de certains nains, les plus jeunes. Je transmis immédiatement ce que je savais à mon père. Ce dernier, toujours aussi surpris, prévint ma mère du danger. Ils décidèrent de me mettre à l'abri et me cachèrent dans un excavation attenante à l'entrée de la grotte.

Avant d'entrer dans la grotte, ma mère lança un sort de protection sur eux afin qu'ils ne courent que peu de risque. Le froid, sans doute, avait fait qu'un ogre des montagne était venu chercher refuge par ici et que l'odeur d'êtres vivants l'avait tout droit conduit à la grotte des nains. Comble de malchance, à ce moment là, la plupart des nains étaient partis à la chasse et seuls étaient restés les plus jeunes, les femmes et les vieillards. Donc à leur arrivée devant l'horrible scène qui se déroulait devant leurs yeux, ils commencèrent par isoler le monstre dans un champ de protection dont il ne pouvait pas s'échapper. Ensuite, ils s'occupèrent rapidement des cas les plus graves et confièrent les blessés légers aux soins des leurs. Ils devaient faire vite car, le sortilège n'avait qu'un effet limité dans le temps. Tous ceux qui ne pouvaient combattre furent éloignés du combat qui allait bientôt reprendre. La protection se fissurait et l'ogre allait être libre d'un moment à l'autre, sans plus attendre mes parents se portèrent en soutien des jeunes combattants qui faisaient leur baptême du combat, et quel baptême! Ma mère s'attela à protéger les combattants grâce à des sorts de bouclier et mon père à les rendre plus fort et plus rapide qu'ils ne l'étaient déjà. Et soudain, alors qu'ils n'avaient pas fini de préparer les guerriers, on entendit le champ de protection céder et l'ogre hurler fou de colère et assoiffé de violence et de sang.

Il resta là, pensif, l'esprit en d'autres lieux et à une autre époque. Revoyant ses parents, une larme coulant lentement le long de sa joue. Cette dernière gela rapidement et il ne bougeait toujours pas, perdu qu'il était dans ses souvenir qui affluaient.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 21:37, modifié 1 fois.

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olbi
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Il repris conscience de ce qui l'entourait et poursuivit sa narration.

Rien ne semblait arrêter la fureur de l'ogre. Les guerriers nains , si jeunes et pourtant si braves, se jetaient à corps perdu dans la bataille. Leurs haches entaillaient le monstre, mais pour chaque coup reçu, un nain tombait grièvement blessé. Ces derniers étaient évacués dans un lieu plus sûr afin d'y recevoir les premiers soins. Ma mère se trouvait à leur coté et fit se jour là, grâce à son art, des guérisons que l'on pourrait qualifier de miraculeuses.

Mon père, quand à lui, était resté avec les quelques guerriers indemnes qui restaient encore debout. Voyant que la situation devenait de plus en plus désespérée, il tenta un sort très ancien qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser. Il avait besoin de quelques minutes afin de pouvoir se concentrer et de lancer l'incantation, le peu de guerriers nains encore valides se débattaient avec l'espoir que les plus experts des leurs reviennent incessamment de leur chasse. Cette ardeur guerrière laissa le temps nécessaire à mon père pour ce qu'il voulait entreprendre et permit aussi d'affaiblir l'ogre. Tout en lançant le sort, des stalactites de pierre se formèrent au-dessus du monstre. Les guerriers comprirent immédiatement qu'ils devaient faire en sorte de le maintenir à ce niveau là. Dans un fracas assourdissant, ces pointes acérées de pierre se détachèrent et vinrent s'écraser lourdement sur l'ogre. Ce dernier, dans un ultime effort de vengeance envers le responsable, tenta de se saisir d'une de ces stalactites et la projeta contre mon père. Il n'eut pas le temps de réagir à cette attaque et s'apprêta à l'impact mortel, lorsqu'il vit une ombre passer devant lui au même moment. Le râle de l'ogre se tût, il était enfin bel et bien mort. De nombreux guerriers y avaient laissé la vie et mon père, dans l'attente de sa mort, rouvrit les yeux et il s'aperçût que l'un des jeunes guerriers nains avait utilisé son propre corps comme bouclier afin de le protéger. Il s'approcha lentement de son sauveur pour tenter de le soigner. Peine perdue. Il mourut là, dans ses bras, et dans un dernier souffle dit à mon père :

Aujourd'hui est un beau jour pour mourir. Ne soyez pas peiné pour moi, car j'ai donné ma vie pour l'un des miens. Lors de ce combat, vous n'étiez plus un elfe, mais un compagnon d'arme.

Les personnes présentes virent des larmes couler sur le visage de mon père lorsqu'il se retourna vers eux. Sans un mot il quitta le lieu du combat, laissant les nains à leur peine et aux rites à pratiquer pour leurs morts. Ma mère resta auprès des blessés afin de continuer de leur prodiguer des soins pendant que lui, sortait de la grotte. Il se dirigea vers l'endroit où, peu de temps avant, mes parents m'avaient caché. Arrivé à ma hauteur, il s'arrêta et me regarda intensément, de ce regard que l'on a lorsque l'on sait que l'on a failli ne plus revoir ce qui compte le plus à nos yeux. Je ressentit sa détresse et lui envoya télépathiquement tout l'amour que j'avais pour lui , ainsi que mon soulagement de le voir devant moi, vivant. Il avait déjà une idée sur les petits dons cachés que j'avais et sut que je venais de vivre la scène de combat. Afin de nous rassurer mutuellement, il me prit dans ses bras, nous restâmes comme cela quelques instants. Puis, au loin, nous entendîmes le bruit de nombreux pas de personnes en armes, c'était les guerriers nains qui revenaient de leur chasse. Les bruits que nous entendions alors étaient ceux d'une troupe contente de sa chasse et heureuse de revenir près des siens. Mon père me garda dans ses bras et décida qu'il était tant de rentrer dans la grotte. La joie de ces hommes qui arrivaient, allait bientôt laisser place à un autre sentiment, nous le savions tout les deux.


Repensa à cette époque et s'interroge sur les relations qui existent ici, dans les îlots centraux, entre ces deux peuples. Sourit tristement, mais l'espoir ne le quitta pas. Rangea l'ensemble de son matériel d'écriture et sortit profiter de cette splendide journée qui s'annonçait.
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olbi
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Après une journée des plus enrichissante, s'assoit sur sa peau d'ours afin de méditer un peu. Se ravise et reprend parchemin, plume et encrier.


Nous étions donc déjà dans la grotte auprès de ma mère quand les hommes entrèrent, un silence de mort régnait dans toutes les parties de la ville. Leur chef, en tête de la troupe, aperçut le premier le cadavre de l'ogre et comprit ce qui avait dû se passer. Il convoqua de suite quelques guerriers parmi les plus expérimentés afin de faire une ronde à l'extérieur pour vérifier qu'il n'y avait rien d'autre dans les environs proches. Quand aux autres, ils allèrent dans un premier temps voir leurs proches pour s'enquérir de leur état, puis ils rejoignirent les blessés pour apaiser leurs souffrances. Durant cette nuit là, beaucoup de jeunes guerriers nains succombèrent de leurs blessures malgré les soins conjugués de mes parents et de leurs soigneurs. La nuit fut longue et exténuante pour tous . Ce n'est qu'au petit matin , quand ceux qui avait pu être soignés étaient hors de danger, que tous prirent quelques heures de repos et que nous entrâmes, mes parents et moi, en méditation.

Après ces quelques heures , le chef nain écouta les dires de tous sur les événements qui s'étaient déroulés la veille. Une fois ceci fait, il nous convoqua afin de s'entretenir avec nous sur différents points. Tout d'abord, il voulut savoir comment l'ogre avait pu arriver jusqu'ici. Nous sentions la question sous-jacente, mais nous ne pouvions que lui dire la vérité, ce que mon père fit. Ensuite, un sujet dérangeait l'ensemble de son peuple, c'était le fait que mes parents aient usé de magie sur eux. Et certains attribuaient la mort des leurs à cette magie qui aurait diminué les force des combattants. Mon père ne dit rien , il repensait aux paroles de ce nain qui était mort pour lui. Le regard légèrement dans le vague, il répondit au chef que leur magie , loin d'avoir affaibli les guerrier, leur avait donner plus de vigueur et de force et que sans elle, sa femme n'aurait pas pu sauver bon nombre d'entre eux. Il ajouta que pour des personnes dans le chagrin et ignorant les subtilités de cet art, il était facile d'accuser à tort mais que si cela devait être refait, ils le referaient. Nous savions que les nains avaient des doutes quant à la magie et des réticences à ce qu'on l'utilise sur eux, mais la veille cela s'était avéré indispensable. Il s'excusa humblement d'avoir usé avec sa femme d'un tel procédé qui pourtant avait sauvé beaucoup de vie.

C'est à ce moment là, qu'un des jeunes guerriers entra après s'être fait annoncer. Il discuta longuement avec son chef. De ce que je pus savoir, il lui relatait ce qui s'était passé à la fin, et les paroles du nain mourant pour l'elfe qu'était mon père. Une fois l'entretien fini, il se retourna vers nous et avant de franchir le seuil de la porte adressa un regard empli de reconnaissance à mes parents. Notre hôte prit quelques instants avant de reprendre la parole, ce qu'il venait d'entendre dissipait les soupçons qu'il nourrissait à notre égard. Il repris donc, d'une voie plus "amicale" , en nous demandant de ne plus recommencer de telles choses sur son peuple sauf en cas d'extrême urgence, sous entendu l'utilisation de la magie nous était interdite.

Ce jour là, nous eûmes les honneurs de la table, enfin mes parents. Chaque jeune relatant sa version du combat, sans qu'aucun n'oublie l'aide qu'ils avaient apporté. Ils en furent tous les deux très émus et l'entente entre nous et cette communauté de nains fut plus franche et plus enrichissante à compter de ce moment là. En effet, certaines zones qui nous étaient inaccessibles avant nous furent ouvertes. Ce qui me permit, comme je le disais précédemment, d'apprendre les rudiments de l'extraction et de la transformation des minerais et minéraux.

Il arriva le jour tant attendu, l'hiver se finissait et le printemps était à nos portes. C'est par une belle journée ensoleillée mais fraiche que nous prîmes congé de nos hôtes. La séparation fut plus dure que ce que chacun d'entre nous aurait pu imaginer. Et c'est avec regret que nous reprîmes l'ascension en direction de cette future demeure qui nous attendait.


Se rappelant ces adieux comme s'il les revivait, il laissa vagabonder son esprit sur cette splendide étendue de glace et son regard se posa machinalement sur l'entrée d'une grotte non loin de lui.
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olbi
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Après ce moment de rêverie, il reprit en gardant une pointe de nostalgie son récit.

Nous étions donc partis de cette grotte où nous avions trouvé une amitié certaine avec un peuple dont nous étions ennemi. Quoiqu'il en soit, nous avions donc repris la route, plutôt devrais-je dire l'ascension. Nous étions donc au printemps, le temps était au beau fixe mais frais. Au bout de plusieurs journées de marche, nous finîmes par nous retrouver sur un plateau semi-désertique et entièrement recouvert de neige. Il était plus que probable que le lieu où l'on se trouvait avait cet aspect tout au long de l'année. La faune ne se composait que de loups, de lapins blancs et de quelques ours , en tout cas à première vue. Quant à la flore, ce semi-désert de glace et de neige ne lui permettait pas d'être prolifique. Mais il y avait quand même de quoi subvenir aux besoin de trois elfes.

Nous décidâmes de partir en exploration afin de trouver l'endroit le plus propice à un campement. L'ascension et les journées de marche qui avaient suivi, avaient eu raison des dernières forces de mes parents. Après quelques heures de méditation , nous reprîmes notre exploration des lieux en poussant plus avant dans cette nouvelle contrée.

Nous ne tardâmes pas à tomber sur un village composé d'igloos et de tentes en peaux de bêtes. Les quelques bâtiments construits en dur étaient, nous le supposions, importants dans cette communauté. Nous étions très loin de chez nous, de notre foret, et nous ne savions pas qui pouvait vivre en ces terres que nous découvrions. A notre approche, nous entendîmes des hurlements de loups et quelques personnes sortirent de leurs demeures. Ces êtres étaient d'une stature impressionnante, d'une taille des plus imposante et d'une carrure très forte, ils avaient l'air de véritables force de la nature. Les femmes ressemblaient aux hommes, à la seule différence des cheveux qu'elles portaient très longs. Nous vîmes quelques loups, ceux qui avaient hurlés à notre approche. Ils étaient attachés pour la plupart, bien que certains d'entre eux se promenaient librement dans le village. Ces derniers se portèrent rapidement vers nous en montrant les crocs. Nous étions en territoire inconnu, devant un peuple inconnu ou juste par écrit mais jamais rencontré et nous ne pouvions plus faire quoique ce soit. Nous restâmes là, immobiles, dans l'attente que l'un d'eux viennent à nous.


Ces premiers souvenirs de cette contrée, qui fut à une époque sa terre d'accueil, son chez lui, le plongèrent dans un état de nostalgie. Il entra ainsi en méditation et ne repris pas sa plume et son parchemin dans l'immédiat.
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olbi
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Plusieurs lunes se sont écoulées et des souvenirs plus nets lui sont apparus. Il se décida à reprendre son récit, celui de sa vie. Il ressortit les manuscrits qu'il avait soigneusement enveloppés afin qu'ils ne se détériorent pas et reprit sa plume et son encrier.


La première chose qui attira mon regard d'enfant, ce fut les loups...ils avaient quelques choses d'étrange, leurs yeux n'exprimaient ....rien. Je notais cette particularité et mon attention se reporta sur mon père car l'un des habitant se présenta devant lui.

Nous avions un peu de mal à comprendre ce qu'il nous disait, même mes dons n'étaient guère efficaces dans ce cas. Nous avons quand même réussi à apprendre que ce peuple était les Galdurs, ce qui fit frissonner mes parents. En sondant légèrement leur esprit je compris pourquoi, mais loin de m'effrayer, cela m'intrigua. Ce peuple était réputé pour sa force, un peuple de guerriers principalement, où les femmes étaient aussi fortes au combat que les hommes. De plus, certains d'entre eux pratiquaient quelques chose contraire aux coutumes de mon peuple...la nécromancie. Ce dernier point expliquait la sensation étrange que j'avais eu en observant certains des loups présents . Ceux qui étaient en liberté n'étaient rien d'autre que des créatures sans âme qu'un nécromant avait fait revenir d'entre les morts, alors que ceux qui se trouvaient attachés étaient bel et bien vivants.

Ils semblèrent décontenancés, sans que nous sachions pourquoi, enfin dans un premier temps. Puis, voyant que nous avions du mal à nous comprendre, l'un des guerriers partit derrière l'une de leurs habitations et en revint accompagné d'un elfe....un elfe noir. Ce nouveau venu nous dévisagea, mes parents et moi, puis dans une langue elfique que nous comprenions, bien qu'elle fut quelque peu différente de la notre, il nous apprit qu'il était un prisonnier et que sa longue captivité lui a permis de comprendre et parler le Galdur. Son peuple vit à quelques distance de ce campement, et la guerre entre ces deux peuples pour la possession des terres dure depuis bien longtemps déjà. Nous voyions bien que des questions lui brulaient les lèvres, mais il n'en posa aucune.

Une voix gutturale se fit soudainement entendre et toutes les têtes se tournèrent dans sa direction. Cette voix s'adressa au prisonnier qui, après quelques minutes, fit part des questions de son interlocuteur. Celui qui nous apparaissait comme être le chef de ce peuple, désirait savoir ce que nous étions. Nous ressemblions étrangement à son prisonnier sans pour autant être identique à lui. Mon père, afin de ne pas donner de prétexte pour des violences, répondit le plus sincèrement du monde, en omettant tout de même nos identités véritables. La traduction qu'en fit l'elfe noir parut contenter le galdur, sans pour autant le satisfaire pleinement.

Il fit un geste et l'ensemble des guerrières et guerriers présents mirent leurs armes au clair, les "loups" se montrèrent plus féroces et leurs grognement se firent plus menaçants. Je jetais un coup d'œil au prisonnier et en me concentrant suffisamment je perçus, par brides, ce qu'il avait répondu à son tortionnaire. Bien que n'ayant pas omis de traduire un seul mot de mon père, son ton, et le sous entendu qu'il fit à la suite, expliquait la réaction de ce peuple qui ne portait visiblement pas les elfes dans leur cœur.

Ma mère, de son coté, avait déjà commencé à se mettre en position de défense et tenait son sac de telle façon qu'elle puisse prendre ce qu'il contenait le plus rapidement possible. Quant à mon père, comprenant le mal aise mais ne sachant pas d'où il provenait, fit comme ma mère. Du regard, on me demanda de rester en retrait dans l'éventualité d'une rixe. J'étais trop jeune pour que l'on fit attention à moi, ce que je mis à profit. En passant devant ma mère, afin de me mettre à couvert, je subtilisais inconsciemment quelques essences dans son sac. J'étais jeune, mais personne à part mon père, et seulement en partie, ne savais exactement ce que j'étais déjà en mesure de faire grâce au savoir que j'avais acquis en sondant les esprits. Nous restâmes de nouveau tous dans l'attente de quelque chose qui déclencherait ou désamorcerait les hostilités qui se profilaient.


Se souvint de ce jour, ce jour où sa mère comprit enfin, et où son père eut confirmation de ses suppositions. Ce jour gravé à jamais dans sa mémoire, qui fut le début de la fin de sa vie d'enfant malgré son jeune âge.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 22:44, modifié 2 fois.

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olbi
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Reprend sa plume et poursuit.



L'attente fut longue et usante nerveusement, tous étaient tendus. Derrière ma mère, je mis ce temps à profit. Après un rapide sondage de l'esprit de l'elfe noir, je fus en mesure de me débrouiller dans la langue Galdure, ce qui fut un énorme avantage. En effet, ces quelques notions que je venais d'acquérir me permettaient de comprendre les guerriers et de connaitre leurs intentions. J'eus bien du mal à entrer en contact avec l'esprit de l'un des guerriers présents. Pourquoi? Je ne le saurais dire, même aujourd'hui. Je pense qu'ils ont une certaine immunité contre ce genre de pouvoir. Quoiqu'il en soit, après plusieurs minutes , je réussis , sur un jeune guerrier, et je sus que tout était dans l'attente d'une force... enfin c'est ce que j'avais compris. Cette "force" inspirait la crainte chez ce guerrier, ce qui n'annonçait rien de bon pour nous car si de tels guerriers craignaient cette "force" ...pauvre de nous.


Il fallait agir vite, avant que cette mystérieuse "force" arrive. Je pris connaissance de ce que j'avais subtilisé dans le sac de ma mère. Cela n'était pas grand chose, mais suffisant pour ce que j'avais en tête. Afin de pouvoir mettre en place une protection suffisante, je me permis d'entrer dans l'esprit de ma mère....et ce fut là mon erreur... . Je commençais à rechercher un sort de bouclier ou de protection, bien que je ressentis une résistance inhabituelle, je continuais. Quand soudain...je fus projeté en dehors hors de l'esprit et ma mère poussa un petit cri. Elle se retourna et me fixa avec des yeux...son regard était...un mélange de terreur et de désespoir...Elle savait , elle savait ce dont j'étais déjà capable à un si jeune âge. Elle savait que les prophéties, les légendes qu'elle avait entendu concernant la venue d'un enfant comme moi, étaient plus que des légendes.


Le petit cri que poussa ma mère fit se retourner mon père et,en voyant le visage torturé de sa femme, il se tourna vers moi. Son regard à lui était impassible, comme à son habitude, aucun sentiments ne transparaissaient. Mais je pouvais quand même imaginer ce qu'il ressentait et pensait à cette instant. Ce ne fut pas le seul à me fixer, tous avaient été surpris et les regards se tournaient vers moi. Je sais qu'à ce moment là j'aurais dû m'expliquer et m'excuser, mais le temps jouait contre nous et je ne pouvais pas me permettre d'en perdre encore plus. Mon père, le plus habitué à mes dons, me demanda ce qu'il se passait, je lui transmis télépathiquement ce que je savais , mes ressentis et ce que je voulais faire. Je n'eus pour seule et unique réponse qu'un hochement de tête que je pris pour une acceptation.


Les guerriers étaient de plus en plus excités et l'approche de la "force" était imminente. Je fis ce que je devais faire. J'aurais pu transmettre à mon père ce que je comptais faire afin qu'il le fasse lui-même pour ne pas effrayer d'avantage ma mère, mais je n'y ai pas pensé sur le coup. J'ai donc pris les essences, quelques plantes et minéraux en plus et je les ai mis devant moi. A leur vue ma mère fouilla son sac et comprit d'où venaient ces différentes choses. Je n'avais encore jamais fait de magie et je ne savais pas quel serait le résultat, mais tant pis, on n'avait plus le temps.


Tout à coup, on entendit ce qui me sembla un terrible fracas, mélange de bruits sourds et de cliquetis de morceaux de fer s'entrechoquant. Les guerriers ne bougèrent pas d'un pouce, le regard toujours tourné vers nous. Mes parents reportèrent leur attention sur ce qui arrivait. Je murmurais tout bas : la force. Alors je pris les essences dans une main, posa mon autre main sur les plantes et minéraux et dans un vieux langage elfique,que j'étais loin de comprendre et que je ne connaissais pas, je me mis à psalmodier. A peine l'incantation débutée, on ressentit un léger frissonnement dans l'air. Puis une onde se dessina tout autour de nous, un bouclier que j'avais renforcé avec un sort . Il était suffisant, largement même, pour contenir les guerriers, mais en serait il de même contre cette "force".... Je ne le sus pas , enfin pas de suite, car cette énergie dépensée pour faire ce sortilège avait eu raison de mes forces et je sombrais dans l'inconscience.



Pose sa plume et referme le parchemin. Les yeux se portant sur l'horizon aux teintes blanchâtres que la neige donne à cette région, il revoit le visage de sa mère, celui de la personne horrifié, comprenant que son fils n'est pas un elfe comme les autres. Cette image fait apparaitre quelques larmes aux coins de ses yeux, larmes qui se cristallisent dès qu'elle glissent le long de ses joues.
Dernière modification par olbi le 01 janv. 2010, 22:54, modifié 1 fois.

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olbi
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Lis et relis les dernières lignes, les souvenirs affluant . Prend une plume et marque un temps de réflexion... Doit il poursuivre ce récit ? Finalement, il se décide et trempe la plume dans l'encrier.



Je revins à moi difficilement, mais le premier visage que je vis, fut celui de mon père. Je me redressais tant bien que mal et je pus apercevoir ma mère dans un coin de la pièce, me tournant le dos. Un rapide coup d'œil à notre environnement m'apprit que nous étions enfermés dans une cellule. Nous entendions des gardes discuter derrière la porte.


Tout à coup, ils cessèrent leur bavardage et des bruits de pas se firent entendre. Deux personnes arrivaient, l'une ayant un pas lourd et un rythme régulier, l'autre se faisait à peine entendre, mais nous l'imaginions très bien trottiner aux cotés de la première. Le cliquetis de la porte nous fit frissonner, j'étais encore dans un état d'extrême fatigue et mon père se plaça à mes cotés afin de me soutenir, quant à ma mère....elle resta à sa place tout en tournant la tête vers la porte. Les pas des personnes et le grincement de la porte en bois renforcé augmentaient le caractère sinistre de la situation et notre appréhension.


Puis, étrangement, bien que la porte soit ouverte, aucune lumière ne rentra dans notre cellule. Les contours d'une silhouette se dessinaient dans l'encadrement, mais sans la vue perçante inhérente aux Elfes, nous n'aurions rien remarqué. Cette personne entra et se plaça près de la porte puis quelques rais de lumière entrèrent dans la pièce avant que les torches extérieures n'éclairent la totalité de la pièce. Ces dernières projetèrent des reflets sur une armure en cuir renforcée, ce qui nous permit de remarquer qu'il y avait une deuxième personne qui venait nous rendre "visite" et qu'elle était d'une taille et d'une carrure peu commune. Un rayon de lumière fit apparaitre sur la face de cette personne un sourire qui n'avait rien d'engageant. Quelques mots furent échangés avec les gardes restés à l'extérieur et on apporta rapidement deux torches dans la pièce où nous nous trouvions.


La première silhouette que nous avions détecté, était celle du prisonnier, l'Elfe noir. Quant à la seconde, je savais que c'était la "force" qui arrivait avant que je ne perde connaissance, car, bien que ne l'ayant pas vu, l'aura qu'elle dégageait me l'avait confirmé. Mon père se plaça devant moi et le silence se poursuivit quelques instants. La "force" était.... une galdure, elle était plus grande que les autres personnes de son peuple d'au moins une tête et sa carrure était impressionnante. Mais ces traits étaient adoucis par la longue chevelure qui lui arrivait largement en dessous des épaules, ce qui conférait à son visage une certaine beauté. Je savais peu de chose à l'époque sur ce peuple et je fus surpris de voir que le chef de ce peuple puisse être une femme.


Ce fut elle qui rompit le silence en s'adressant à l'elfe noir qui se trouvait légèrement en retrait, il l'écouta attentivement et on pouvait ressentir la peur qu'elle lui inspirait. Quand elle eut termine, il nous traduisit ces paroles. Elle désirait savoir qui nous étions, ce que nous faisions sur son territoire et surtout qui était responsable de la magie qu'elle avait combattu. L'échange entre l'elfe et la galdure, en m'insinuant dans les pensées de l'elfe, me permit d'acquérir quelques notions de cette langue qui m'était inconnue. Mon père répondit aux différentes questions en résumant notre histoire. Quant à la source de la magie utilisée, il resta vague. C'est à ce moment là que pour la première fois depuis mon réveil ma mère posa son regard sur moi. Ce que j'y vis me bouleversa au plus profond de mon être car ses yeux trahirent l'aversion qu'elle éprouvait à mon égard ainsi que de la peur. Ce mouvement ne passa pas inaperçu et la galdure, dont le nom m'échappe aujourd'hui, plongea son regard dans le mien.


L'elfe noir s'adressa à elle afin de lui transmettre les dires de mon père. Cependant, il ne rapporta pas exactement les propos et inventa une histoire d'éclaireurs envoyés par un des peuples des Hauts Elfes désireux d'acquérir de nouveau territoires. La galdure écouta son prisonnier et son regard devint froid et tranchant comme de l'acier.



Pose sa plume, s'étire. Il pose son manuscrit et le reste dans un coin avant de se lever. Le soleil pointe à l'horizon et transforme cette steppe en une féérie de lumières, il pense que jamais il ne se lassera de ce spectacle et sort reprendre ses activités qu'il a trop laissé en attente.
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olbi
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Rentre d'une longue journée, se prépare une eau elfique et sort le nécessaire à la poursuite de son récit.



La galdure s'approcha de moi, m'observa attentivement puis reporta son attention sur mes deux parents. Son regard glacial les étudia minutieusement, puis dans un geste ample et inattendu elle assena un terrible coup de poing sur la face de l'elfe noir. Ce dernier accusa le coup et se retrouva projeté à quelques pieds de l'endroit où il se trouvait, son regard se porta sur nous puis sur sa tortionnaire. La crainte qu'elle lui inspirait, était presque palpable et après un certain temps d'hésitation il bredouilla quelques mots à son encontre, les intonations de sa voix était sans équivoque sur ce qu'il lui disait. Plus il tentait de se justifier, plus la fureur de la galdure grandissait, il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'il aurait mieux fallu qu'il s'abstienne de tout commentaire....mais bon, ce n'est pas ce qu'il fit. La galdure perdit définitivement patience et afin que tous les protagonistes se rendent compte de ce qu’elle savait et qu’elle ne tolérait pas le mensonge, elle s’exprima dans notre langue maternelle. Ce fut, pour le prisonnier et pour nous même, une surprise de taille, mes parents et moi n’aurions jamais cru qu’une personne d’un autre peuple puisse avoir non seulement déjà entendu notre langue, mais soit en plus capable de la parler. En effet, généralement le langage elfique n’est employé qu’entre elfes quand aucun tiers n’est en mesure de nous entendre.

Quoiqu’il en soit, l’elfe noir se fit tout petit tandis que la galdure le foudroyait du regard…puis elle se tourna de nouveau vers nous afin de reprendre le fil de l’interrogatoire. Mon père soutint son regard, n’ayant rien à se reprocher quant à ce qu’il avait dit, mais contrairement à toute attente, elle se dirigea vers moi, me prit avec elle et m’emmena hors de la cellule. Mon père s’avança afin de me récupérer, lorsqu’un des gardes lui asséna un violent coup sur la nuque.Quant à ma mère...elle ne bougea pas.

Je fus donc emmené dans une pièce de dimension moyenne, n’ayant qu’une ouverture en plus de celle par laquelle j’étais entré. Je voyais donc ce qui se passait dehors. La neige commençait à tomber et les gens s’organisaaient afin de se protéger. Les loups étaient placés dans une bâtisse et d’autres disparaissaient sans que je ne sache ce qu’il était advenu d’eux. Mais que craignaient-ils ? Je ne le savais pas et cela n’était pas ma préoccupation première. Que me voulais exactement cette galdure ?


Elle resta un long moment silencieuse, me dévisageant comme si elle essayait d’entrer dans mes pensées. Je fus subitement pris d’une certaine angoisse…et si elle était douée du même « don » que moi ? Je n’eus pas le temps de m’en inquiéter plus longtemps car elle prit la parole afin de m’interroger sur ce que j’avais réussi à faire avant notre capture, son regard ne me quittant pas.


Quelqu’un l’appelant il est dans l’obligation de faire une courte pause dans son récit afin de répondre à cet appel. Il pose sa plume et son manuscrit qu'il place précautionneusement dans son sac. Il se téléporte laissant derrière lui cette sensation de fraicheur qui caractérise son passage.
Dernière modification par olbi le 02 janv. 2010, 16:00, modifié 1 fois.

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olbi
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Ayant de nouveau quelques instants à lui, il se dirige dans ses chères contrées pour s’y reposer. Il étend la peau d’ours polaire et son regard se pose sur son manuscrit…se retourne. N’arrivant pas à méditer correctement, il se décide à reprendre l’écriture de ce récit que peut être personne ne lira.



Je me retrouvais donc seul avec la chef de ce peuple de guerrier. Je cherchais, tout d’abord, à fuir son regard pénétrant… en vain. Elle n’avait pas à dire quoique ce soit pour que je sache ce qu’elle désirait savoir. Pourtant son regard n’était pas celui qu’un adulte adresse à un enfant, mais plutôt d’un adulte à un autre, ce qui, je dois bien l’avouer, me surpris.


Tout à coup un guerrier se fit entendre derrière la porte en bois massif par laquelle nous étions entrés. La galdure répondit par quelques mots brefs, ce qui ne parut pas satisfaire son interlocuteur. Elle me regarda, hésita et se décida à aller voir de quoi il en retournait. Je fus donc seul…mais sans possibilités de fuite, car mes parents étaient toujours emprisonnés et je n’avais rien à ma disposition pour les libérer. Je dus prendre mon mal en patience et attendre le retour de notre geôlière.


Je regardais par la fenêtre et mon esprit se mit à vagabonder. Le regard de la galdure m’avait troublé, que signifiait tout ceci ? Mes parents me regardaient toujours de la même manière…enfin avant la démonstration de mon savoir. Il est vrai que depuis lors, ma mère ne posait que très rarement les yeux sur moi et quand elle le faisait, ce que j’y lisait … me fait peur. Mais, cette femme me regardait presque comme un égal. Depuis combien de lunes étions nous partis ? Avais-je autant changé ? C’est possible. En y réfléchissant bien…


Mon regard tomba soudain sur un de ces groupes de loups qui n’en étaient pas et qui disparaissaient instantanément. "Que leur vie est éphémère…..et moi ? Que suis-je devenu ? Je suis un elfe, un haut elfe…mais suis-je que cela ? Qu’ont prévu les Tavars pour moi et surtout est ce que je veux de la destinée qu’ils ont soit disant tracés pour moi ? Je me regarde en face, mes doutes, mes interrogations et mes certitudes. Ces dernières, que sont-elles ?"


Ayant entendu un bruit derrière la porte, mon attention se reporta vers celle-ci, juste le temps de constater qu’un garde avait été laissé pour me surveiller. Mon esprit s’envola de nouveau, ailleurs, ou plutôt en moi-même. Il est vrai que pour un elfe et vis-à-vis de mes parents j'étais extrêmement jeune, mais pour ces peuples que nous avions rencontré depuis notre départ, je devais certainement passer pour un jeune homme.

"Et dire que tout a commencé à cause d’une vieille prophétie que l’on se transmet oralement…une légende parmi tant d’autres… et pourtant mon peuple, les personnes parmi lesquelles je suis né, ce sont eux qui les premiers et les seuls à m’avoir « montré du doigt ».Tout ca pourquoi ? Pour de vieilles superstitions… Il s'est avéré que je possèdais, en effet, quelques dons… Est ce vraiment un don d'ailleurs ? Si on y regarde bien…j’ai du partir de chez moi en entrainant derrière moi mes parents, enfin entrainer... façon de parler. J’ai vécu une vie que personne ne m’enviera, j’avais même perdu quelque chose d’encore plus cher, l’affection de ma mère, pour laquelle j'étais désormais un étranger, cela se lisait dans son regard. Et tout cela à cause de quoi, je vous le demande? Un teint et des cheveux sombres, une obscure légende…un jeu des Tavars ? Alors qu’ils en profitent bien tant qu’ils le peuvent encore, car plus jamais je ne serais le pantin d’un dieu, ni ceux de mon peuple ni aucun autre. Je serais seul maitre de mon destin…"

Un fracas provenant de l’extérieur me tira de mes réflexions, la galdure entra, me prit par l’avant bras et m’entraina au dehors.



La plume casse. Il s’étire, relis les dernières phrases en se rappelant ce qu’il avait ressenti en prenant cette décision, celle d’être le propre maitre de son destin… Il range le manuscrit et se promet d’aller chercher de l’encre et de trouver une nouvelle plume demain, en attendant il entre en méditation.
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olbi
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Re: Souvenirs d'un elfe des Steppes

Message par olbi »

Rouvre les yeux, s’étire. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas ressenti le besoin de « s’éveiller ». Il regarde autour lui et ne vois rien mis à part un vieux parchemin. Il se lève et part à la recherche d’encre et de plume en quantité suffisante. Dès son retour, il s’installe le plus confortablement possible et entame la suite d’un récit qu’il espère achever un jour.


Combien de temps a passé ? Je me demande si ceux que je connaissais sont toujours aux prises avec les Landes ? Mais je suis entrain de dériver. Alors …ah oui ! Les Galdurs.


La chef de ce clan ne prit pas en compte mes gémissements. En effet, sa poigne était telle que j’avais peur que mes os ne se brisent. Des bruits de bataille s’intensifiaient au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la porte qui menait vers le centre du village. Quand nous fûmes enfin à l’extérieur, je vis l’ensemble des galdurs regroupés au centre du village, hommes et femmes, tous armés et tous tournés vers le nord.


Au nord, il y avait d’énormes troncs d’arbres, ainsi que des rochers qui s’écrasaient violemment sur les habitations. La galdure me montra l’endroit du désastre et me poussa vers elle. Je ne compris pas de suite ce qu’elle attendait de moi et n’allant pas assez vite à son goût, elle m’emmena au beau milieu de ce déluge de roches et d’arbres. Aucun de ses guerrier ne bougea et nous avançâmes seuls. Arrivé à destination, elle approcha de mon oreille et me chuchota : Je veux que tu crées une …comment dites vous déjà... un bouclier. Et elle me montra d’où venaient les projectiles. Elle m’avait apportée la totalité de nos affaires afin que je puisse avoir de quoi exécuter son ordre. J’avais donc le choix…laisser le contrôle à mon autre moi, celui qui avait un savoir immense et par la même occasion nous libérer ou obtempérer, tenter de recréer ce bouclier renforcé et sauver le village.


Le destin…un choix…faire le meilleur choix possible…Non je suis …je ne suis plus l’elfe qui est parti il y a plusieurs cycles de lune…je suis OLBI, c’est le seul nom que je porterais dorénavant, un elfe sans peuple, et surtout sans toutes ses chimères. Un rocher venait d’être lancé sur nous, il ne me fallut que quelques seconde pour réunir de nouveaux tous les éléments nécessaires, je me mis à réciter l’incantation et puis …rien. La galdure me regarda stupéfaite alors que le rocher allait nous écraser quand j’entendis des paroles elfiques, celles de mon père qu’on avait sorti de sa geôle avec ma mère. Je tournai la tête vers lui et je le vis secouer ma mère qui se mit à imiter son mari. Je me senti de suite plus…en phase avec la Nature. Ils écoulaient en moi leur magie, je ne connaissais pas ce sort, mais je ne pris pas le temps d’analyser le flux de mana. Je retentais le sort qui venait d’échouer et, grâce au soutien de mes parents, le rocher se fracassa sur le dôme du bouclier, les milliers de fragments de roche dévalant le long de l’espace ainsi protégé.


Le bombardement continuait encore quelques temps puis cessa. Les galdurs s’avancèrent jusqu’à ma hauteur, certains s’écartant, d’autres me dévisageant. La chef prit la tête de son « armée » et après avoir lancé un cri de guerre qui me donna la chair de poule, ils chargèrent les assaillants. Elle se retourna vers moi et l’espace d’un instant qui ne dura que quelques secondes je pus lire en elle. Elle ne pouvait se permettre de nous relâcher. Son peuple n’aurait pas compris, elle fit donc en sorte que nous nous retrouvions seuls dans le village. Heureusement que cette attaque avait eu lieu car jamais sinon nous n’aurions pu nous échapper. Je la remerciai et le contact se rompit, elle était de nouveau insensible à mon don.


C’est ainsi que mes parents et moi-même avons rencontré les galdurs et que nous nous sommes remis en route vers.


Pose délicatement la plume et le parchemin. Ses jambes engourdies demandaient un peu d’exercice, il se leva et sortit retrouver cette neige qui lui manquait tant.

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